i know you'd stick by me (winifred)

i know you'd stick by mewith @Winifred Leone

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19 septembre 2024

vulgarité, tabac.I

l'besoin d'une pause, et pour réconforter l'début d'une saison capricieuse, y'a la chaleur des cafés qui se répand dans la paume de mes mains. y'a juste l'besoin d'effacer les jours compliqués, d'éteindre dans l'crâne la dernière ivresse, la dernière connerie sous les draps. et y'a surtout l'envie oppressante d'effacer l'nom de l'ordure, d'anesthésier son visage pourri à coup d'la beauté tendre que j'ai volé.  c'est presque dommage, l'amitié foutue en l'air, mais c'est jamais mon erreur. y'a l'sourire perché sur mes lèvres, ça grouille sur les fossettes, ça marquera les rides dans une vingtaine d'années. croiser les connaissances, la politesse crachée avant d'rejoindre la bibliothèque. localisation enregistrée, c'est reconnu en l'espace d'à peine cinq minutes. la silhouette connue trop bien, l'manque qui va s'combler d'son sourire. l'adorer, ce petit bout de paix. table rejointe, amie qui fait souffler, c'est juste d'aise, faut pas paniquer. café glissé à elle, l'corps se penche pour donner un bref baiser sur sa joue. rien d'plus qu'un signe d'affection avant que j'laisse mon corps se poser sur la chaise d'à côté. salut mon cœur. qu'c'est murmuré, chuchote l'signe de tendresse à presque son oreille avant d'sortir les bouquins, les notes, une gorgée d'café dans le gosier. ça s'mélange au goût d'la clope fumée dix minutes avant d'arriver. un sourire vers elle, un regard curieux sur ce qu'elle fait. l'envie de m'intéresser, d'rattraper les jours d'son absence. l'genou cogne légèrement l'sien. contact physique important. c'est juste habituel, routine s'oublie jamais rapidement.

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19 septembre 2024

ràs

relit la phrase, encore et encore. la même, toujours. souffle agacé. mèche rebelle perchée retombe sur le front après s'être envolée. replacer les lunettes de lecture sur le nez, comme si elles permettraient d'y voir plus clair à travers ce charabia. ça lui donne surtout des airs d'écolière sévère. s'y risque une énième fois – en vain. rien à faire. sur le papier, les lettres ne formaient que des mots conjugués sans réelle signification. méninges saturées. trop-plein. surcharge. vertigineuse infobésité. et pourtant, la rentrée, c'était pas plus tard qu'hier.

le nez danse, cette fois, à l'odeur du café qui se fraie un chemin jusqu'à ses narines. parfum épices citrouille avec un zeste de fraîcheur automnale. le sourire déforme d'ores et déjà le visage d'ange; nul besoin de lever les yeux de son livre portant sur la pathophysiologie des maladies du coeur pour reconnaître la silhouette qui se faufilait entre les tables où d'autres étudiants étaient stationnés – depuis l'ouverture des portes, pour la plupart. « ma p'tite crevette au caramel! » mirettes brillent de joie à son arrivée. gorgée. une, deux, puis trois. c'est le corps tout entier qui vibre d'une chaleur de brasier. baiser soufflé dans la direction du petit prince grand roi, avant de reporter presque aussitôt son attention sur l'introduction du chapitre qu'elle était pourtant incapable d'assimiler jusque-là. sent son regard peser sur elle, mais l'ignore sans trop de mal. genou contre genou, toc toc, t'es là? se retourne finalement, le regard faussement sévère. « t'es venu pour étudier ou me distraire? » qu'elle gronde doucement. éloigne bouquins, notes, ordi. coude contre la table, visage appuyé contre le poing fermé, à l'regarder franchement. son visage passe au numériseur. décortique précieusement les traits, l'admire en silence. ça l'agace. lui et son ethereal beauty. trop beau pour c'monde. le reste de l'humanité est bien fade à côté. elle est fade, à côté. grimace tirée à son intention pour le taquiner. bien trop ravie de revoir sa binette, encore plus de la voir décorée d'un sourire.

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19 septembre 2024

vulgarité, tabac.I

c'est qu'une guerre, l'odeur particulière des livres joliment empalés, contre l'odeur d'un café fraîchement coulé. et sur mes vêtements, les effluves d'une clope fraîchement fumée. y'a dans l'atmosphère un semblant d'paix, plus les gosses qui râlent, plus les pestes qui suivent jusqu'à faire crever l'teint malade sur ma peau. y'a plus rien d'autre que l'calme, les étudiants qui chuchotent, les murmures balancés au détour d'une allée. et l'amie qui existe comme un simple havre, d'la satisfaction pure, une dose injectée à même l'coude. intraveineuse d'son bien, bien jolie sous l'teint coloré, et l'sérieux plongé dans son bouquin que j'peinerais à comprendre, peut-être autant que les lois et les délits finiraient par l'assommer. la voix résonne, et y'a un truc qui m'fait marrer à l'intérieur. surnom mauvais, donné la veille d'ce moment. les lettres mal agencées, les noms pas bien en adéquation. une salutation, un baiser à l'envolée, un sourire figé sur mes lèvres. et faut faire chier, distraire. demander d'l'attention, y'en a jamais assez pour ma gueule. et ça m'fait rire aussi, dans l'silence, une espèce de souffle, pour éviter de déranger les autres bien concentrés. les deux. un peu d'révisions, un peu te faire chier, beaucoup t'admirer. y'a juste l'air charmeur qui ressort, les pores qui transpirent l'envoûtant. un sourire pour faire chavirer l'seul coeur qui donne pas la gerbe. une gorgée, une deuxième, de café, pour atténuer les restes de tabac. elle fixe, et mon regard lâche pas l'sien, tente de suivre les dessins qu'il invente. tu vas m'admirer longtemps ou tu vas étudier aussi, petite crevette au caramel ? surnom toujours aussi ridicule, y'a les yeux qui se plissent, amusés. à taquiner, j'me sens mieux. à poser le café, ouvrir l'ordinateur, pour comprendre les notes posées y'a quelques jours de ça, sur le clavier. l'inciter à travailler, le genou cognant une nouvelle fois contre le sien, à garder le contact physique présent. pas vouloir l'paumer. un peu de sérieux mademoiselle, on est ici pour être de bons étudiants. c'est pas si faux, à l'être, c'est certain. alors j'ouvre les gros bouquins, les lunettes, posées sur l'bout du pif. à la beauté, on blâme le péché d'une mauvaise vue. concentration paumée sur les lignes, les lois, les défis d'la justice. à toucher l'amie, m’garder la conscience d’vivre, j’suis prêt à lui donner mon attention si, dans la seconde à suivre, elle la demande.

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19 septembre 2024

ràs

malgré le combat intérieur qu'elle mène pour empêcher que les palettes de rouge ne viennent teindre son visage, ses joues s'empourprent. bien contre son gré. une chaleur vive l'envahit, trahissant sans tambour ni trompette l'effet de sa taquinerie sur elle. attaque désarmée fend l'air, le poing frôle à peine l'épaule du colosse. sa silhouette massive ne bronche pas, ni même son sourire — et encore moins son air charmeur, celui-là même qui donne à la pauvre étudiante autant de fil à retordre. « t'as vu mon accoutrement? je vois pas ce que tu pourrais admirer... » qu'elle souffle dans une plainte à peine audible, ses doigts jouant distraitement avec un crayon pour calmer le coeur qui s'emballe. parée de son sweat oversize et de ses lunettes, les cheveux attachés à la va-vite, remontés en un chignon désordonné, et le visage dénu(d)é de toutes couleurs; rien qui, selon elle, méritait l'attention. elle n'avait rien d'une Mona Lisa des temps modernes. « ah, parce que ça va que dans un sens? t'as le droit, mais pas moi? j'arrête si tu arrêtes. » le compromis lancé comme un défi, elle le nargue d'un large sourire taquin. il semble abdiquer, mais elle reste sur ses gardes, bien consciente qu'il pourrait revenir à la charge à tout moment. elle le connait. c'est de bonne guerre. victoire à la reine. malgré tout, elle attend un peu, guettant le petit prince du coin de l'oeil sans oser l'exclure de son champ de vision. et, même si elle le voulait, elle ne pourrait pas. il brillait tellement, avec cette beauté désinvolte qui le rendait impossible à ignorer complètement. à elle seule, sa présence dégageait une énergie presque magnétique. toc toc. il l'arrache une nouvelle fois de ses pensées. « eh. j'étais une élève modèle, jusqu'à ce que tu débarques avec ton café et tes airs de vilain garçon. » soupir faussement exaspéré. elle, sage comme une image. lui, la distraction. l'observe encore... feindre (ou non) un intérêt soudain pour ses notes, les lunettes sur le bout du pif. ça lui donne l'air sérieux. ramène le livre de patho, ses doigts retrouvant le chemin de l'extrait entamé, tentant de canaliser toute son attention sur les pages devant elle. sans succès. moue désespérée. moue boudeuse. c'est elle qui rompt finalement le contact, cette fois. donnez-lui la main, et elle prend le bras. envie, besoin de son attention. « san. » fait grincer les pattes de chaise contre le sol pour se rapprocher. sourire timide, lorsqu'il pose de nouveau son regard sur elle. « tu me l'offres toujours, cette glace à la menthe? »