S'écoule dans les veines, l'adrénaline. + Paxia

Souffle court. Brule la cage thoracique à chaque goulée. Fend la nuit, la silhouette. Masque du voleur sur ses traits, cherchent une issue. Rapide sont ses jambes, elle qui le portent à bout de souffle. Adrénaline. Coule dans les veines. Si fort, qu’elle le propulse toujours plus loin. Ruelle déserte. S’offre à lui. Cadeau empoisonné. Le rend vulnérable. Mis à nue aux yeux de ses poursuivants. Alors, il se dépêche le voleur. De trouver une planque, avant qu’ils ne déboulent. Dans un accès de dernière chance, il essaie toutes les voitures qu’ils croisent. De sa main, il secoue les poignées avec l’infime espoir, qu’un des véhicules soit ouvert. Porte ouverte. Ultime miracle. La portière qui s’ouvre. Lui offre l’accès. Sans réfléchir, il s’engouffre dans le 4x4 aux vitres teintes. Une aubaine. Sans même étudier l’intérieur, il ferme la portière. En silence. Se tasse dans le siège arrière, avant de réaliser que l’habitacle est déjà habité.

tw : ràs.
Je referme le coffre de la voiture de location d’un geste rapide, balançant mon sac sur le siège passager avant de m’installer derrière le volant. J’ajuste le rétroviseur, prête à démarrer, quand un mouvement à l’arrière attire mon attention. Mon cœur rate un battement. Il y a quelqu’un dans ma voiture. Je me fige, ma main toujours sur les clés, prête à démarrer. Une silhouette sombre est tassée sur le siège arrière, presque invisible dans l’ombre des vitres teintées. L’adrénaline monte instantanément, ma respiration devient saccadée, et mon esprit s’emballe. Mon premier réflexe est de sortir, de fuir cette situation absurde, mais mes jambes refusent de bouger. Je reste clouée sur place, mon esprit en alerte, essayant de comprendre. Puis, il lève légèrement la tête, et je le vois. Ses traits. Cette mâchoire, ces yeux perçants que je reconnaîtrais entre mille. Paxton. — T’es sérieux ? dis-je, la voix tremblante d’un mélange de surprise, de colère et de peur.

w/ @Paxton Gardner

Souffle court. Tente de dompter sa respiration. De calmer le myocarde qui mitraille son thorax. Occupé à jeter un regard par la vitre, il ne la voit pas tout de suite. La silhouette aux traits familiers. C’est en redressant sa tête, qu’il croise ses opalines dans le rétroviseur. “Toujours toi hein.” Sarcastique est le ton de sa voix. Il aurait dû le parier. S’il y avait bien une personne qu’il faisait que croiser la nuit, c’était elle. Voix étrangère. Le met brusquement en alerte. Se tassant davantage, il tourne l’ovale vers la plage arrière. Louche sur ses poursuivants. “Fais chier.” Jure. S’arrache à la vision pour revenir sur elle. “Tu m’rendrais service s’tu démarrais ta caisse”

tw : ràs.
Comme si j'avais choisi d'être là, comme si je l'avais cherché. Mais la vérité, c’est qu’avec Paxton, rien n’arrive jamais par hasard. Il surgit dans ma vie comme une tempête, m'entraînant dans son chaos à chaque fois. Et même quand je pense avoir trouvé un peu de paix, il revient. "Tu m'rendrais service s'tu démarrais ta caisse," dit-il enfin, après avoir juré en regardant ses poursuivants. Mon cœur bat la chamade. Mon instinct me crie de fuir, de le laisser là, de ne plus m’impliquer. Mais c’est toujours pareil. Une part de moi refuse de tourner la page, refuse de l’abandonner. Et ça me met hors de moi. Parce que je sais, au fond, que ce n’est pas juste la fuite ou ses ennuis qui m’attirent vers lui. C’est lui. C’est Paxton. — T’as intérêt à m’expliquer ce bordel, Paxton, dis-je enfin, résignée. Je tourne la clé, le moteur ronronne sous mes doigts, et je démarre la voiture. Les phares illuminent la ruelle déserte devant nous que j'empreinte, mais je sais que ce que je fuis n'est pas seulement à l'extérieur. C'est tout ce qu'il a réveillé en moi, tout ce qu'il m'a laissé porter seule. Sans un mot de plus, j'appuie sur l'accélérateur, et la voiture s’ébranle. Mes pensées tourbillonnent, mais je reste concentrée sur la route. Pourquoi est-ce que je fais toujours ça ?
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Moteur vrombit, déclenche avec lui, le soulagement. Les épaules se détendent. Tête en appuie sur le dossier. Les yeux clos, offre la vision de son ovale au plafond de l’habitacle. Soupire s’échappe. Témoigne de sa délivrance. Ruelle en arrière plan, le blond en a presque oublié le poids de son sac à dos. Se redressant, il le retire. Bruit sourd quand il le pose à côté de lui. Statue de bronze qui en étire le tissu. Objet de sa cavalcade. Objet qui lui rapportera au moins deux cents dollars. S’il négocie bien. Point lumineux. Clignote derrière la vitre. Attire son regard. Tête tournée vers la source de lumière, il ignore la conductrice. “Y a rien à expliquer.” Répond enfin. Le corps sans attache, il se pousse en avant. Prend appuie du bras sur le siège de la brune. Son visage qui se rapproche du sien. Rive ses opales sur la route. “Tu passes par l’centre ?”

tw : ràs.
Je garde les mains serrées sur le volant, les jointures blanchissant sous la pression. Sa présence près de moi, son soupir de soulagement, tout m’agace. Comme s’il pouvait simplement s’effondrer là, dans ma voiture, et oublier tout le reste. « Y a rien à expliquer, » dit-il enfin, comme si ça allait suffire à effacer mes questions. Comme si ça pouvait justifier sa fuite, ses disparitions, et maintenant sa réapparition soudaine dans ma vie, encore une fois. Je serre les dents, essayant de garder mon calme. Je ne sais pas ce qui me retient de lui dire de sortir de cette foutue voiture et de disparaître pour de bon. Mais avant que je puisse formuler la moindre réponse, il se penche en avant, son bras s’appuyant sur le dossier de mon siège, son visage bien trop près du mien. Je sens la chaleur de son souffle, et c’est suffisant pour me rappeler à quel point il a le pouvoir de me déstabiliser. « Tu passes par l’centre ? » murmure-t-il, ses yeux rivés sur la route, comme si ma réponse importait peu. Comme s’il savait déjà que je dirais oui. Comme si j’étais déjà prête à le suivre, encore une fois. — Tu ne peux pas juste t’incruster comme ça et m’ignorer. T’es dans ma voiture. Il ne répond pas tout de suite, ses yeux toujours fixés devant nous, ses opales d’un calme presque frustrant. Et ça m’énerve encore plus. Je ne peux plus supporter cette façon qu’il a de tout contrôler, de se glisser dans ma vie et de la bouleverser sans un mot d’excuse. — Alors quoi ? Je suis ta planque, ton alibi ? Je deviens Bonnie quand tu joues déjà parfaitement les Clyde.
w/ @Paxton Gardner

Se dégage d’elle, l’agacement. Phalanges crispées sur le volant. Aimante le coup d’oeil. Juste un instant. Ce qu’elle lui dit Laia, ça lui passe complètement au-dessus à Pax. Comme d’habitude. Il a toujours eu cette manie de se foutre un peu de ce qu’on lui dit. Surtout quand c’est pour pointer du doigts ses conneries. “Là.” Pointe du doigts le carrefour. “Prend à droite.” Ignore encore, ses répréhensions. “Trouve un autre exemple. J’ai jamais pu blairer c’cliché à la con.” Couple meurtrier. Souvent romantisé. Du siège, le blond finit par se reculer, mais juste pour prendre de l’élan. D’un mouvement, il se propulse sur le siège passager. A côté d’elle. Tangue la voiture. Le temps qu’il écrase sa carcasse. Bras tendu vers l’arrière, il se contorsionne le voleur. Uniquement pour attraper son sac à dos rester à l’arrière. Puis, reprend place. Le coince entre ses pieds. A nouveau le silence. Il s’assure de ne pas trop la regarder. De paraitre totalement détaché. Comme pour oublier qu’encore une fois, le hasard se joue d’eux.

tw : vulgarité, vol
Je serre les dents, chaque mot qui sort de sa bouche ne fait qu'ajouter à ma frustration. Il pointe du doigt le carrefour comme si de rien n'était, comme si je devais juste obéir, comme si mes mots glissaient sur lui sans jamais l'atteindre. Et c'est exactement ça. Paxton se fout royalement de ce que je dis, de ce que je ressens. Toujours. « Prends à droite, » ordonne-t-il encore, sans même un regard, sans même un signe qu'il a entendu quoi que ce soit de ce que je viens de dire. Je sens la colère monter, une chaleur brûlante qui me serre la gorge. J'obéis, bien sûr. Je prends à droite, serrant le volant tellement fort que mes phalanges en deviennent blanches. Pourquoi est-ce que je continue à faire ça ? Pourquoi est-ce que je le laisse encore me guider, me manipuler, me tirer dans son chaos ? Sans réfléchir, sans même y penser, je freine brusquement, mes pieds s’écrasant sur la pédale. Le crissement des pneus résonne dans la nuit, et la voiture s'arrête net au milieu de la route. Paxton est projeté vers l'avant, pas assez pour se blesser, mais juste assez pour le faire réagir. Juste assez pour le forcer à me regarder enfin. Je me tourne vers lui, mes mains toujours agrippées au volant, mon souffle court. Mon regard le transperce, et pour la première fois, il ne peut plus l’éviter. Je le force à me voir, à m’affronter, parce que je n’en peux plus de ce jeu insensé qu’il joue. Ce jeu où je suis toujours celle qui se perd. — Tu vas me regarder et m'écouter. Parce que je ne suis plus cette fille que tu peux ignorer, celle que tu prends pour acquise. Je sens mes émotions se déverser, chaque mot plus lourd que le précédent, mais je ne peux plus les retenir. — Je ne suis pas ton putain de taxi, Paxton. Je ne suis pas ta solution de secours, ni ta foutue planque. Tu ne peux pas juste réapparaître dans ma vie à chaque fois que tu te fourres dans un merdier, puis t’en aller comme si de rien n’était. Je tremble sous l'agacement, la colère qui ronge en moi. — Dis quelque chose, Paxton. Bordel, dis quelque chose.
w/ @Paxton Gardner

Obtempère sans rien dire. Fait bifurquer la voiture sous ses indications. Et puis violemment, le coup de freins. Projette le voleur contre le tableau de bord. De justesse, il se rattrape du plat de la main. Minimise la chute. “Bordel de merde, tu fous quoi ?!” Balance les jurons. Appose enfin son regard sur elle. Elle dont il devine l’implosion imminente. Les mains braqués autours du volant. Elle ne dis rien durant de longues secondes. Et puis, l’explosion. Elle qui arrive. Souffle le silence sur son passage. Dans l’habitacle, résonne sa voix. Décidé. Dégueule tout ce qu’elle a garder. Du moins, il le présume. Sans l’interrompre, il se prend la vague. La laisse le submerger. Darde ses orbes crystal sur son visage. Le corps tourné vers elle, son coude prend appuie sur le panneau. Passe une main sur son front. Tic nerveux. Parce qu’il déteste ça Pax. La tournure de cette discussion. L’approfondissement de quelque chose dont il ne veut pas parler. “Dire quoi ?” Silence entre les paroles. “Qu’est-c’que tu veux que j’te dise ? Dis moi parce que ..” Ricanement nerveux. “...putain j’vois pas.”

tw : vol
Je le regarde, figée par la douleur qui monte en moi, par cette amertume qui s’infiltre dans chaque recoin de mon être. Je pensais que cette confrontation me soulagerait, que lui faire face et cracher tout ce que je gardais en moi depuis des mois me libérerait. Mais ça ne fait que creuser davantage le fossé entre nous. Je devrais répondre. Je devrais lui dire que je ne sais pas non plus ce que je veux qu’il dise, mais que je veux qu’il ressente, qu’il comprenne, qu’il arrête de faire comme si rien ne comptait. Mais les mots restent bloqués dans ma gorge. Parce qu’au fond, je réalise que ça ne changerait rien. Paxton ne changera pas. Il ne voit pas les choses comme moi, il ne les ressent pas de la même manière. Et essayer de le forcer à comprendre, à affronter ce qu’il fuit toujours, ne fait que me blesser davantage. Je prends une profonde inspiration, essayant de maîtriser mes émotions qui débordent. Mon cœur bat si fort que j’ai l’impression qu’il va exploser, mais je ne dis plus rien. Il n’y a plus rien à dire. J’ai tout dit, tout craché, et il n’a rien à répondre. Alors à quoi bon ? — Rien, lâché-je finalement d’une voix plate, vidée de toute l’énergie que j’avais mise dans mes mots. — Tu as raison, y a rien à dire. Je tourne la clé dans le contact, le moteur vrombit de nouveau, comme un écho lointain de ma propre colère. Sans même le regarder, j’appuie sur l’accélérateur, la voiture reprenant sa course. Je me concentre sur la route, sur chaque virage, chaque feu, chaque détail insignifiant qui me permet de ne plus penser à lui.
w/ @Paxton Gardner