help is needed (jonas&willow)

september 2024 ✧ cambridge common
w/ @Jonas E. Henderson
tw : harcèlement, stalker.

À la semaine prochaine ! Un large sourire sur mon visage, je fais un signe de la main aux quelques femmes qui étaient présentes au cours de yoga dans le parc avant de filer vers ma voiture. J'essaye toujours de me garer à un petit quart d'heure de marche du cours afin de pouvoir marcher un peu plus avant de rentrer chez moi. C'est donc avec mon tapis roulé sous mon bras que je me dirige vers mon véhicule. D'abord souriante et le coeur léger, une drôle de sensation me prend de court. Mon estomac se serre, un long frisson parcourt mon échine et lorsque je donne un léger coup de tête en arrière, je vois une silhouette s'arrêter net et regarder son téléphone d'une drôle de manière. Je continue ma route, me convainquant qu'il n'y a absolument rien mais alors que je vois ma voiture au bout de la rue, je donne un nouveau coup d'oeil par-dessus mon épaule et la même silhouette s'arrête à nouveau. Je déglutis difficilement et décide de prendre un autre chemin, ne souhaitant pas emmener l'individu jusqu'à ma voiture. Je ne sais pas si je serai assez rapide pour le semer et m'enfermer en sécurité avant qu'il ou elle me rattrape. J'accélère le pas et me dirige vers les bancs du parc, toujours prisé en cette fin d'après-midi agréable. Sur un banc, une personne seule. Et je crois que c'est mon échappatoire, c'est ma solution pour ne pas être un fait divers dans le journal local. Salut mon coeur. Comment tu vas ? Que je souffle en m'asseyant rapidement, posant ma main sur la cuisse de la personne à côté de moi. Y a quelqu'un qui me suit, fais semblant. Le regard suppliant, je souffle ces mots entre mes dents, essayant de ne pas avoir l'air trop paniquée. Mon coeur bat la chamade et pas pour le bon genre de choses, ce qui me frustre terriblement.

tw: harcèlement, stalker, mention de catfishing

Drôle de point de rencontre pour un rendez-vous galant. Ça te donne une sensation désagréable. Comme l'impression d'être là où tu ne devrais pas. Mais bon. Elle avait bien dit être professeure à Harvard, non? Et puis elle avait trente deux ans. Ça va encore. Pourtant, tu restes tendu à attendre, sur ce banc, comme un imbécile. Surtout qu'elle a du retard. Elle t'avait prévenu que ses cours se prolongeaient parfois un peu. T'aurais peut être dû t'interroger, à ce moment là, sur ses compétences pédagogiques. Heureusement qu'elle avait une belle photo. Si c'était bien elle, sur la photo. Plus le temps passe, plus tu te dis que c'était une mauvaise idée, ce rendez-vous. Il faut dire que t'es pas forcément très enthousiaste à l'idée de revenir ici. La dernière fois que t'avais mis les pieds sur ce campus remonte à bien huit ans maintenant. Les circonstances n'étaient pas des plus joyeuses. T'étais venu accompagner April pour la reprise des cours, après ... Après tout. Difficile d'y repenser. Encore plus difficile de poser des mots dessus.

Tu continues d'attendre, en silence. Zieutant ton téléphone de temps en temps, dans l'espoir qu'elle t'enverra un message, un signal... Quelque chose pour te rassurer sur le fait que tu ne perdes pas ton temps et qu'elle ne t'a pas posé un lapin. Elle s'appelait comment déjà? Cindy? Tu t'en souviens même plus, c'est dire. Clairement, ce n'est pas la femme de ta vie. Mais bon, on ne peut pas trop jouer aux difficiles: parfois, il faut prendre ce qui vient.

C'est une voix qui t'interpelle avant tout. Tu te retournes, et te voilà perplexe. Elle ressemble absolument pas à sa photo. Et en plus, elle t'appelle comment là? Mon coeur? Ça commence mal, à tout les coups il s'agit d'une de ces gos instables qui va te harceler 24h/24 et te demander pourquoi tu l'as pas demandée en mariage après deux rendez-vous. Et puis... Elle ressemble vraiment pas à sa photo. Merde, tu t'es quand même pas fait catfisher, si? « Euh... Salut. Ça va, ouais. » Pas très charmant comme accueil, mais bon, c'est le mieux que tu puisses faire vu les circonstances. En plus elle a posé sa main sur ta cuisse – tu savais bien qu'elle recherchait rien de sérieux mais tu t'attendais pas à ce qu'elle se jette directement sur toi non plus.

Et puis elle clarifie la situation, et tout fait sens, soudainement. « J'commençais à m'inquiéter, ça fait dix minutes que j't'attends! » Tu parles bien fort, exprès, pour vendre le truc au mieux possible. Tu te rapproches d'elle – de loin, on pourrait presque croire que tu lui embrasses la nuque. Il s'agit en réalité d'un leurre, pour mieux pouvoir lui murmurer à l'oreille. « C'est qui? »

september 2024 ✧ cambridge common
w/ @Jonas E. Henderson
tw : harcèlement, stalker.

Euh… Salut. Ça va, ouais. Je refuse de perdre mon sourire et espère seulement qu’il suivra le mood. Son langage corporel change totalement quand il m’entend souffler que quelqu’un me suit et je me sens rapidement rassurée. Ce n’est peut-être pas l’idée du siècle que de baisser mes barrières mais tout va si vite que je ne réalise pas vraiment. J'commençais à m'inquiéter, ça fait dix minutes que j't'attends ! Je ris légèrement, passant une main dans mes cheveux et souffle Mon cours de Yoga a fini un peu plus tard que prévu. Ce qui était vraiment le cas, en plus de tout cela. Pas de beaucoup mais un peu quand même. Tout un tas de scénarios se déroulent dans ma tête. Et si nous avions fini encore plus tard ? Ou à l’heure ? Tout aurait pu être différent pour moi mais pour une autre femme aussi. Mon corps tremble légèrement mais je tente de me calmer. C’est qui ? Je tourne le visage volontairement pour voir si la personne est toujours là ou pas. Je sais pas. Je finissais mon cours de Yoga et j’ai senti qu’on me suivait. Un sixième sens dont toutes les femmes sont dotées, ou presque. Normalement, c’est quand il fait noir que le mien se met en marche mais là, il n’a même pas fallu que les rayons du soleil se couchent pour mettre mon système nerveux en ébullition. J’allais vers ma voiture et j’ai vu qu’il était toujours là alors j’ai changé de trajectoires. J’ai préféré rester visible à l'œil d’inconnus que de finir je ne sais où, je ne sais comment. Ces confessions, je les ai faites à voix basse et là, je souffle à volume normal J’ai réservé une table au bar un peu plus bas, on y va ? On va être en retard. Ma main glisse le long de sa jambe pour venir se poser sur sa main où mes doigts se glissent doucement entre les siens. Comment s’est passé ta journée ? Un conversation normale entre deux amants, n’est-ce pas ? J’aurais pu faire croire qu’il s’agissait de mon cousin, de mon meilleur ami, de mon grand-frère mais non, je suis partie sur le petit-ami parce que c’est souvent le seul rôle que les autres hommes respectent. Et encore.

tw: harcèlement, stalker, bloquage inattendu (meetsme)

Drôle de situation. Ça t'rappelle un peu l'autre soir, au bar, avec la jolie blonde et le mec trop insistant. T'as encore une légère croûte sur le côté droit du front, visible uniquement lorsqu'on te regarde trop intensément ou de trop près. Faut croire que t'as une gueule à être sympa avec les dames, visiblement. Tu vas pas t'en plaindre: elle t'a servi bon nombre de fois. Alors tu peux bien la mettre à bon usage, de temps en temps.

La rousse rit avant de t'répondre. Cours de yoga, apparemment. « L'essentiel, c'est que tu sois là maintenant! » te contentes-tu de répondre. Faut dire que t'es pas très fort dans ce genre de situations. En même temps, c'est pas comme si y'avait beaucoup de modes d'emplois ou d'entrainements. On tombe un peu dedans, au pif, comme ça. Et après, on doit faire avec. Mais t'aimerais quand même avoir un oeil sur la situation, pour savoir ce qu'il en est, à qui tu as affaire. Alors tu te rapproches d'elle pour en savoir plus. T'attends sa réponse avant de t'éloigner de son visage de nouveau. Échec. Je sais pas. Pas super utile comme réponse, mais bon. Peut être que le type a disparu. « Est-ce que tu le vois encore? » souffles-tu une deuxième fois. « Elle est où ta bagnole? » Ajoutes-tu enfin.

Elle parle alors d'aller au bar. Maligne la guêpe, sauf que toi ça t'arrange pas cette histoire: t'avais un rencard de prévu. Mais bon, ça se ferait pas de la planter là dans la situation, alors tu prends sur toi. « Attends, j'dois envoyer un message vite fait, désolé. » T'ouvres ton téléphone dans l'optique de prévenir ton match que tu dois t'éclipser un bref instant. Tes sourcils se froncent quand tu réalises qu'elle a totalement disparu de ta liste de contacts. « Non mais je rêve... » Tu croyais avoir tout vu, mais c'est bien la première fois qu'on te bloque au moment d'un rendez-vous. Peut être qu'elle t'avait vu de loin et que ton pif lui plaisait pas. T'es un peu enragé par la situation, mais bon. L'avantage, c'est que t'as nulle part d'autre où aller, alors tu peux bien l'accompagner où elle veut avant de rentrer chez toi. « C'est lequel, de bar, déjà? Celui qui est à dix minutes de marche ou celui où on doit conduire? » T'es pas con quand tu veux. Tu te doutes qu'elle a peut être besoin d'être raccompagnée à son véhicule, qu'elle a peut être envie de pouvoir prendre la route et rentrer chez elle. Mais peut être qu'elle devait aussi rendre visite à des amis à elle dans les environs. Autant lui laisser le choix.

Elle prend ta main dans la sienne et c'est assez étrange, tu dois bien l'avouer. C'est pas vraiment un truc que tu fais habituellement avec les autres, encore moins quand tu les connais pas. Mais tu comprends pourquoi elle le fait. Alors tu laisses tes doigts enlacer les siens. « Tu sais bien que ma journée commence lorsqu'on se retrouve, mon coeur. » Ces deux derniers mots sonnent vraiment étranges, mais tu te dis qu'il faut bien jouer le jeu jusqu'au bout. Tu crois d'ailleurs voir le mec qu'elle essayait d'éviter, adossé à un arbre un peu plus loin. Il fait genre qu'il regarde son téléphone mais il vous observe toutes les cinq secondes. « T'es prête? J'crève la dalle en vrai, donc si on pouvait y aller là tout de suite ça m'arrangerait. » Non parce que ce type t'inspire vraiment rien de bon, donc tu préfèrerais ne pas avoir à le regarder trop longtemps. Surtout qu'il est pile en face de toi.

september 2024 ✧ cambridge common
w/ @Jonas E. Henderson
tw : harcèlement, stalker.

Je rêve d’un monde où je n’ai pas besoin de changer mes plans pour échapper à un homme. Vraiment, j’en rêve mais je crois que, bien que nous avançons dans le bon sens, nous n’y sommes pas encore. Mon père va encore me dire qu’avec une bombe au poivre, je n’aurais pas à paniquer à ce point, ça serait une protection. Mais j’ai entendu trop d’histoires d’hommes pétant un câble suite à l’utilisation d’une bombe au poivre. L'essentiel, c'est que tu sois là maintenant! Je me montre souriante, gardant l’allusion que tout va bien et que j’ai retrouvé mon rendez-vous du soir. Est-ce que tu le vois encore ? Elle est où ta bagnole ? Je tourne le visage et acquiesce. En train de regarder son téléphone, là-bas, avec le hoodie et la casquette. Que je souffle doucement. Bordel, il veut pas continuer son chemin ? Et en même temps, tant qu’il est là, il n’importune personne d’autres. Un long frisson parcourt mon échine et je tente de me détacher de cela, de cette frayeur. Je ne sais même pas qui est cet homme mais il en fait plus pour moi qu’il ne le pense. J’acquiesce à ses mots et quand il se tourne à nouveau vers moi, je réponds rapidement On peut y aller en voiture oui. C’est peut-être mieux parce que si je viens à m’éloigner de mon véhicule, je devrais probablement repasser par le parc toute seule. Dieu merci, il fait encore jour. Mais cette expérience m’angoisse d’avance pour les soirs d’hiver qui commencent bien trop tôt. Paniquée et en roue libre, je ne me rends pas vraiment compte des familiarités que je me permets avec cet homme, cet inconnu, dont je ne connais même pas le prénom. Tu sais bien que ma journée commence lorsqu'on se retrouve, mon coeur. Je ne peux m’empêcher de rire légèrement, c’est qu’on s’y croirait presque. Et je crois que c’est à ce moment que je réalise qu’il n’est pas mon petit-ami, mon amant ou que sais-je et que non, se pencher pour l’embrasser n’est pas logique. Mon cerveau semble reprendre le contrôle. T'es prête? J'crève la dalle en vrai, donc si on pouvait y aller là tout de suite ça m'arrangerait. Je n’ai même pas le temps de dire ouf que je suis déjà debout, ma main toujours accrochée à celle du jeune homme. Oui, allons-y. J’ai faim aussi après cette séance de sport. C’est faux. Il y a une armée de cafards qui grouillent dans mon estomac, je ne suis pas sûre de réussir à manger quoi que ce soit. Je lui laisse à peine le temps de se redresser à son tour avant de filer vers ma voiture. Je marche rapidement, silencieuse jusqu’au moment où j’aperçois ma voiture au loin. Je crois qu’il est plus là. Je jette un coup d’oeil par-dessus mon épaule et me sens me détendre directement. Je ne le vois pas mais je ne sais pas si cela signifie que je peux laisser tomber la main du jeune homme à mes côtés ou si je dois continuer ce petit jeu, juste au cas où. Je m’appelle Willow au fait. Je lui adresse un léger sourire, me présentant enfin, tout en déverrouillant mon véhicule au loin.

Apparemment, le type étrange a pas bougé. Pas d'soucis. C'est pas comme si t'avais mieux à faire de ton temps, à présent. Pour le coup, te voilà pleinement investi dans la situation. Bien que tu seras jamais décrit comme le mec le plus altruiste de la planète, t'as suffisamment de femmes dans ton entourage pour pouvoir ressentir une certaine responsabilité sociale dans ce genre de situations. Parce que si un couillon s'en prenait à ta mère ou à ta soeur, t'aimerais bien qu'un mec costaud comme toi vienne à leur rescousse. Mais ça, ça arrivera pas si toi tu fais pas ta part, t'en as bien conscience. Faut bien cultiver son karma, après tout. (@April Henderson déteindrait-elle sur toi?! Malédiction.)

Si l'instinct de confronter monsieur casquette est fort, tu ravales ta fierté machiste, te faisant violence en te rappelant que le sujet de l'histoire, ici, c'n'est pas toi: c'est elle. Et elle, elle a pas forcément envie que tout le monde vous regarde parce que tu commences à résoudre le problème comme tu résous souvent tes problèmes: avec tes poings. Alors tu lui offres une autre solution. Elle avait parlé de voiture, non? Donc autant voir si c'est là bas qu'elle a envie de se rendre. Bon, t'as pas réfléchi trop loin parce que la tienne se trouve également sur le parking. Donc faudra venir la récupérer plus tard. Mais t'improviseras, c'est pas grave. T'avais déjà fait pire, pour bien moins louable comme raison.

Alors vous vous levez. Elle a faim aussi, apparemment. En vrai tu mentais pas: t'as rien mangé d'la journée encore. Encore une connerie d'April ça, un régime intermittent qu'elle avait vu sur le net et qu'elle t'avait conseillé de suivre. T'adores ta soeur mais parfois elle est totalement barrée. Mais comme c'est ta soeur tu joues quand même le jeu. Parce que t'es un bon grand frère. Parce que ça la fait sourire. Et parce que quand elle sourit, ta vie a l'air un peu moins merdique. (Mais juste un peu).

Tu suis l'inconnue vers sa bagnole, dévisageant intensément le pauvre type qui la dévisage avidement. Avec un peu de chance, voir le regard incendiaire de son « mec » le remettra suffisamment à sa place pour qu'il se tire de là. Visiblement, ça fonctionne pas encore. Tu fronces des sourcils un peu plus, l'air de dire « hé, coco, si tu dégages pas t'auras plus de dents demain ». Et cette fois, ça fonctionne: voilà qu'il tourne le dos. T'hésites vraiment à te jeter à sa poursuite pour lui remettre les idées à la place un pain à la fois, parce que t'as bien conscience qu'il risque de reproduire ce même cinéma avec une autre personne. Mais malheureusement tu peux pas tout faire non plus. Et il est trop loin, maintenant, de toutes façons: tu le rattraperas jamais. Et puis si t'abandonnes la mademoiselle, c'est pas garanti que personne d'autre viendra l'importuner.

Alors tu grommêles et tu laisses couler. « Hein? Ah, euh, ouais. Moi c'est Joe. » T'avais été tellement distrait par ton jeu de regards que t'en avais oublié la main qui enserre la tienne. T'hésites à la lâcher, parce que tu sais pas si c'est toujours approprié ou non maintenant que l'autre est plus là. Mais tu te dis que c'est probablement à elle de décider quand ce sera safe. Alors tu te contentes de suivre. « Désolé. On est pas tous tarés mais y'en a pas mal, c'est sûr. Tu veux que je te raccompagne jusqu'à ta caisse? » Tu sais pas trop pourquoi tu t'excuses. Toi, t'as rien fait. Mais tu te sens quand même un peu fautif. Sans doute que t'as déjà été trop insistant avec une nana, par le passé, quand t'étais encore trop jeune, trop con, et surtout trop bourré pour mieux savoir (et aussi pour t'en rappeler).

september 2024 ✧ cambridge common
w/ @Jonas E. Henderson
tw : harcèlement, stalker.

Ce n’est malheureusement pas la première fois que cela arrive mais j’espère que ce sera la dernière. Pour moi mais aussi pour n’importe quelle personne n’importe où dans le monde. Ah, quel rêve ! Qui ne se réalisera pourtant jamais. C’est effrayant et je dois avouer que je suis presque contente que cela arrive en plein jour et pendant un beau jour. Au moins, il y a des témoins. Le petit jeu en place, ma main dans la sienne, je me concentre sur le chemin vers la voiture, ne marchant pas trop vite mais quand même avec plus d’entrain que mon rythme normal de marche. C’est mon corps et mon instinct de survie qui me guident parce que je suis incapable de réfléchir à quoi que ce soit. Je sens mon coeur battre de plus en plus vite et je suis incapable de le calmer. Je n’ai jamais eu quelconque angoisse que ce soit et je refuse que ça commence ce soir, à cause d’un homme qui se croit tout permis dans les rues de Boston. J’essaye de reprendre le dessus mais c’est difficile. Hein? Ah, euh, ouais. Moi c'est Joe. Je lui adresse un sourire sincère et souffle Enchantée Joe. Même si j’aurais préféré te rencontrer dans d’autres circonstances. Les mots sont sortis si naturellement mais si doucement aussi, crainte qu’on nous entende. Mais lorsque je tourne le visage à nouveau par-dessus mon épaule, je ne vois plus le stalkeur en question. À ce moment précis, c’est comme si toute la pression du monde quittait mes épaules. Je souffle fortement, ralentis le pas et sens vraiment mes épaules s’affaisser. L’adrénaline me quitte et, avec elle, les larmes montent. Je refuse de pleurer alors mordille l’intérieur de ma joue lorsque la voix de Joe me ramène à la réalité. Désolé. On est pas tous tarés mais y'en a pas mal, c'est sûr. Tu veux que je te raccompagne jusqu'à ta caisse? J’acquiesce et pince les larmes. J’inspire une large bouffée d’air frais et dis Je sais et Dieu merci. Je crois que j’aurais définitivement abandonné les hommes si c’était le cas. Je ne peux m’empêcher de rire et je crois que ça me calme. Ma voiture est juste là mais tu veux qu’on aille boire un coup et manger un truc ? Je serais plus que contente d’en apprendre plus sur la personne qui m’a peut-être sauvé d’un énorme traumatisme. Ma main est toujours dans la sienne et quand la panique et l’instinct de survie ont définitivement quitté mon corps, je lâche sa main. Oh mon dieu. Je suis désolée. Si ta copine ou ton copain te pique une crise parce que quelqu’un nous a vu, par pitié envoie la moi et je lui expliquerai absolument tout. Parce qu’un homme aussi beau que lui, avec les yeux qu’il a, a forcément un-e partenaire. Non ?