w/ @Myung-Dae Goo
Je fais la journée complète à la bibliothèque aujourd’hui. Mes parents sont partis en week-end à New-York et puisque je n’avais rien de mieux à faire, je n’ai pas hésité à mettre mon nom sur le planning des disponibilités. Le dimanche, c’est toujours très calme pour plusieurs raisons : les étudiants sont sortis la veille, ils prennent le temps de souffler avant de reprendre leur semaine et s’ils sont là, c’est par envie et non pour passer le temps avant le prochain cours. Alors, assise derrière le bureau qui surplombe la salle où se trouvent les ouvrages de politiques, je scanne les retours de la semaine et il y en a un paquet, ce qui ne m’étonne qu’à moitié. En début d’année, tout le monde est encore très sérieux. Je passe une petite demi-heure à scanner ces livres, mettre de côté ceux qui sont réservés, classer ceux qui vont retourner en rayon et j’en profite pour imprimer la fiche des livres qui sont à mettre de côté. Lorsque je descends dans le cœur de la section, je pousse le chariot dans les allées et le bruit strident de la roue avant droite n’annonce rien de bon. J’essaye d’être aussi délicate que possible mais dans un recoin, la roue tape avec la base d’une bibliothèque, se décroche lorsque je soulève difficilement le chariot et roule un peu plus loin, le sol n’étant pas droit. Je jette un coup d’oeil sur la roue visible au loin et le nombre de livres encore sur le chariot. Il en reste six et décide de les prendre en bras pour les amener où ils doivent se trouver. Je ne m’attendais pas à ce qu’ils soient si lourds et encore moins à devoir en rapporter quelques-uns derrière ces portes battantes qui s’ouvrent en tirant et non en poussant. Allez là, coopère satané porte. Que je grogne en bloquant les livres entre ma poitrine et une porte pour tenter d’ouvrir l’autre.
(Olive Desjardins-Parker)
tous les matins, j'en rêve tous les matins.