champignon des pâquerettes (ft. Lena)

Rendez-vous confirmé, Esteban se dirigeait jusqu’à l’endroit où se trouver Léna. Dans ses poches, le sachet plastique contenait les fameux champignons. Tout nouveau produit de son catalogue, il fallait bien faire tester pour trouver des possibles acheteurs. Message envoyé à la jeune femme, il attendit.

sillonne le couloir. message reçu depuis cinq minutes. laisse patienter l’insolent dans la cage d’escalier. cheveux encore humides, short cycliste et brassière en tenue nonchalante. lumière agressive, descends rapidement les marches, t’retrouve de dos. silhouette vague, dernière rencontre avec l’cerveau déjà bousillé. juste des flashs. - t’as mon cadeau ? ralentit quand j’suis qu’à quelques mètres de toi. approche à peine avant d’me stopper. les billes qui sondent doucement.

Pas la première qu’il voyait la belle Castiglia, déjà, mais ce soir là, malgré sa dégaine nonchalante, elle dégageait un petit truc qui ne rendait pas le latino insensible. Cheveux coiffé dans une queue de cheval, le brun remettait une de ses mèches derrière son oreille alors qu’elle était la, face à lui. Bonjour, déjà non ? Il soupira. Sort le sachet de sa poche. Il est là.

fixe. azurs qui soutiennent l’regard du brun. toi qui dégage le visage d’une mèche de cheveux qui dérange. me rappelle un peu plus, c’soir là. la rencontre, à te quémander de quoi faire vibrer l’enfer un peu plus. - j’savais pas que t’aimais les fausses politesses. dos retombe contre le mur d’en face. les mains bloquées dans l’dos, reins qui appuient d’ssus. joue les gamines. - t’as pas dit bonjour toi quand t’as réclamé tes vingt dollars. hausse les épaules. les orbes qui lâchent les tiennes, attirées par tes doigts qui sortent le pochon. me décolle du plâtre pour t’faire face. main tendue, sous le plastique qui remue encore. - donne. duel des regards qui se défient.

Haussement d’épaules rapide. L’bonjour, c’était plus ou moins important. Il finit par soupirer. C’est pas faux. Enfin, le sachet sorti de sa poche, Lena s’approchait de lui, la main tendue et demandant son dû. Tu parles mal. Simple constat. T’es en manque ? Esteban lâcha le sachet, atterisssant dans la main de Lena.

le soupire qui frappe le visage. assez proche pour l’sentir. tes nerfs à peine titiller. pas encore assez. toujours le besoin viscérale de faire sortir l’pire. - et alors ? cherche encore un peu. - t’aimes pas ? joueuse, le rictus fin au coin des lèvres. tu batailles pas beaucoup avant de lâcher le présent dans la paume. - et toi, t’es trop facile. satisfaction dans le timbre de voix. écrase le pochon entre les doigts avant de le glisser dans le creux de la poitrine. dans la brassière, pas te laisser l’opportunité de changer d’avis. - c’est pas ma came les champi d’base.. t’as oublié ?

Le regard sur elle, long. Il aimait bien sa façon de parler. En tout cas, elle avait un charme que personne pouvait nier. J’cherche juste pas la bagarre, soupira Esteban. Il la regarda, sachet range dans sa brassière. Du tout, mais c’est à tester, Esteban appréciait de temps en temps. On s’le fait ensemble ? proposa-t-il. Deuxième sachet de sa poche. Au moins, t’auras pas à utiliser ta conso.

s’éternise les regards. d’ceux qui durent longtemps. qui cherchent sans savoir quoi trouver. quoi vouloir. pas savoir où ça mènerait tout ça. toi, ici. l’charisme qui remplit l’espace. présence imposante, domine un peu l’esprit. - t’es venu chercher quoi alors ? arque le sourcil. - m’fais pas croire qu’t’es juste un bon mec qui veut faire plaisir. t’as pas fait la route juste pour ça. bruit du plastique qui se froisse. encore un. marchandise dévoilée dans le hall. invitation balancée. hésite. le regard qui s’attarde sur tes doigts avant de remonter. - j’sais pas comment j’vais réagir si j’en prends. et toi, j’te connais pas.

Qu’était-il venu chercher réellement ? Ce serait mentir que de ne pas dire que Lena l’attirait physiquement. Juste physiquement. Caractère mentalement, ça ne passait pas. Je m’en fous, ça, c’est gratuit pour te faire tester. Il la regarda longuement. Mais, j’vais pas te mentir que c’est toi que je veux. Proposer la deuxième marchandise. J’suis pas un méchant gars, j’vais pas faire n’importe quoi si tu réagis mal. Au contraire. Esteban se voulait rassurer, mais… Je peux ranger ça et rester sur du classique.

fuis moi j’te suis. ombre d’un jeu sous les échanges. les regards qui trompent pas. comme ton message envoyé pour une fausse raison. l’physique en attraction, toujours la même chanson. l’corps plus précieux que l’âme. parce que tout l’reste n’avait rien d’beau à voir. rien d’bon. - non. tu dis d’la merde. c’est pas réellement moi qu’tu veux. l’ton sec. t’arrache le plastique des mains, ouvre le pochon, libère l’odeur de l’aphrodisiaque. - c’est mon corps. écoute les mots à moitié. attrape ton poignet, le bout de tes doigts pour te faire déplier la main. - toi d’abord. la main qui reste sous la tienne. les yeux qui te soutiennent encore.