They won't find you if i don't want to (Safiya & Cornelius)

They won't find you if i don't want to
@Safiya Knights-Anwar & @Cornelius Koch
TW : none
31 août 2024, soirée
Du fond de la ville à ailleurs

Lost in the middle of nowhere
Where there's no cares
Moonlight shining
Counting the white lines
As they blur by
…

T'as certaines responsabilités, certaines obligations, pour la famille. Que ce soit par rapport à ta mère, à qui tu sers de videur au restaurant quelques fois ou encore par rapport à ton père à qui tu rends quelques services ici et là. Le reste, tu t'y sens pas obligé. Oncles, tantes, cousins… ils peuvent bien aller se brosser si t'as décidé que tu levais pas le petit. Rien ne leur est acquis.

Parmi les services pour ton père, tu t'occupes parfois de ses livraisons …ou de ses livreurs, si t'as pas à te déplacer personnellement. Normalement, ça se résume à quelques textos, quelques directions et possiblement à un salaire versé après confirmation que tout s'est bien passé. T'as un téléphone bidon spécialement pour ça. Tu côtoies rarement les livreurs, peu sont en mesure d'affirmer qu'ils connaissent quoique que ce soit sur toi qui ne soit pas superficiel. Et au milieu de ça, y'a Safiya. Safiya à qui t'accordes un peu plus de confiance que la plupart. Y'a un truc avec la brunette. Ton père te dirait sûrement que c'est le charme de l'exotique, mais il sait mieux que te dire ce genre de banalité. C'est pas ça. Elle a fait ses preuves. Elle a bon pied bon oeil, sait être utile et sait se taire. Et elle a une part de caractère qui t'amuses, il est vrai. Bien que parfois, tu te dis qu'elle sait peut-être pas assez bien dans quoi elle trempe. Ou alors, elle le sait et ça devient un mécanisme de défense. T'arrives pas encore à la déchiffrer assez pour savoir. Mais soit… Elle est l'une des rares qui a ton numéro personnel. Et quand elle t'affirmes que ça a merdé, ton premier réflexe, c'est pas d'aviser plus haut que toi, c'est de récupérer ton manteau, ton sac et deux casques de moto pour aller la chercher.

Géolocalisation reçue, tu traverses la ville, te mélangeant sans heurt à la circulation. T'as l'habitude. Un peu trop peut-être. Sans aller directement à l'endroit indiqué, tu fais un tour de quartier, les sens en alertes. Tout te semble tranquille, sans l'être trop pour autant. Le quartier garde sa vie, signe qu'il n'est pas envahi de policiers. Tu bosses avec eux sur une base régulière, mais c'est pas pour autant que t'apprécies les croiser…

Immobilisant la moto, tu éteins les lumières, faible ronronnement encore présent alors que tu la recules dans la ruelle, sans crainte ou tension apparente, comme si tu étais un habitué de l'endroit, comme si t'allais passer la nuit dans le bâtiment adjacent. Entrouvrant ta visière, faignant de t'attarder près de ton bolide tout aussi noir que ta tenue, tu laisses entendre un double sifflement. Come out, come out, wherever you are… t'amuses-tu à penser.

…
•

Ce n'est pas la première livraison de ma vie. En réalité, j'ai plutôt l'habitude depuis les années que je fais ça. Ma prudence n'a, cependant, pas changé contrairement à mon expérience grandissante. Je ne veux pas finir en prison et même si je pourrais parier sur le contenu des colis que je transporte, je n'ai jamais su ce qu'ils contenaient. Et au fond, je m'en fiche. Je veux juste voir les billets verts à la fin. Cory m'avait transmis les informations pour ce soir. Quand j'ai récupéré le colis, rien de louche qui pouvait m'inquiéter. Cela dit, je n'avais pas prévu de faire du Uber Eat alors j'ai pris un sac à dos noir plus passe partout. Je glissais le colis à l'intérieur et le recouvre d'un vêtement de rechange. Je cale ma gourde dedans puis je monte sur le vélo. Je tape l'adresse de destination sur le GPS et je prends la route. Je me faufile comme une balade normale, ou presque. Les cheveux libérés sous la capuche, je tente de garder un air naturel tout en conservant ma discrétion. Après une bonne demi-heure, j'arrive au point de livraison mais je ressens comme un malaise. J'ai l'habitude des rues de Boston et des visages inconnus me mettent mal à l'aise. Je décide de m'arrêter à plusieurs mètres avant. Je sors ma gourde pour boire de l'eau, feignant une petite pause. Je prends mon téléphone pour occuper le temps et remarque une personne à proximité de mon point de rendez-vous. Elle semble impatiente et j'ai l'impression que c'est mon rendez-vous. Je remarque un autre cycliste qui me dépasse et à l'instant où il ralentit à proximité de l'homme, c'est comme une tempête qui s'anime dans la rue. Très vite, je range ma gourde dans le sac et je remonte sur mon vélo. Le téléphone en poche, il n'est plus question d'aller à destination. Je traverse la rue à sens inverse mais je crois qu'une personne m'a repérée. J'accélère et emprunte une rue perpendiculaire. La respiration se saccade et je vais pour changer de rue à nouveau que je le vois.

Il me traque.

Merde !

Je me faufile entre les voitures et je prends les risques que je ne prenais pas d'habitude. pour une question de sécurité. mais à présent, il s'agit d'une question de survie. J'enchaine les changements de rue jusqu'à ce que je manque de me faire écraser. Je regarde mon vélo sous les roues du SUV. Putain ! Je n'ai pas le temps de réfléchir, je cours. Non, je boitille ! La douleur traverse ma jambe et il semblerait que je me sois faite plus mal que je le pensais. L'adrénaline m'empêche d'avoir trop mal. Je continue mon chemin et repère une ruelle que je connais bien. Il n'y a que le passage de la benne et de temps en temps, de rares cyclistes. Ceux de l'ombre parce qu'elle est sale et donne l'impression d'être un coupe gorge de chaque instant. ce qui est totalement faux. Je sais qu'il ne s'y passe jamais rien ! Je me cale discrètement entre des cartons avant d'envoyer un message à Cory. Je me sens - presque - soulagée de savoir qu'il vient à moi. Je remarque les tremblements de mes doigts une fois que l'écran de mon téléphone s'éteint. en veille.

Vite ! Vite ! Dépêches toi !

L'attente me semble longue et je stresse du moindre bruit que je perçois. J'ai du aller très loin car je ne vois personne passer. Pas même la police. Le bruit d'un moteur finit par grandir. Je sens tout mon corps qui se crispe et je me dis que c'est fini. Ils m'ont trouvés. Il y a quoi dans ce putain de colis, merde ?! Je ressors mon téléphone pour appeler Cory. L'urgence grandit et quand la tonalité résonne dans la ruelle. Je comprends ! Je trébuche hors de ma cachette. La moto, c'est lui ! Je marche, non sans difficulté, et je me jette à son cou. -- J'ai cru que c'était les flics ! Emmènes moi, Cory ! Je veux pas rester ici ! J'ai déjà été proche de lui, physiquement mais à ce niveau là, je ne m'en souviens pas. C'est vrai que j'ai taquiné le tatoué sur l'envie de le séduire. On m'excusera car il est putain de sexy, encore plus sur sa moto. Si je n'étais pas apeurée, je voudrais qu'il me prenne sur sa moto. Sauf que je ne pense à ma survie. A l'envie de ne pas finir derrière les barreaux. Je passe une main dans mes longs cheveux emmêlés. Vite Vite !

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31 août 2024, soirée
Du fond de la ville à ailleurs

Lost in the middle of nowhere
Where there's no cares
Moonlight shining
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Mouvement à la périphérie de ta vision, tu vois l'ombre s'approcher sans pour autant te déclencher la moindre once de peur. Tu ne peux pas en dire autant de la jeune fille qui se jette à ton cou. Et pour une fois, tu la laisses faire, refermant même l'un de tes bras autour de sa taille pour la rassurer.

- Ça ira, t'en fais pas, laisses-tu entendre tranquillement, ta voix étant peut-être encore un peu étouffée par le casque. Ton sac, jeune fille, rappelles-tu un peu plus strictement, voulant lui rappeler de le récupérer et lui signifier de te le donner. Lorsque fait, tu l'échanges cependant contre un manteau de jeans t'appartenant, glissant le backpack dans ton sac de sport. Enfiles-ça, ça les brouilleras un peu, expliques-tu avant de lui tendre également un casque une fois le vêtement enfilé. Et tu fais encore coursier malheureusement, ajoutes-tu en lui tendant ton sac de sport. Sinon, elle n'aura pas de place derrière toi et tu n'as pas l'intention de le garder devant si tu dois te pencher sur le réservoir.

Vérifiant que le casque soit bien attaché, tu poses ensuite tes mains à la taille de la brunette, t'y faisant une prise pour la soulever et la poser sur le petit banc. La laissant passer une jambe par-dessus ton propre banc, tu t'y glisses ensuite, devant passer une jambe par-dessus le guidon, chose que tu apprécies rarement de faire, mais donc tu n'as pas particulièrement le choix présentement.

- Accroches-toi, conseilles-tu en remettant la moto en équilibre sur ses roues.

Abaissant ta visière d'une claque, tu tournes la poignée rallumant les phares, engageant la moto dans les différentes rues mal éclairées, vous dirigeant vers les extrémités de la ville. Atteignant une bretelle d'autoroute, tu t'y engages sans hésitation, te glissant dans la circulation, zigzaguant avec fluidité entre les véhicules, alors que le cadran de vitesse ne cesse d'augmenter. Des regards dans les miroirs ici ou là t'assures que personne ne vous suit, tu prends tout de même un embranchement passant sous un viaduc, t'y arrêtant un instant, aux aguets. Aucune voiture pour vous suivre, tu retournes sur l'autoroute en sens inverse, sur une vitesse plus raisonnable, prenant ensuite la première sortie. Celle-ci vous amenant sur un chemin de service où les lampadaires se font plus rares, tu y naviges avec aisance, te dirigeant vers une maison qui a vue de meilleurs jours, mais reste régulièrement entretenue. T'arrêtant devant la porte de garage, coupant le moteur, tu fais signe à ta passagère de descendre, l'imitant ensuite. Allant ouvrir manuellement la porte de garage, tu y glisses ton bolide sans pour autant allumer la lumière, signifiant à ta compagne de t'y rejoindre d'un signe avant de refermer. À l'aise dans les ténèbres, tu te doutes que ce n'est pas pour autant la même chose pour ta vis-à-vis et puisque tu n'as pas l'intention qu'elle s'effondre ici, tu passes à nouveau un bras à sa taille pour la guider vers la porte communiquant avec la cuisine de la maison, la guidant jusqu'à une chaise, la délestant du sac que tu poses au pied de la table, écoutant les bruits de l'endroit. Tout semble calme. Retirant ton casque pour le poser sur la table, tu tends la main devant la coursière.

- Ton téléphone, s'il-te-plait, indiques-tu poliment, mais signifiant que tu ne comptes pas te répéter et que ça devra être exécuté.

…
•

Ce n'est pas la première fois que ça arrive mais la première d'être aussi proche de me faire attraper par les flics. C'était un piège, ils m'attendaient. Une partie de moi se demandait s'ils savaient à quoi je ressemblais. J'essayais de me rassurer que non, sinon ils auraient pas réagis sur la mauvaise personne. A présent que Cory était là, le serrer contre moi me surprenait. Cet aspect "réconfortant" de lui ne m'était jamais venu en tête. Il m'apporte une sécurité que je n'avais pas il y a quelques minutes. Je me sens réconfortée même si je ne suis pas encore sortie d'affaire. Je suis encore alerte et tendue. Telle une biche en pleine chasse à cour. C'est lui qui prends les rênes à présent. Je lui tends mon sac à dos sans réfléchir. Celui-ci disparait dans son sac à lui et me tends une veste. Je la mets rapidement sans laisser la capuche sortir, je ne voulais pas que ça se remarque trop. Je gonfle les joues quand il me dit que je ressemble encore à un couriser. -- Ou ta petite amie pas très féminine, ça marche aussi ! Je noue mes cheveux pour qu'ils ne dépassent pas du casque quand je vais le mettre. Un indice supplémentaire de cacher. Je maintiens le sac de sport solidement dans mon dos.

Je pousse un petit cri de surprise lorsqu'il me soulève. Je suis tellement à cran que je n'avais pas vu venir qu'il me soulèverait pour monter sur la moto. J'aurais pu le faire toute seule ! Presque. Je me tiens fermement à l'engin alors qu'il monte à son tour. -- Oh... okay... balbutie-je en venant coller ma poitrine contre son dos. Je passe mes bras autour de son ventre et serre comme je peux son blouson en cuir. Un véritable bernard l'hermitte ! Un nouveau cri m'échappe quand il accélère, je suis tendue, nerveuse. J'imagine à chaque coin de rue que nous allons croiser les équipes de police. Je me sens pas rassurée sur l'autoroute, la vitesse remplaçant mon stress d'une autre manière. Finalement nous arrivons devant une maison, je descends lorsqu'il me le demande et le suit comme un petit poussin derrière sa mère. Ou sa poule près de son coq, l'image me plait davantage. Je regarde la rue depuis le garage, m'attendant à voir les flics débarqués. La parano ne m'a pas lâché une seule fois. Je dépose le casque sur une étagère du garage et le suit à l'intérieur de la maison. -- C'est chez toi ? Je me laisse porter par Cory, lâchant mes affaires. Je regarde le sac à dos. Il y a encore le colis dedans. Mais il me demande mon téléphone et je lui tends. -- Regardes pas mes dossiers persos, j'ai quelques photos qui risquent de te faire de l'effet. Je fais une petite moue boudeuse, je suis nerveuse, j'ai le droit !

A vrai dire, est-ce qu'on est en sécurité ? Et Cory va-t-il me laisser vivre ? Je sais très bien que je livre par des choses très reluisantes. Même si je ne sais rien du contenu. Je me penche sur le sac de Cory pour prendre mon sac à dos. Je pousse mes affaires pour en extraire le colis. -- Il faudrait pas le détruire lui ? ça me rassure pas de l'avoir encore. De toute façon, je pense pas que son propriétaire l'attende encore. Je le pose sur le plan de travail puis repose ma main sur mon sac à dos. Je regarde Cory en ne sachant pas quoi faire. Je suis plein d'interrogation. Bon sang, ça m'apprendra à faire ce métier ! C'est le jeu mais je l'aime pas trop là. J'aime quand ça se passe bien ! -- Tu vas me tuer ? j'y ai pensé et je le regarde les yeux larmoyants. Il est si froid qu'il pourrait peut-être me tuer, non ? Il n'est même pas sensible à mon charme et mes blagues !

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31 août 2024, soirée
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Arrivés à la maison que tu sais vide, vous n'allez pas plus loin que la cuisine, n'en voyant pas l'utilité tout de suite pour ta part. Demandant son téléphone à Safiya, t'as la satisfaction de voir qu'elle te le donne sans chercher réellement à argumenter. T'as à peine un sourire en coin lorsqu'elle te parle des photos qu'il peut contenir. T'en serais presque curieux, si t'avais pas un temps limité pour agir.

- Je le coupe seulement de la grille, expliques-tu platement en refermant l'appareil, retirant également la puce à l'intérieur, mais laissant le tout au milieu de la table de cuisine alors que tu t'éloignes de quelques pas pour récupérer une trousse sous l'évier.

T'as volontairement omis de répondre à sa question à savoir si l'endroit t'appartient. T'as pas envie qu'elle s'efforce de se souvenir du chemin pour y arriver s'il lui arrive à nouveau quelque chose. C'est pas toujours une bonne idée vu qui peut s'y trouver. Mais puisque c'est une sacrée distance à vélo, tu te doutes que ça arrivera pas un jour, alors tu t'en inquiètes pas trop. L'entendant fouiller dans ton sac, tu reportes ton attention sur la brunette fronçant les sourcils en la voyant sortir le colis, mais relâchant tes traits lorsqu'elle parle de s'en débarrasser.

- Non, je m'en occupe, t'inquiètes, fais-tu en repoussant le colis un peu plus loin sur la table. Possible que le consignataire le reçoive même s'il l'attends plus. T'as un appel à faire pour ça et t'as pas l'intention de garder ça sous silence et d'étouffer l'affaire. Et si tu dois t'en charger toi-même, t'auras pas de mal à le faire; t'apprécies pas qu'on essaie de foutre en l'air ce qui se trouve sous ta responsabilité.

Tout à l'ouverture de la trousse, tu y fouilles mécaniquement, du moins, jusqu'à entendre une nouvelle question de sa part, te faisant arrêter tes mouvements pour tourner la tête lentement vers elle. Et quand tu croises son regard, tu vois que c'est pas une question lancée en connerie. Elle craint réellement pour sa vie. Mais t'as toujours tenu à jamais être un ange de mort. Aussi, tu lâches ce que t'avais en main pour te pencher, passant une main à son menton pour lui faire relever la tête et que vous soyez à la même hauteur.

- Non, t'es en sécurité avec moi. Et t'as rien fait de mal, laisses-tu entendre, t'assurant de voir dans son regard qu'elle a bien compris, avant de laisser un bisou sur son front et la relâcher.

Tu reviens récupérer ce que t'avais mis de côté dans la trousse, tirant ensuite sur la chaînette pour donner vie au vieux plafonnier. La lumière jaunâte des vieilles ampoules se fait, un peu tremblante dans la cuisine. Un instant, t'as un regard sur la brunette devant toi et, éléments de premiers soins en main, tu lui fais signe.

- Faudrait que tu retires ton pantalon, expliques-tu, sinon tu devras le couper et si y'a des changes à l'étage, t'es pas sûr pour autant que ce soit dans ses goûts ou qu'elle a envie de perdre celui-là.

…
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