(sackson) slow down for a minute

Je sens que le fait qu'elle ait oublié ses affaires l'agace. "Hey, c'est pas gave", que je lui dis en posant un baiser sur le dos de sa main. "je te filerai un t-shirt pour dormir ce soir, d'accord ?" Moi, trop prévoyant, j'ai probablement pack plus d'affaires que j'en ai réellement besoin. On attend dans la queue pour le taxi, "T'as envie de manger quoi ?" Je lâche sa main pour venir la glisser dans le bas de son dos, jusqu'à sa hanche pour l'attirer contre moi.

évidemment, il a raison : c'est pas grave. y a pas mort d'homme et tu sais pertinemment que tu peux voler l'un de ses t-shirts si t'as pas envie de dormir sans rien. d'accord... parce qu'il a les mots que t'as besoin d'entendre pour te rassurer et redescendre un minimum en pression. ton corps collé au sien, tu déposes à nouveau ton visage contre lui, profites pour fermer les yeux l'espace d'un instant. je sais pas... j'ai juste faim... t'arrives pas plus à réfléchir non plus.

On avance un peu, je la garde près de moi. "Trouvons un petit five guys", que je dis en sortant mon téléphone pour chercher le Five Guys le plus proche. "On le mange au lit et jte fais pleins de petits bisous pour de mettre du ketchup partout partout", que je dis avec un petit sourire. Elle a l'air épuisée et ça m'inquiète un peu.

tu le suis. comme tu le suivrais toujours partout, sans te poser plus de questions. t'hoches la tête quand il te parle de five guys ; évidemment que ça te fera plaisir. fin sourire sur tes lèvres quand il évoque le fait de te mettre du ketchup partout. pas totalement vrai ce sourire, pas comme à ton habitude. un peu forcé pour moins l'inquiéter. on peut peut-être faire livrer à l'hôtel..?

Je vois bien que ce sourire n'est que façade. "Faisons ça, oui", que je dis alors qu'un taxi s'approche de nous, puisque c'est enfin notre tour. Je laisse sage entrer et je sais le tour pour m'asseoir près d'elle sur la banquette arrière. Je donne l'adresse de l'hôtel et je prends sa main, "Dis moi ce que je peux faire.." Pour l'aider à se détendre, à aller mieux.

bien sûr qu'il sait. il est pas dupe, jackson. il te connaît suffisamment pour se rendre compte de tout ça. dans le taxi, tu l'observes s'installer à tes côtés. l'écoutes donner l'adresse de l'hôtel dont tu ne sais même rien. je crois que j'ai besoin de ma grande cuillère... pour te sentir à l'abri, protégée du monde extérieur. je me sens pas très en sécurité depuis hier tu sais... "pas très", c'est même pas suffisant pour expliquer à quel point tu te sens vulnérable.

Je serre sa main doucement, hochant la tête, "d'accord.. il t'arrivera rien, d'accord ?" Le taxi a démarré, j'ajoute, "Je vais décaler mon avion et partir lundi ou mardi" Tant pis si je rate la rentrée : je sens qu'elle a besoin de moi ici et c'est le plus important.

il t'arrivera rien : tant qu'il est là. mais dès qu'il sera parti, qu'est-ce qui pourrait encore t'arriver ? t'hoches pourtant la tête une fois de plus en tentant de te rassurer intérieurement. et puis, il parle de décaler son avion et tu fronces légèrement tes sourcils. tu peux pas rater tes cours jax... et même si l'avoir auprès de toi te rassurerait, tu te sentirais coupable.

Je secoue la tête, "C'est que les premiers jours, c'est pas les cours les plus intenses de l'année.." Je caresse le dos de sa main avec mon pouce. "Ça me rassure pas du tout de te savoir seule ici dans cet état.." Si je rentre à Boston, je vais me sentir mal, je le sais.

y aura encore trois semaines après ça... trois semaines où les cours seront plus intenses, trois semaines où tu seras encore seule ici. et tu sais que tu t'en voudras de lui en avoir parlé, même aussi peu. ça ira mieux dimanche... enfin, j'imagine... t'espères, en tout cas.