call of silence ─ Enolace

T’es pas le diable. Il le sait, pourtant, quand bien même on essaie de le lui faire croire. Ace veut s'améliorer, grandir, surmonter nombre de ses peurs et de ses démons afin de pouvoir se tenir fier et droit, pour se dire qu'il tient le coup et fait honneur à sa mère et la vie qu'elle lui a donné. Alors il exprime son souhait, celui d'être meilleur.

Et Enola le rassure. Avec des mots, des souvenirs, des rappels positifs de leur vécu en commun ; je me souviens pas des messages laissés sans réponse, sa marque de fabrique avec elle, parce qu'il avait toujours pensé qu'il voulait la préserver, mais d’une danse en Sicile, d’une visite d’un volcan et... de trop d’alcools ingurgités. Entendre son rire fait naître un sourire en douceur sur les lèvres d'Ace, qui se rappelle à son tour de ces bons moments. Il se souvient des leçons de piano, des bons breuvages à son café, des regards discrets à observer la lumière du soleil se refléter sur ses cheveux blonds ; et pendant ce court instant, ses maux s'apaisent légèrement. Le regard se baisse à nouveau, alors qu'il expire, songeant au fait qu'il n'a jamais eu à se montrer aussi vulnérable devant elle depuis le temps qu'il la connait. Ace balaie le café du regard, l'imaginant en journée, agité et lumineux, avec Enola au comptoir, une serveuse à la table plus loin, et les bonnes effluves qu'il apprécie. J'ai toujours voulu que cet endroit... ce café, reste un refuge. Un endroit où personne ne sait que je viens, où je peux oublier mes problèmes, ou au moins les ignorer, le temps d'une heure ou deux, à juste me détendre. Raison pour laquelle il a toujours eu le sourire, ici. Toujours détendu, taquin, de bonne humeur. Ses meilleurs côtés pour la blonde, délaissant les démons et les taches à l'entrée, pour qu'il ne salisse jamais son amitié et ces lumières de la noirceur de ses erreurs. Le regard s'arrête sur le comptoir. Même toi. Le visage d'Ace se tourne à nouveau vers elle. J'ai toujours regardé notre amitié comme quelque chose de précieux, un peu secret comme... quelqu'un que je ne veux pas partager avec les autres. Je voulais éviter que mes problèmes puissent t'atteindre, avoir quelqu'un qui me regarde sans voir tout ce qui me ronge. Il se mord les lèvres, le regard fuyant un peu vers le plafond. Mais j'imagine que c'est pas vraiment une amitié si je te cache la moitié de ce que je suis, hein ? C'est difficile mais il déglutit, ravalant les émotions et se forçant à ne plus fuir son regard. Merci, de m'avoir écouté.

Des bons souvenirs, Enola pourrait en citer encore plusieurs, mais elle garde le silence tandis qu’il semble réfléchir, observe les alentours, ce café qu’elle n’aurait jamais dû reprendre mais dans lequel elle est bien ancrée. « J’ai toujours voulu que cet endroit... » elle relève le regard vers toi, « ce café, reste un refuge. » d’un mouvement positif de la tête ; elle te montre combien elle comprend, « Un endroit où personne ne sait que je viens, où je peux oublier mes problèmes, ou au moins les ignorer, le temps d'une heure ou deux, à juste me détendre. » Elle aime l’idée qu’il le soit, et elle espère sincèrement qu’il va le rester, durant de nombreuses années.

Mais la suite la laisse perplexe, elle se devrait de le lui avouer, « Même toi. » Il la garde cachée, c’est ça ? « J'ai toujours regardé notre amitié comme quelque chose de précieux, un peu secret comme... » elle ignore comment le prendre, ne désire pas se sentir vexer, mais elle a soudainement la sensation que dans sa vie, elle n’en fera jamais totalement partie, « quelqu'un que je ne veux pas partager avec les autres. » quelque part elle comprend, mais elle croit aussi que ce n’est pas possible, de compartimenter les gens, « Je voulais éviter que mes problèmes puissent t'atteindre, avoir quelqu'un qui me regarde sans voir tout ce qui me ronge. » Le souci, c’est que c’est comme si tu ne voulais pas qu’elle fasse partie de ton monde. « Mais j'imagine que c'est pas vraiment une amitié si je te cache la moitié de ce que je suis, hein ? » Au moins, il a le mérite de le réaliser, parce que leur amitié n’est plus en surface à présent, au fur et à mesure, pour elle, il s’est mis à vraiment compter. Elle éprouve pour lui une affection qu’elle ne nomme pas, mais qui est bel et bien là. « Merci, de m'avoir écouté. » Cette fois, c’est de gauche à droit qu’elle secoue le visage, mordant sa lèvre inférieure… « T’as pas à me remercier. » Elle est là et veut être présente. « Tu pourras toujours venir te réfugier ici, Ace, tu le sais ? » Autant le lui préciser, qu’il retienne l’information et qu’il sache qu’elle le pense. « Je ne veux pas être mise de côté. » Elle n’est pas une chose fragile qu’il se doit de préserver. Et parce qu’elle n’est pas fatiguée, qu’elle a envie de le garder avec elle encore un peu de temps, elle propose tout en se levant, « Je vais refaire du café. » et comme ça, ils pourront passer toute la soirée a parler, maintenant que la tension s’est étiolée…

FIN DU RP