by your side (( vanderwaals #1 ))

Cassie traversa les couloirs de l'hôpital à grandes enjambées, le bruit de ses pas résonnant sur le carrelage froid. Son cœur battait à toute allure, non pas à cause de la vitesse à laquelle elle marchait, mais à cause de l'angoisse qui la rongeait depuis des jours. Aujourd’hui, cette angoisse était mêlée d’espoir. Malik s’était enfin réveillé. Depuis qu’elle avait appris la nouvelle chaque seconde avait semblé durer une éternité. Elle n'avait même pas pris le temps de se changer après son vol retour, encore vêtue de son jogging et de son pull, les cheveux noués à la va-vite. Lorsqu’elle arriva devant la porte de la chambre de Malik, elle s’arrêta un instant pour reprendre son souffle, rassemblant son courage. Une infirmière sortit de la chambre, l’air bienveillant, et lui adressa un sourire rassurant. « Vous pouvez y aller, » dit-elle doucement en ouvrant la porte pour Cassie. Elle entra dans la chambre, son regard se posant immédiatement sur le lit où Malik était allongé. Il avait l’air fragile, presque effacé sous les draps blancs, ses traits encore marqués par les jours passés dans le coma. Mais ses yeux étaient ouverts. « Malou… » Sa voix se brisa légèrement en prononçant son nom. Elle s’approcha rapidement du lit, s’agenouillant à ses côtés, ses doigts tremblants légèrement alors qu’elle prenait sa main dans la sienne. La blonde sentit les larmes lui monter aux yeux, mais elle se força à sourire, à rester forte pour lui. « Tu m’as fait une sacrée peur, petit frère, » dit-elle, essayant de plaisanter, mais la douleur dans sa voix était évidente. « Comment tu te sens ? » finit-elle par demander, la voix douce mais teintée d’inquiétude. Les larmes menaçaient à nouveau de couler. Elle les retint, se forçant à rester forte pour lui. « J’ai tellement de choses à te dire... » Elle resta à ses côtés, ne sachant pas par où commencer. Se forçant à ne pas lui faire tout un roman directement. « Mais du coup, oui, j’ai un copain. Depuis Juillet, il s’appelle Landon. » Après tout, il semblait avoir voulu un peu plus d’informations par messages, alors elle se décida à commencer par là.

@Malik Vanderwaal

Les journées se suivent et se ressemblent à cet endroit. Toujours les mêmes âmes qui errent dans les couloirs, le même personnel qui alterne la garde tous les douze heures. Le blanc du mur jauni et terni après toutes ces années sans retouches. La fenêtre qui donne sur le parc industriel, autant dire qu’il n’y a rien d’intéressant à voir dehors. T’es loin de l’océan, à des lieux de la brise marine, cette brise qui te donnerait le goût d’apprécier le fait d’être encore là, parmi les vivants. Tu te sens déprimé, prisonnier. T’es cloîtré dans ce lit toute la journée à contempler le vide, seul avec ta conscience. Heureusement que tes amis sont là, qu’ils ne te laissent pas tomber. À ta grande surprise, Carla est investie et serviable. Tu apprends doucement à la connaître au travers d’une tonne de messages. Tu te doutes des raisons pour lesquelles elle est à ton chevet, mais t’es reconnaissant qu’elle le fasse. C’est rassurant de voir que ta sœur est bien entourée. L’infirmière fait sa tournée habituelle, elle mesure le niveau de douleur, change l’eau dans le pichet. Pose toujours les mêmes questions avant de s’effacer du décor. Un long soupir franchit la barrière de tes lippes tandis que ta tête tombe lourdement contre l’oreiller, de quoi alimenter le mal. T’as le crâne en vrac, des bouts de ta vie complètement effacés de ta mémoire. T’es atteint de vertiges, la vision qui se trouble par moment. Alors que tu t’apprêtes à jurer, une silhouette plus que familière se dessine dans l’embrasure de la porte. Cassie. Tu lui offres ton plus beau sourire, heureux de la voir enfin après tout ce temps. ‘’ Casscouille ! ‘’ Voix écorchée, t’en a pour un moment à parler comme un ado prépubère. Tes iris s’accrochent à son image et tu la suis de regard sans louper une miette des émotions qui la traverse. T’as le cœur gros de la voir comme ça, attristé à l’idée de lui avoir causé du chagrin. Lorsqu’elle s’agenouille à côté du lit, tu viens ébouriffer ses cheveux en bataille avant de lier tes phalanges aux siennes. ‘’ Tu sais qu’il y a des chaises ? Le sol c’est pour les chiens. ‘’ Tu glousses, amusé, sans pour autant lâcher ta prise. ‘’ Pleure pas, Cassie, je les vois ces vilaines larmes dans le coin de tes yeux. ‘’ Tu la connais par coeur, elle est ta petite sœur chérie. Retrouver un être cher est supposé être un événement heureux, alors il n’y a pas de place pour les larmes, encore moins pour les remords. ‘’ Y’a pas vraiment de mot pour dire comment je me sens. ‘’ Et le simple fait de toujours penser au mal qui sévit en toi, n’apporte rien de bon. Tu préfères donc ne pas t’attarder sur le sujet, conscient que certains signes ne trahissent pas. Les cernes noircies jusqu’à tes joues, ton corps d'athlète devenu fin. Le regard vide et l'étincelle éteinte. ‘’ Allez, j’ai tout mon temps ! Raconte-moi tes aventures ! ‘’ Tu  t'attends à ce qu’elle te parle de son mec… Cassie avec un copain, t’as encore du mal à assimiler le fait de devoir la partager avec un autre. Vaut mieux pour lui qu’il se tienne à carreau. Sans plus attendre, elle entre directement dans le vif du sujet. Tu écoutes attentivement et tente tant bien que mal de te redresser dans le lit. ‘’ Landon ? Tu l’as rencontré comment ? Est-ce qu’il te traite bien ? J’espère que tu te protèges ! ‘’ Parce que si elle t’annonce un gamin dans deux semaines, putain, quelqu’un risque de mourir.

Cassie sentit une vague d’émotions la submerger en voyant Malik sourire malgré la douleur visible sur son visage. La douceur de sa voix écorchée et la façon dont il l’appelait par ce surnom d’enfance suffirent à faire craquer la carapace qu’elle avait si soigneusement construite pour ce moment. Mais elle refoula les larmes, refusant de laisser paraître sa tristesse devant lui. Malik avait besoin d’énergie positive, pas de chagrin. "Je préfère le sol," répondit-elle en essayant de sourire, bien que ses lèvres tremblassent légèrement. "C’est plus proche de toi, et puis... je te garde mieux à l’œil comme ça." Sa voix trahissait une légère émotion, mais elle tint bon. Cassie entrelaça ses doigts avec ceux de son frère, prenant soin d'éviter les endroits où les perfusions et les bandages rendaient le contact trop douloureux. Elle baissa brièvement les yeux quand il mentionna les larmes, tentant de reprendre le contrôle de ses émotions. "Je suis juste tellement heureuse que tu sois là, c’est tout. T’as pas idée à quel point tu m’as manqué." Elle serra sa main un peu plus fort, cherchant à lui transmettre sa force et son amour à travers ce simple contact. Quand il lui demanda de parler de ses aventures, Cassie prit une profonde inspiration. Elle savait qu’il voudrait entendre parler de Landon, et même si ce sujet lui semblait si banal comparé à l’état de santé de son frère, elle se lança. "J’ai rencontré Landon – sur meetsme. On a tout de suite accroché, tu sais ? Il est... différent de tous les autres. Il me fait rire, il prend soin de moi, et surtout, il est intelligent, unique." Elle esquissa un sourire en pensant à lui, mais son regard revint rapidement à Malik. "Oui, il me traite bien, ne t’inquiète pas pour ça. Et ne t'en fais pas, je fais attention," ajouta-t-elle avec un clin d’œil pour tenter de dissiper ses craintes. Le cœur de Cassie se serra alors qu’elle voyait Malik essayer de se redresser dans son lit. Elle savait combien d’efforts cela devait lui demander. "Du coup, je suis allée au Japon, en Sicile et en Grèce cet été," dit-elle, changeant doucement de sujet pour éviter de l’épuiser davantage. "Et toi, comment tu te sens vraiment ? Qu’est-ce que les médecins disent ?" Cassie sourit tristement, caressant doucement la main de son frère. "Je sais que tu vas t’en sortir. T’es un battant, Malik. On va traverser ça ensemble."

@Malik Vanderwaal