PEOPLE ARE STRANGE | FOSTELL

MGH 16 09 2024

@Taylor V. Foster Ambiance

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Il n’a jamais pris au sérieux le ton de ces rendez-vous, reconsidérant à la légère chaque demande en rapport avec sa propre santé. Aussi, quand on lui a glissé quelques jours plus tôt qu’il devait se refaire – obligatoirement – vacciner pour pouvoir continuer à œuvrer dans le service de la protection rapprochée, il est resté pendant quelques secondes un peu con avant de laisser exploser son désappointement devant la machine à café. Pour lui, il est tout simplement hors de question de se faire injecter quoique ce soit venant d’un toubib qu’il ne connait pas. Rien ne saurait traverser son cuir épais sans qu’il ne l’ait vu être soumis à un autre que lui avant. Et pourtant Dieu sait que des piqures, il en a eu durant ses quelques années de service mais tout était contrôlé, dans une enceinte surveillée. Alors à défaut de pouvoir faire quoique ce soit contre cet ordre venu d’en haut, c’est son poing qui est venu flatter le flanc du distributeur de caféine avant de retourner grogner aux abords de son propre bureau.  

Ce n’est qu’après une énième visite de ce visage emblématique du service qu’il a cédé, acceptant d’un mouvement de main pour y aller juste dans l’espoir de le voir au plus vite le lâcher. Et les jours se sont écoulés, nourrissant le souhait que cette histoire soit très vite oubliée, qu’il n’ait à se présenter. Mais le jour venu, un rappel sur sa messagerie lui a été laissé pour s’assurer de sa présence en salle médicale.
C’est une professionnelle du métier qui va s’occuper d’eux à ce qu’on lui a raconté, certains étant ravis de son doigté et de sa douceur à leur retour du cabinet. Un ancien collègue s’est même brièvement arrêté là où les malheureux attendent leur tour pour venir lui toucher deux ou trois mots quant à sa beauté. « Avec elle, c’est tous les mois que j’veux bien me faire piquer. » Aussitôt, il est reparti vaquer à ses occupations pour laisser au géant le plaisir de deviser, les mains jointes et la tête baissée jusqu’à entendre la porte claquer. C’est à son tour d’y passer… Les paumes en appui sur ses cuisses il s’est relevé pour pénétrer à l’intérieur de cette pièce qu’il connait déjà, remontant la manche de sa chemise lorsque la brune restée de dos entame un semblant de conversation. « Nom, prénom et date de naissance s’il vous plaît. » Rien de bien étonnant jusque là lorsqu’il s’installe dans le siège réservé à cet effet, l’avant-bras posé sur le coté en attendant d’être garroté, soucieux en cherchant du regard la fiole qu’elle n’a pas encore touchée. Il y en a une ribambelle de disposées juste devant elle, de tailles différentes et forcément au contenu varié. « O’Connell, Jared.  26 avril 85. J’suis là pour le tétanos et la polio, » inquiet qu’elle puisse se louper et lui injecter autre chose que ce qui a été demandé.

MGH 16 09 2024

@Taylor V. Foster Ambiance

MST/préjugés

Il ne la connait ni d’Eve ni d’Adam alors quand elle se retourne après qu’il ait satisfait à sa demande, ce sont ses traits jeunes et fins sublimés par les boucles brunes qui y dégringolent qui le mettent au mur, donnant raisons aux murmures qui se sont propagés dans la salle d’attente. Trop belle pour être compétente, « Vous êtes sur ? » il redouble de méfiance. « C’est ce qu’il y avait sur le mail, » sûr à presque quatre-vingt-dix pourcent de ce qu’il a pu y lire très brièvement. Mais puisqu’il ne s’était attardé vraiment que sur l’heure de la sentence, les dix derniers pourcents ne sont pas non plus à complètement éluder, surtout lorsqu’elle le pique au vif son ego avec cette question de maladies qu’il aurait pu au lit contracter.  « Je vois ici que vous devez aussi vous faire tester pour l’hépatite et la brochette complète des IST. » Loin de reluquer son biceps qu’il a mis à nu, c’est sur elle qu’il a bugué, répétant le dernier mot avec une ferme perplexité, ses traits soudainement refermés. Comme s’il était assez stupide pour s’y risquer même en appréciant les plaisirs de la chair plus que nécessaire. « Pardonnez-moi. » La blague est prise au second degré bien qu’elle ait réussi maintenant à le faire douter, cherchant dans sa mémoire si avec la dernière en date il s’était bien protégé. Il visionne dans sa table chevet cette boite qu’il a achetée mais ne saurait jurer qu’il l’a touchée, cherche à savoir, le visage ostensiblement incliné comme s’il pouvait de ce fait forcer sa mémoire à retourner cette image pour savoir si oui ou non elle est entamée. « Je sais pourquoi vous êtes là. Angoissé ? » Plus maintenant qu’elle a avoué connaitre les raisons de cet entretien dont il se serait bien passé. « Moi, jamais. » mais il a beau rouler des mécaniques, il n’empêche que son regard reste accroché aux fioles lorsqu’il termine ses mots, à cette seringue dont elle vient de s’emparer, reluquant le diamètre de l’aiguille qu’elle va bientôt lui planter. « Ne vous inquiétez pas, vous n’êtes pas mon premier. » Et parce qu’il est tendu et qu’il souhaite par-dessus tout le cacher, c’est sa verve qui prend le dessus, déviant du thème principal de la conversation. « Dommage. Mais on pourrait déjà me faire tester avant d’entrer dans ce sujet. » Attention tout de même parce qu’elle est toujours armée, un détail qui ne lui a pas échappé. « Je dis çà. Surtout pour vous. Que vous soyez rassurée, quant à mes possibles IST. » Un thème qu’elle semble bien maitriser puisqu'elle a voulu en plaisanter.

MGH 16 09 2024

@Taylor V. Foster Ambiance

MST/préjugés

Assis dans le fauteuil en attendant qu’elle vienne le planter, il patiente là, la voyant se préparer, s’armer d’une boule de coton qu’elle a pris soin d’imprégner d’un liquide à l’odeur d’antiseptique. « J’apprécie l’attention, monsieur O’Connell. » Servir et protéger reste sa devise malgré les années, les conséquences d’un formatage qu’il a toujours tenté de contrer depuis qu’il a quitté les rangs de l’armée, ironisant de cette habitude pour l’affaiblir. La ouate rentre en contact avec son cuir, désinfecte la zone qu’elle va sous peu piquer sans même lui avoir demandé si oui ou non il était droitier. Elle doit avoir derrière elle une longue expérience pour être certaine de ne pas se foirer, parce que c’est au risque de lui faire péter une veine si l’aiguille la traverse et de le gêner dans ses mouvements après. Ce qu’il redoute le plus, c’est de contracter au point de la casser, qu’un bout de métal reste planté. Trois fois rien pour un gaillard de son gabarit mais il appréhende l’évènement sans pouvoir se l’expliquer. « Attendons de voir si vous survivez à mon toucher. » Alors forcément lorsqu’elle accroche son regard au sien, il s’y perd volontiers mais le contact de la seringue contre sa chair assombrit subitement ses traits pour observer brièvement le geste qu’elle a amorcé.

Elle ne regarde pas ce qu’elle fait, le défie de se rebiffer face à l’assurance qu’elle peut démontrer. Mais il n’en fait rien, se laisse faire sous une fausse docilité, soutient des yeux en marmonnant avec un égo piqué. « J’ai presque rien senti. Presque. » Pas si douée, un mensonge qu’il ne peut camoufler alors qu’il observe de nouveau la seringue toujours partiellement plantée dans son bras, le produit s’infiltrant lentement dans ses veines selon les bons soins de la brune.  « Vous devriez peut-être vous entrainez un peu plus, » sur un cobaye un peu large pour lui permettre d’avoir du choix, quelqu’un de disponible et de pas trop douillet. Pourtant, il repose sa tête contre la têtière du dossier lorsque le piston est pleinement enfoncé et qu’il est temps de passer au retrait, observant le plafond pour soupirer : « J’vous soupçonne d’y prendre un plaisir fou quand même, » à vouloir faire paniquer le sexe fort qui ne peut que broncher, une revanche qu’elle doit à toutes les femmes bafouées.