scarred oath ─ Acred #4

Il dit vrai. Ace pense la même chose que Redd, même s'il ne le verbalise pas. C'est la culpabilité qui prend place au fond de ses rétines et aucune excuse ne saurait exprimer combien il est désolé, encore, que ça dégénère de cette façon. Encore. « Je sais. » Juste ça. Il sait. Il sait que ce qu'il touche finit irrémédiablement par se briser entre ses doigts. Il sait pas prendre soin des choses, soin des gens ; alors il sait qu'il doit s'éloigner. Aucune excuse ne peut justifier ses erreurs pathétiques. Il reprend la marche, déterminé à continuer sa fouille, quand même même elle s'avère infructueuse. Retrouver Fallon, c'est la priorité immédiate.

@Ace Chung -- il reprend la marche, chung. tu emboites le pas. suis les traces. impuissant face à tout ça. nerfs qui pulsent dans le corps. myocarde tape fort. c'est donc ça, d'être attaché ? ça fait mal. et t'a spas envie d'arrêter, de la chercher. tu veux la retrouver, fallon. pessimiste invétéré, prêt à imaginer le pire. extrême peut être. et ace qui te ne te rassures pas. est ce que tu pourrais, être rassuré, déjà ? probablement pas. têtu, inquiet. j'ai parlé avec elle, hier soir. j'ai tout dit. elle sait tout. tout de toi. elle est attachée à toi. brûle les lèvres. ça aussi.

Ace lui lance un regard en biais, ne comprenant pas trop le timing pour lui balancer ça ─ c'est pour le faire culpabiliser davantage ? Qu'est-ce qu'il cherche à faire, exactement ? C'est Redd ; probablement rien, en vrai, juste pour l'informer. Sûrement, hein ? « Ça lui durera pas. » Puis il détourne le regard, prend un tournant en regardant dans la ruelle opposée ; juste un chat assis au milieu du chemin. Ça lui durera pas, parce qu'elle l'oubliera bien vite. Aussi vite qu'ils s'étaient rapprochés, ils allaient s'éloigner. Mieux pour elle, pour Redd ; pour lui aussi. « T'as pas de nouvelles de ton côté ? » Désireux de changer de sujet, il indique le téléphone tenu dans la main d'un mouvement de tête.

@Ace Chung -- le timing de merde. gratte les cordes sensibles, mais les tiennes. tout se mélange sans donner de sens. ses mots hier soir. sa disparition ce soir. toujours le même pion au centre de l'échiquier, ace. ça lui passera. et t'y crois pas. trop liés. tous les deux. toi écarté, que le bas côté. personne qui t'a informé de toutes les intersections qui pouvaient les entremeler. tu changes pas de disque. l'égo piqué. sur la touche, le banc des loosers. téléphone dans la main. wes qui ne donne pas de nouvelle. rien qui bouge, dans les abysses. non. les pas résonnent entre les murs de la ruelle. rien ici, faut qu'on bouge. une autre piste, ailleurs. l'impatience qui brûle les pieds. faut pister les hôpitaux. fataliste.

Ils ont fait le tour, mais y'a rien, ni personne. Pas de bruit, pas d'alerte, pas de panique, nulle part ; juste le calme du quartier et ses bruits de fond de vie nocturne. Ace s'arrête et expire longuement, devant bien se rendre à l'évidence qu'elle n'est pas dans les parages ; il jette un coup d'oeil inquiet en direction du penthouse de la résidence, et se tourne vers Redd. « Je sais pas si c'est mieux qu'on se sépare pour couvrir plus de terrain ? J'essaie de réfléchir... de m'dire où elle pourrait être... Amore se serait pas fait chier à la déplacer quelque part. » Il trouve pas. Aucune idée. Et ça le stresse, bien plus qu'il ne l'aurait imaginé ; d'abord Lyssandre, puis elle. Qui ensuite ? Le prochain qui croiserait son regard ? Ace regarde la rue, le visage fermé. « J'peux te laisser ce coin ? Si jamais elle donne signe de vie dans les parages... tu s'ras déjà sur place. » Ça vaut mieux que lui.

@Ace Chung -- ville qui vie, à  son calme de nuit. pas l'ombre d'une menace ici' juste vos myocarde angoissés qui arrivent presque à raisonner contre les briques de la ruelle. et le cerveau qui fusionne. cherche où elle pourrait être. pensées trop brouillées pour arriver à trouver toutes ta perspicacité. il veut se séparer, chung. que tu restes là, comme un con. attendre le déluge. ouais c'est ça ouais. le sarcasme qui gronde. s'il pense que tu vas attendre là, sans broncher. mal te connaître. tu bouillonnes. pas le cul pour t'asseoir à l'attendre. demande à rose. sarcasme, round 2. téléphone éclaire ton visage dans l'ombre. tu vas demander à wes où ils devaient manger. chercher là bas, comme première piste. cherches où tu veux, toi. moi j'attends pas. hors de question.

Ace fronce les sourcils à sa réaction, il ne la pige pas au départ, cherchant encore où il a merdé dans ses propos. Il veut répondre, parler, mais la gorge se noue à la seule idée qu'il dise de la merde, froisse Redd, ou qu'il empire la situation. Il est prêt à se raviser, mais il se fait violence, parce que là, c'est pas lui qui importe, ni ses états d'âme. « C'est pas c'que j'te demande, Redd. J'te dis de chercher dans la zone, des fois qu'elle revienne, ou qu'elle soit juste un peu plus loin. » Il inspire profondément, un poids sur les poumons comme la culpabilité voulait l'étouffer. « J'vais juste faire le tour à moto, je reviens après. Garde le casque au cas où j'dois te récupérer. » Puis il tourne les talons. Demande à Rose, qu'il lui a dit. Pourquoi il n'y a pas pensé lui-même ?

@Ace Chung -- les connexions qui ne se font pas. communication restreinte' signaux brouillés par les émotions. à vif, tous le deux. quand vous arrivez parfois à vous comprendre sans parler, cette fois, aligner des mots ne suffit même pas. la même vocation à ma retrouver, fallon. saine et sauve. avant que tu décides de brûler la ville. sans état d'âme. hm. vieil ours, marmonne dans sa fausse barbe. en réalité, pas vraiment d'idée à comment faire avancer le bordel dans lequel vous êtes fourrés. le casque entre les doigts. ok. t'acceptes, de rester là. apnée dans le quartier, trouver des pistes à où elle pourrait être passée. si il est arrivé un truc grave, me confies plus ta moto. j'te garantis pas ta survie. menaces dissimulées, retrouve les.mots qu'il t'avait donné

Redd accepte, et Ace s'éloigne rapidement ; l'allure redescend pourtant à l'entente de la menace et s'il semble vouloir jeter un coup d'oeil à son pote, Ace s'arrête pourtant dans son geste, le regard n'allant que jusqu'à une dalle au sol, un peu en arrière de lui... avant qu'il ne reprenne la route. La menace ne l'étonne pas, et il la considère méritée. Que ce soit Redd, Amore ou un autre, il finira par payer le fruit de ses erreurs, de ses ratés. La pression sur les épaules et le mental pèse lourd, et si l'anxiété générée n'est pas la même que celle de son père, la sensation est pourtant la même. Et la peur qu'il commence à ressentir à l'idée même d'exister dans un monde avec les autres, trop familière.