fading shadows (scott)

Noirceur indigo. Reflet bleutés qui persistent par dessus le noir. Contraste amplifié par la lunaire. Délaissé par le sommeil, l’ombre se perd. Limbe nocturne. Accapare son esprit. Porte ses pas jusqu’à un parc. Paranormal silence. Bourdonne contre ses tympans. Et puis les pas. Percute dans une symphonie régulière, les graviers du chemin. Annonce la découverte. L’inconnue qui se profile. Brûle entre ses lippes, le bâton. Donne envie de faire de même, mais sait que le briquet est inexistant. Planète blanche. Illumine le visage noyé par le sombre décor. Ressort enfin. Rappel le souvenir lointain. Dans la puanteur du luxe. La cabossée revient. Accompagne une fois de plus, la solitude recherchée. Il s’en souvient Scott. D’elle. Malgré tout les visages. « S’cuse, t’aurais un briquet ? » Perce le mutisme sa voix. Impose la question incongrue. Laissant ainsi, à l’ancienne serveuse, le temps. De se rappeler ou non.

Vole dans l’air le briquet. Attrapée par la main tatouée. Flamme s’illumine dans la nuit. Amenée vers son ovale, éclaire les traits. Enflamme le bout. Dans l’obscure, le fait vivre. Bouffée aspirée, pénètre son corps. La tête qui s’adresse au cieux, les orbes, elles, restent sur la brune. Fumée rejetée. « C’est sans doute mieux. » Crisse le pas qui s’avance. À quelques centimètre d’elle, il se positionne. Tant le zippo. « Tu crois pas ? »

Courant glacé. Traverse la barrière de l'épiderme. La main qui s'eloigne. Yeux luisant. Dans la pénombre, les onyx se parent de reflets lunaires. Aspiration de nicotine. Détend les muscles. Soulage le somnambule. « Peu importe pour qui» Voix rauque rétorque. Expire la fumée. Se mêle au ténèbre, la brume grisâtre. . «Tu t'inquiète ?» Suinte de la question, l'ironie. Pas le genre de la femme. Près d'une balançoire, le brun se met en mouvement. Se laisse choire sur le bois vieillis. Le fait grincer. . «ça paie bien d'servir.» Fait référence à sa présence ici. Au milieu de la Sicile. Hasard qui les ramène l'un à l'autre.

Tracé brûlant. Fend l’air pour s’écraser au sol. S’éteint dans le silence. Seul raisonne, le bruit de la ferraille. Des mains qui entourent les chaînes. Il l’entend sans le voir. Comme les mots. Invisible. « C’est fatiguant d’faire semblant hein. » Acteur. Endosse le rôle qu’ils choisissent. Survivent. Comme elle dont il ne sait rien. Si ce n’est ce qu’elle lui a montré. « J’te suis. J’ai mis un traceur sur toi. » Plaisante dans le vent. Retombe dans l’atmosphère. « J’avais juste envie d’prendre l’air. » Bras autour des chaînes. Le mégot pris de nouveau entre ses lèvres, il inhale. Encore. Fixe le sol, avant de la regarder elle. De voir son profil dessiné dans l’ombre. Enigmatique. Cigarette jetée, il l’écrase du pied sans la lâcher. Puis, se redresse. Imite la posture de l’insaisissable. « Comme toi. »

Si plat, les mots. Font juste état. « Trop indétectable. » Il continue sur sa lancée. Enregistre le sourire -qui déjà- s’éteint. De sa place, elle se relève. Rode autour comme les ombres dans la nuit. Derrière son dos, il la sent. Frottement contre le métal. Les opales qui se posent sur l’origine du bruit. Elle contre la barre. Domine sa carcasse, tout en laissant de l’espace. Naissent, les questions. Sur le hasard qui les conduit sur le même chemin. Sur ce qu’elle dégage. Cette mélancolie froide teintée d’amertume. Fantôme nocturne. Attire. Réveil la curiosité. Le sortant de cette lenteur. Finit par hausser les épaules. « C’est toujours ça de prit. » Carcasse endoloris. Étire le dos.