what were you made for? ─ bibimore

La religion et toi, ça ne va plus depuis longtemps. Ton aversion pour le genre masculin et ton vécu t'avais orientée vers d'autres croyances, un peu traîtresse à tes origines, et pourtant, une part de nostalgie t'y conduisais, parfois. Tu sais faire des concessions ─ surtout pour Amore. Ta relation avec lui est un peu étrange, teintée de sarcasme, de mensonges et de déni, mais il est le premier à avoir compris, des années en arrière.
Alors t'as accepté de le retrouver à l'église, ce dimanche. C'est calme, encore ; il n'y a plus personne. T'arpentes un peu le chemin entre les bancs, le nez levé pour observer les sculptures et les vitraux, les bras croisés et la démarche nonchalante. Sans le regarder, tu t'adresses à ton... ami d'enfance. « Ça ne vaudra jamais l'église d'Asolo. » Tu lâches, avant de t'arrêter et te tourner vers lui. « Qu'as-tu en tête ? » Parce que tu ne te déplaces pas sans raison. Pas dans une église. Et pas pour retrouver un homme. Même si c'est Amore.

tw : ràs.

Pas en avant forcé, pour ne pas te laisser crever dans cet amour qui te détruit à petit feu. Aujourd’hui c’est jour d’enterrement. Difficile de faire ton deuil d’une relation de laquelle tu n’arrives pas à sortir. Dans la maison de Dieu, tu as donné rendez - vous à Bibiana, cette sorcière que tu ne connais que trop bien. « Pour une fois que tu dis quelque chose d'vrai. » La taquines en avançant à ses côtés, tes pas résonnant sur le sol marbré. Tu avances dans l'allée, t'approches en direction du crucifix surplombant l’autel  « T'as dit que tu réaliserais un de mes vœux. » Tu te retournes, dévisage la jeune femme, lueur malsaine dans le regard : « Et ça tombe bien, j'en ai un. »


w/ @Bibiana Samperi
15 Septembre.

Ton sourcil s'arque alors qu'il te donne raison, curieuse. Pour une fois ; s'il voit au travers de bien de tes mensonges, t'estimes pourtant souvent dire la vérité. Tu te rapproches de lui, le démarche lente, la main glissant sur un banc avant que tu ne le dépasses. « Un de tes voeux... » Tu finis par rejoindre Amore, et te plantes face à lui, à côté du crucifix, placé à ta gauche. Tu regardes l'italien avec une certaine malice dans le regard, et tu sais pas encore si t'aimes la lueur dans son regard. « Mais je ne suis pas un ange, mio caro Amore. Tu l'as bien dis toi-même. Je suis une sorcière. » Ton sourire s'étire un peu au coin de tes lèvres, et le ton de ta voix baisse légèrement, comme une confession qu'il ne faut pas que la Divinité entende. « Je marchande. Et tout a un prix, même pour toi. Qu'est-ce que tu attends de moi ? »

tw : ràs.

Encore hésitant quant au fait de vouloir oublier, d'enterrer ici tes sentiments pour ne plus jamais les laisser te ronger. Les arracher brusquement comme un pansement, toi tu te dis que c'est peut être ça la solution. Devant Dieu, tu te feras la promesse de ne plus jamais y penser, ne plus jamais y sombrer. « Il faut croire qu'un pacte avec le Diable sera sans doute plus efficace au vu de la grandeur du monstre à anéantir. » Dis - tu en haussant les épaules tout en t'approchant de l'italienne. « Je paierais ce qu'il faudra si ce que tu me proposes fonctionne. »


w/ @Bibiana Samperi
15 Septembre.

Tu l'écoutes, et si au départ t'as le sourire narquois sur les lèvres comme tout le monde a l'habitude de le voir, progressivement, y'a quelque chose qui change. Tu l'écoutes, silencieuse, attentive, et tu contemples son offre. Parce que ça implique finalement trois personnes que tu connais, plus que juste lui. Y'a Amore, d'une part, mais y'a aussi Lena et Rose. Ton sourire se perd, parce que le service qu'il te demande, même si tu voulais, t'es pas sûre de pouvoir lui donner. Tu inspires, puis soupires, tes yeux se fermant. « Ce que tu me demandes est hors de prix, Amore. » Puis tu rouvres les yeux pour le regarder. « Le terrain sur lequel tu veux t'aventurer est pur. Il n'y a aucun poison, là-bas. » Tu lèves ta main et tu la poses sur sa joue. « De plus, le poison que je t'offrirais pour t'y conduire serait la colère noire de Rose et de Lena à ton égard, et ce n'est ni ce que tu veux, ni ce dont tu as besoin. » Puis tu te lèves sur la pointe des pieds, dépose un baiser sur sa joue, et lui murmure à l'oreille ; « Aucun homme ne touchera jamais ce jardin qui est le mien. » Tu retombes sur tes talons pour le regarder à nouveau.

tw : ràs.

Achever cet amour avant qu'il ne t'achève. C'est ici, dans cette église qu'il a brillé sous le regard de Dieu et c'est ici que tu veux l'éteindre. Tu aurais pourtant cru cette sorcière aux belles paroles. Le visage se crispe lorsque ses lèvres effleurent ta peau.  Ses paroles te donnent juste l'impression de t'être fait avoir : « Et si personne ne l'apprends, ça n'éveillera la colère de personne ? Je pensais que tu n'étais pas un ange ? Depuis quand les sorcières de ton genre se soucient - elles du mal qu'elles font aux autres ? » Soupir d'agacement et de déception que tes lèvres ne peuvent retenir. « Peu importe, oublie. » Carcasse s'éloigne de la sienne pour t'asseoir sur un banc, à fixer le Christ crucifié, érigée sur l'autel de l'église avec le regard d'un condamné.

w/ @Bibiana Samperi
15 Septembre.

Il s'éloigne de toi, et tu roules presque des yeux en orientant ton regard sur le crucifix. Ton jardin, le plus pur, l'intouché, que nul homme n'a su souiller ; l'abandonnerais-tu pour sauver un proche de la détresse ? Tu tournes la tête, et tu regardes Amore, assis sur le banc. Non. T'es pas généreuse comme ça, et tu ne veux pas être réduite à effacer la morsure d'une de tes soeurs. « Tu es déjà une exception sur bien des niveaux, Amore. » Le ton de ta voix est doux, malgré les mots prononcés. Juste un rappel. Tu te rapproches et viens t'asseoir à ses côtés, le bras posé nonchalamment sur le dossier du banc, une jambe repliée. « Les volontaires ne manquent pas à l'appel pour toi. Tu m'as fait venir en sachant que les chances que je refuse de t'offrir ce que tu veux étaient élevées. » Ton bras posé se replie, et tu poses ta tête contre ton poing. « Elle t'a fait souffrir à ce point ? » Au point qu'il se risque à demander la seule chose que tu n'offres pas. La misère des hommes, ça ne t'intéresse pas. Mais c'est Amore. Et Lena.

tw : ràs.
Nul besoin d’insister, parce que tu n’as pas envie de te montrer encore plus désespéré que tu ne l’es. Après tout, les voix du Seigneur n’ont jamais rien pu faire pour toi. Au nom d’un amour qui n’a jamais existé, tu peux presque ressentir la douleur du sacrifié statufié face à toi. « C’est ça, mon cul. » Souffle amèrement entre tes dents. Pour ta propre sœur, tu n’as pas été une exception quand il l’a fallu alors sa petite berceuse, elle peut se la garder. que tu penses. « Je veux avancer et laisser ces sentiments pourris crever derrière moi. J’en veux plus, tu comprends ? » Tournes le visage vers elle, Orbes ténébreuse la regarde avec intensité. Tu restes un instant silencieux, serres les dents nerveusement avant de reprendre : « Elle a dit qu’elle m’aimait et juste après elle est allée se faire baiser par son putain de dealer et même si on s’était rien promis, ce qu’elle a fait, ça voulait juste dire qu’on surfait sur un putain d’mensonge. » Tu y a cru aux mots, peut-être un peu trop, au point de te blesser toi - même. « Je souffre pas non, je suis juste super en colère. En fait, tu ne peux même pas t’imaginer à quel point j’suis en colère. »

w/ @Bibiana Samperi
15 Septembre.

L'absence de croyance ne change pas la vérité, songes-tu. Tu sais qu'il bénéficie d'exceptions, même s'il refuse de l'admettre ─ mais tu le laisses. Il a perdu la foi en tellement de chose, c'est écrit partout sur son visage, et même si tu es cruelle, tu ne trouves aucune satisfaction dans l'idée de l'enfoncer davantage. Alors tu l'écoutes, la posture nonchalante, et soutiens son regard sombre sans détourner tes billes bleu ciel. Tu perçois sa douleur dans le ton de sa voix, dans le mouvement subtil des muscles de son visage alors que ses sourcils se froncent légèrement et que son regard se durcit quand qu'il parle. Tu connais suffisamment Lena pour savoir que mensonge ou pas, elle est capable d'infliger une telle peine. Et tu ne veux pas les encourager sur une voie commune, de toute façon. Non pas pour leur bien-être, non ; parce que tout simplement, tu n'aimes pas être le cul entre trente-six-mille chaises, et des fois, t'aimes bien souffler.
T'inspires, laisses un instant le silence voiler l'église sans détourner ton regard une seule fois, avant de briser la quiétude du son de ta voix. « Lena et toi avez toujours été voués à vous déchirer. » déclares-tu avec monotonie. « Elle ne saura jamais t'offrir ce dont tu as besoin, et tu ne pourras jamais la changer. » Tu bouges un peu, t'assois correctement, et lèves les yeux vers le crucifix en face de vous. « D'aussi loin que je me souvienne, tu as toujours été en quête d'une justice que tu auras établie toi-même, selon tes critères. Livrer bataille pour les autres ne t'intéresse pas. Tu n'avais besoin que de toi-même. » Ton pied balance un peu dans le vide alors que tu te plonges dans tes souvenirs. Puis, tu le regardes à nouveau. « Tu as beaucoup grandi depuis, Amore. Mais tu t'es perdu également. » Une façon de dire que cet amour l'a complètement égaré, en vérité. Que l'Amore que tu connais n'est pas celui de Lena. C'est un autre homme ; un homme qu'il ne sait probablement plus être, et qu'il doit retrouver.