Cruel summer ft. Malik

Dormir, être ailleurs. Là où le stress lié à la performance n’existe pas. Endroit entre paradis et enfer ou ton âme a choisi de se poser par obligation. Décision prise par le médecin de t’endormir pour une durée indéterminée, sans réellement savoir ce qu’il adviendrait de toi une fois les opales ouvertes. La douleur s’immisce dans les veines, le crâne en vrac. Néon qui t’éclate les iris alors que t’essaie de revenir à la vie. Ta mère en larme juste à côté qui écrase tes phalanges entre les siennes. Trachée enflammée à cause de l’intubation, t’arrive pas à prononcer la moindre syllabe. Pourquoi t’avoir fait revenir si c’est pour t’infliger ce genre de chose ? D’ailleurs, pourquoi t’es là ? Ça pue la mort dans cette baraque. Le médecin cherche à attirer ton attention, mais tu peines à battre des cils. Tu cherches dans tes souvenirs ce qui s’est passé, mais rien. Il n’y a que toi, surfant sur une vague que tu as domptée un nombre incalculable de fois. Ta vie va bien. T’as tes potes, ta frangine et ta famille.

Le réveil ne se fait pas en douceur. Tu te poses un tas de questions auxquelles tu ne trouve aucune réponse. Ton bras, on dirait qu’un camion citerne lui est passé dessus. On t’a fait un bref topo sur la situation et la seule chose que tu retiens dans cette histoire est que tu as loupé les Jeux Olympiques. La haine. La salle finit par se vider et tu peux enfin souffler. Premier réflexe, envoyer un message vocal à Cassie qui se trouve ailleurs sur la planète. Pourquoi lui en vouloir de vivre sa vie et de s’amuser ? Tu envoies un message à tes potes, Alaric pour commencer et pour une raison que tu ignores, Carla. Elle est l’une des seules à bercer ton esprit avec des souvenirs heureux. Tu l’as toujours regardé de loin, appréciant son physique et sa personnalité sans jamais rien tenter vu sa proximité avec ta sœur et ton manque flagrant de temps.

La conversation va bon train, tu la dragues ouvertement, sans doute un réflexe. Lorsqu’on voit sa vie défiler devant ses yeux, on réalise un tas de trucs. Sans doute que prendre ton courage à deux mains pour la séduire en faisait partie. Quoi qu’il en soit, elle propose de venir te rendre visite, chose qui te fait plaisir avouons le. Lorsqu’elle arrive enfin, tu lui rends la politesse, rictus au coin des lippes. Elle est toujours aussi belle. Ah les italiennes ! Tu la suis du regard en tentant de te redresser au mieux dans le lit. Café déposé sur la table amovible devant toi, tu arques un sourcil, amusé. ‘’ J’peux pas boire ça. ‘’ Voix rauque qui s’éteint et s’allume au gré des syllabes. Ta gorge est trop enflammée pour avaler quoi que ce soit, surtout un liquide chaud. ‘’ Mais merci de l’attention. ‘’ Clin d'œil taquin en direction de la jolie brune avant de pouffer de rire. ‘’ C’est toi qui perd au change. ‘’ Tes épaules se soulèvent et s’abaissent dans un geste nonchalant. ‘’ Assieds toi. ‘’  Pied du lit pointé du bout de ton majeur encore fonctionnel. ‘’ Qu’est-ce que tu racontes de bon Lucchese ? T’es encore plus belle en vrai. ‘’ Ça remonte mine de rien, le temps de votre dernière rencontre.