— Le cœur s'affole, face à ces dizaines de messages échangés. Rien ne pouvait plus jamais être pareil, à présent. Elle était là, elle s'était faite sa place et il serait compliqué de la remplacer. Difficile pour moi de l'admettre, mais c'était bel et bien le cas, j'étais sous le charme de cette rouquine de dix ans mon aînée. Elle avait su franchir les différentes barrières, attiser mon envie de plus. Elle avait su faire de moi celui qu'elle voulait que je sois. Ne plus voir personne, si ce n'est elle. Tel était alors mon destin, parce que je ne m'y confronterai pas. Soumis au désir qu'elle provoque en moi, je n'étais plus qu'une marionnette, qu'elle pourrait user à sa guise. Pour marquer le coup, pour tenter de la faire chavirer un peu plus, j'avais pris le temps de faire quelques courses. Rien d'extravagant, juste suffisant pour passer une bonne soirée. Une bouteille de vin, des guirlandes lumineuses, de quoi manger. J'avais aménagé la pièce commune du hangar, qui était le lien de tous les appartements, en une zone presque romantique. J'avais cependant pas mis l'accent sur les vêtements, juste vêtu d'un pantalon et d'une chemise. L'heure tourne, elle ne devrait plus trop tarder. Un message de nouveau envoyé, la prévenant de rentrer directement sans sonner.
(Kaze Faulkner)
“if it comes, let it. if it goes, let it.”