wonderland. (horace)

Evidemment, tu ne peux pas t'empêcher de blaguer en compagnie d'Horace. Tu as l'impression que tu peux relâcher toute la pression pour être toi-même. Tu insinues qu'il souhaitait un tête à tête et au lieu de nier en bloc, il tombe les deux pieds dedans, ce qui te fait davantage sourire. Tu vas rire mais, même si c'était vrai, je t'assure que je ne l'aurais sans doute pas remarqué. Tu grimaces légèrement, conscience que tu es un peu gauche en amour depuis ta rupture avec Benjamin. Tu as l'impression que jamais tu ne seras à la hauteur de qui que ce soit. Les hommes de nos jours, préfèrent vagabonder plutôt que de trouver une femme pour le restant de leurs jours. Toi, tu vis encore dans le monde des bisounours, tu crois au prince charmant mais tu te méfies de tout et de tout le monde. C'est que longtemps, on s'est intéressée à toi pour ton nom, pour ta richesse plutôt que pour la personne que tu es. Comme tu l'as déjà fait sous entendre Horace, tu es plutôt sérieuse et tu aimes la culture plus que la fête. Tu passes beaucoup de temps à travailler que ce soit pour les études comme pour l'hôtel. Parfois pourtant, tu aimerais devenir une personne normale. Quoiqu'il en soit, ce soir au milieu de nulle part, ce sera peut-être le cas. Tu rigoles alors que vous vous dirigez vers un endroit à l'aveugle. Personne ne semble croiser votre chemin. Peut-être que tu vas finir par l'avoir parce qu'on s'est plantés de chemin... Tu ne crois pas ? Tu n'espères pas. Ça semblait tout de même cool tu voulais voir ce qu'il se cachait en haut. Et plus sérieusement, tu fréquentes quelqu'un en ce moment ? Je dois avoir peur de la compétition ? Sérieuse mais pas trop quand même. Il faut bien détendre l'atmosphère. @Horace Dawson

@Livia Ecclestone Qu’on se perde, un peu, qu’on s’retrouve sur ce terrain neutre, où l’un et l’autre, tellement opposés sur tout, pourrions être sur un pied d’égalité. Pas de soirées où je navigue, t’entrainant au bout de mes doigts, pas d’univers feutré, ou culturel, où c’est toi qui domine la danse. Sur ce rythme là, de la découverte, c’est côte à côte que nous avançons. Tout aussi proches de la chute que l’émerveillement, le suspens reste entier puisque personne n’est là pour nous guider. Ouais, j’sais, c’est jamais bon signe de ne plus croiser aucune présence humaine depuis plusieurs mètres - kilomètres. Mais j’crois en nous, alors j’m’inquiète pas franchement. Nos forces sont les faiblesses de l’autre, et même si sur le papier personne parierait sur nous, moi j’mets toute ma tune. Et, elle est précieuse crois-moi. J’ai même le temps de te vanner un peu, rictus taquin à la bouche : “Tu dois teeeellement être une galère à draguer.” Spontané, qui habitué aux maladresses, précise direct : “C’est pas une critique hein.” On peut pas s’embrouiller ici, on me retrouvera jamais. Le sourcil arqué, le regard porté vers toi, j’mets pas de suspens dans le pourquoi qui devrait arriver. J’l’anticipe. “Mais t’es un peu impressionnante, alors j’pense qu’il y en a pas mal qui renoncent avant même d’avoir essayé.” Et avec tout ça, j’espère aussi que t’oublies que j’ai volontairement omis de te répondre pour le chemin. Se perdre, c’est le principe même du lâcher prise. Le paysage devient de plus en plus sauvage, et la vue jolie, c’est tout ce que je vois. J’ai même pas besoin du final, j’suis heureux d’être là, et ça se lit au sourire vissé sur mes lèvres. Seulement perturbé par un rire. “T’es curieuse en fait.” J’suis pas habitué à ce que ta langue se délie autant. Ca m’plait. Préciser les contours de ce que tu es. “Ca veut dire quoi fréquenter ?” On a sûrement pas la même définition. Est-ce qu’on fréquente, quand on croise la peau ? Est-ce qu’on doit donner un morceau de cœur, avec, pour avoir le droit à ce verbe ? Et, est-ce qu’il n’y a que celles qu’on fréquente, qui comptent vraiment ? Me demande pas de sortir des petites étiquettes pour chacun, j’saurai pas quoi écrire dessus, à commencer par la notre.

Ta vie sentimentale a longtemps été simple. Il suffisait pour toi de te rendre dans un gala de charité et étant donné que tu tombes facilement amoureuse, le moindre compliment te faisait fondre. On se donnait corps et âme pour te séduire, petite princesse de la haute qui avait toujours ce qu'elle voulait en claquant des doigts. Et puis, tu es tombée sur Benjamin et tout a basculé. Tu t'es montré faible et vulnérable. T'as sorti les crocs, tu t'es battue pour obtenir ce que tu souhaitais, un avenir heureux avec celui que tu pensais être l'homme de ta vie. Aujourd'hui, tu as encore envie de croire en l'amour et pourtant, tu sais qu'il y a des blessures qui ne se referment pas et les mots d'Horace prouvent que plus rien ne sera jamais facile. Je.. Je suis impressionnante parce que j'ai de l'argent ? Tu sais, tu cherches juste à être traitée comme une personne lambda... Je n'aime rien de plus que les soirées cosy, les lettres d'amour, les feux de cheminée, les randonnées au milieu de nulle part, les couchers de soleil et... Et tu te rends compte que tu te perds dans une liste... Tu secoues la tête pour reprendre en esquivant un petit sourire : Désolé, je parle beaucoup parfois. C'est peut-être ça qui impressionne... ou qui fait peur. Tu essaies alors d'en savoir un peu plus sur ta propre vie parce que mine de rien, c'est aussi pour cela que vous êtes là, tous les deux au milieu de la nuit, sans portable. Pour apprendre à vous connaitre davantage. Il te pose une question à laquelle tu ne sais même pas quoi répondre. Mh... Je sais pas. Je suis pas très douée en... relations tout court donc, tu peux peut-être m'éclairer. Qu'il s'exprime avec ses propres mots en détaillant s'il le souhaite, si c'est nécessaire. @Horace Dawson

@Livia Ecclestone Alors c’est ça, d’être riche ? Etre réduite à n’être que ça, que ça soit la première ligne, dans la liste de tes caractéristiques. J’suppose que ça nous conditionne, que ça change une vie et un caractère, mais, des filles riches de Boston, crois-moi, j’en fréquente pas mal. Et, elles ne sont jamais semblables. Astra et toi, êtes par exemple on ne peut plus différentes. Elle n’aurait pas eu ton entrain, ni ta méfiance ensuite. Donc, non, Livia, ce n’est pas ça. Les aisées ne m’impressionnent pas, je recueille leurs soupirs, et récupère quelques bijoux, des billets, un bout de leur aisance financière. La richesse me subjugue, m’attire ; je couvre mes doigts de cadeaux et je m’invite à vos soirées, pour à défaut d’en faire partie, me rapprocher de votre soleil. Il chauffe plus que celui de ceux qui galèrent. “Nan, c’est pas ça, c’est pas ta richesse.” Rectifié, rapidement. J’le sais, que t’es plus que ça, et j’le sais car tu me l’as pas fait sentir, tu me l’as jamais soufflé, qu’on avait plusieurs mondes de différence. Le vert, porté sur toi, les lèvres soulignées d’un fin sourire. “C’est.. ton intelligence, j’dirais ? Ta culture, ta douceur, ton attitude, toujours super digne.” J’suis pas bon, pour les beaux mots. Mais j’ai jamais vu quelqu’un porter une revenge dress comme toi. “Moi, ça m’impressionne.” Peut-être car de la dignité, je n’en ai pas beaucoup. Le sourire s’élargit. “Par contre, t’excuses jamais de parler.” Ce n’est jamais assez, si tu veux mon avis. “Tu devrais prendre plus de place.” T’imposer davantage, montrer plus fort, qui tu es et ce que tu veux. Mais ouais, ça m’impressionne. C’est l’fait que les filles comme toi, ça fréquente pas les mecs comme moi, sauf pour l’expérience. C’est l’fait que j’m’arrête au verre, avant qu’il soit trop, que j’censure la poudre, que j’pourrais jamais te dire ce que je fais, la nuit venue. C’est ça, être impressionnante. C’est que ton avis compte. Ton jugement compte. “Mais si tu me demandes à moi, de t’éclairer concernant les relations, on est vraiment mal barrés.” La tête secouée, rictus à la bouche. “J’suis pas en couple en tout cas, j’saurais pas faire je pense.” C’est arrivé, plus jeune, mais pas depuis Boston ; incompatible avec le quotidien. “Toi, t’es prête à laisser une chance à quelqu’un ?” J’oublie pas, la robe blanche. J’oublie pas ton regard. Et, je sais pas comment on se remet de tout ça.

Oui, tu as longtemps été une gamine capricieuse. Oui, tu as l'habitude de demander quelque chose et de l'obtenir du moins, auprès de ta famille. Tu sais que ce n'est pas te rendre service donc, depuis que tu es à Harvard, tu tentes tant bien que mal de rectifier certaines choses. Par exemple, ton grand père t'a offert ton premier hôtel mais, cela te permet de te responsabiliser, de rentrer dans le monde actif petit à petit, de faire des erreurs parfois et de les réparer par la suite. Il t'a donné un coup de pouce et avec cet argent, tu t'es achetée une jolie voiture. Ça sert d'avoir de l'argent oui on t'a aidé pour autant, tu n'es plus aussi peste que dans le passé. Tu dois te montrer forte et méfiante mais pour autant, tu peux aussi être gentille et généreuse. T'as pas spécialement envie qu'on traine avec toi parce que tu as de l'argent mais parce que tu es intéressante et les paroles d'Horace ont quelque chose de réconfortant. Tu souris un peu plus quand il dit être impressionné par tout ça. C'est là qu'on voit que vous êtes tous très différents les uns des autres. Tu sais, moi aussi je te trouve impressionnant. J'aimerais bien avoir ton audace, ta curiosité et même ton sens du détachement parfois. Je fais te juste profiter sans se soucis de l'avenir ou des conséquences. Je trouve ça très courageux. Toi, t'as pas cette force du coup, pour ce qui est de prendre plus de place, tu le notes dans un coin de ta tête mais tu n'es pas certaine de pouvoir le faire. Tu ne peux t'empêcher de rire quand il dit ne pas vraiment pouvoir t'expliquer les relations et ne pas être prêt à être en couple avec qui que ce soit. Qu'est-ce qui te fait dire que tu ne saurais pas faire ? Si ce n'est pas trop indiscret. C'est tout de même très intime. Il te demande si toi, tu serais prête à recommander. Souvenir de votre première rencontre quand tu as amené ta robe de mariée. Coeur qui se pince un peu bien que les choses se soient améliorées avec Benjamin. Je... J'aimerais bien. Rencontrer quelqu'un, avoir de l'attention et donner de l'amour. Ce sont des choses que j'aime mais... ça me fait peur aussi. J'ai peur qu'on me brise le coeur à nouveau. Tu pars du principe qu'il n'y a rien de plus beau et de plus douloureux que l'amour. @Horace Dawson