need you to know ─ Minjae & Soomin

Min-jae n'avait pas décroché son regard d'elle une seule seconde, et écouté chaque parole avec attention. Ses confessions, au-delà de le faire se sentir plus proche d'elle qu'il ne l'avait jamais été auparavant, le faisaient voir une autre facette d'elle qu'il ne connaissait pas, sur des sujets qu'ils n'avaient jamais abordés ─ et qui allaient, étrangement, faire écho à une des peurs qu'il avait à son égard. Il savait qu'il la désirait, comme il avait désiré chacune de ses petites amies par le passé, mais le désir s'était estompé sans qu'il ne parvienne à se l'expliquer. Une perte de désir qu'elle avait déjà subie par son ex-mari, et qui l'avait laissée dans le désarroi. Il ne voulut pas y penser davantage ; s'inquiéter d'un futur qui n'était pas encore arrivé ne ferait que causer de l'anxiété, et risquait même de favoriser l'apparition de ce dernier, ce qu'il ne voulait pas. À la place, il offrit un sourire qui se voulait rassurant, et se mouva en douceur pour se rapprocher d'elle. Une proximité intime, celle d'un amoureux qui se veut proche de son amante. « On ira à notre rythme, et on découvrira ensemble. » Après tout, dans son cas, cela faisait bien trois années qu'il n'avait touché personne non plus. Il n'était pas le plus à son aise, et le confort qu'il affichait au quotidien dans de nombreuses tâches n'était pas forcément au rendez-vous lorsqu'il s'agissait d'amour et de relations intimes ; mais peut-être qu'avec Soo-min, c'était un peu différent. Elle aimait ça, avec lui, et c'était réciproque. « Ton toucher... » commençait-il, « me fait envie. » Il lui offrait un fin sourire, alors que sa main venait encore trouver la sienne. « Ta peau est douce. Ton contact m'apaise, me rassure... et... me fait rêver. » Est-ce qu'elle aimerait cette caresse ? Un baiser à tel endroit ? La paume de sa main ici, sa joue là ? Une envie d'explorer, à laquelle il avait à peine osé songer lors de leur étreinte sur le rivage, alors qu'elle l'avait ému de ses paroles. Peut-être était-ce l'atmosphère incroyablement intime dans laquelle ils se trouvaient, mais Min-jae se sentait plus serein à l'idée d'oser des contacts maintenant. Il délaissa alors sa main, ouvrant légèrement son bras. « Câlin ? »

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Massachusetts
Night, Thursday 1st August
surdité profonde

Les sensations apportées par les caresses de Min-jae furent grandes en intensité. Elle ne savait si c'était son sens du toucher qui s'était plus développé qu'elle ne l'avait imaginé, si c'était à cause de toutes ces séances de réadaptation qui lui avait appris à d'autant plus l'utiliser ou si c'était cet amour évoluant pour son aîné ; combinaison des trois fort à parier. Elle préféra lui expliquer qu'il était le premier à ainsi l'approcher depuis que s'était invitée sa surdité. Allongée de côté, elle le laissa passer les limites de sa bulle privée et le lut la rassurer. Parce qu'effectivement, elle avait besoin de temps pour apprendre à nouveau ce qui lui plaisait, et à en dompter les effets. Je vous fais confiance pour l'organisation de nos séances, Docteur, elle chuchota, jeu de rôle qui l'amusa. Une rééducation qu'un spécialiste ne lui enseignera pas, parce que ça ne fonctionnait pas comme ça. Une main attrapée, sur sa gorge l'autre décida d'elle-même de s'aventurer avant que la suite ne soit prononcée. De chaque côté de sa pomme d'Adam, de ses pulpes elle ressentit les vibrations de sa voix s'exprimant, mots qui eurent encore plus de sens qu'en les lisant simplement. C'était comme l'entendre parler, vivre les intonations qu'il y mettait. Elle put conclure que même son timbre était empli de tendresse et de sensualité. C'est... ton consentement que tu me donnes, elle demanda, à peine audible fut sa voix. Et peut-être que la suite y répondit, proposition d'une étreinte il lui fit. Pour acquiescer, elle n'avait pas besoin de mots pour ça. Sur la banquette, Soo-min remonta son corps un chouia, puis plaça autour de sa taille le bras de son Oppa afin qu'il puisse la serrer comme bon il le voudra. Quant à elle, elle installa les siens par-dessus ses épaules travaillées, une main dans sa chevelure foncée, l'autre glissa par l'encolure de son haut pour frôler son dos. Sa poitrine et son torse ne faisaient presqu'un, elle pouvait deviner les battements du brun, et lui les siens. Elle se laissa porter par la proximité, yeux fermés, se concentrait sur les gestes qu'elle lui prodiguait ; canon en à capella de deux voix qui se répondaient. Quand près de la colonne les extrémités bougeaient, les autres dans ses cheveux reprenaient les mêmes notes quelques secondes après. Ses pulpes ne se montraient pas pressées, elles jouaient même une berceuse adaptée. Je veux m'endormir contre toi, Oppa, elle formula ; pas à quelques centimètres de toi, je suis bien comme ça. Et toi ?

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Le toucher de Soo-min était doux, à l'image qu'il avait d'elle. Elle pouvait parcourir son visage, son cou, ses épaules ou même le reste de son corps, il la laisserait faire ─ parce que c'était elle. Soo-min, celle qu'il aimait. Son consentement, elle l'avait toujours eu, sans qu'il ne se pose vraiment la question. Il n'avait jamais douté que chaque geste, chaque mot, chaque sourire qu'elle lui avait adressé avait toujours été empreint d'une sincérité qu'il ne retrouvait chez nul autre. Soo-min. Son esprit ne pensait qu'à elle, et l'accepter dans ses bras pour une étreinte gonflait son coeur d'un bonheur qu'il avait oublié pouvait exister. Il battait le rythme, s'alignait sur la cadence de sa partenaire, alors que ses mains se posaient sur elle ; une dans son dos, l'autre sur le haut de sa chevelure. Ses yeux se fermèrent et il expira en douceur, à son aise et surtout, savourant son contact, ses caresser ; et le son de sa voix contre lui. Inconsciemment, il affichait un sourire un peu béat, alors qu'il resserrait son étreinte pour lui donner son accord ─ même s'il n'oubliait pas, dans un coin de sa tête, que garder le coffre ouvert ainsi en pleine nature n'était pas le meilleur des plans, mais ça, il s'en occuperait... plus tard.
Parce qu'il se refusa à bouger. Pendant un long moment, après l'avoir embrassé sur le haut du crâne, il ferma les yeux, et se laissa bercer par le rythme de leurs respirations et de leurs coeurs. En vérité, il attendit un long moment, qu'elle s'endorme, avant de bouger en douceur. Se détacher d'elle fut fastidieux, long et délicat, pour ne pas la réveiller malgré un contact qu'elle voulait vraiment garder. Il avait envoyé un message pour rassurer le père de Soo-min, qui ne s'inquièterait donc pas à son réveil de ne pas avoir eu de nouvelles. Il alla récupérer les chaussures également pour les remettre à l'intérieur du coffre, ferma ce dernier en douceur pour les protéger de tout invité nocturne surprise ; puis il éteignit la lumière à l'intérieur du véhicule, avant de revenir enfin se rallonger. Peut-être qu'elle se réveilla à ce moment là, grognant légèrement alors qu'il reprenait sa place, glissant son bras sous sa tête pour qu'elle la repose sur lui. Il manqua de rire en l'entendant maugréer quelque chose d'incompréhensible, mais parvint à rester calme alors qu'il s'arrêtait enfin de bouger. Enfin. Il fermait à nouveau les yeux, soupirait d'aise, et la rejoignait dans un tendre sommeil.

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Massachusetts
Morning, Friday 2nd August
surdité profonde

Absolument rien pour déranger son sommeil, rêve de mille et une merveilles qui accompagna la nuit de la demoiselle. Soo-min était si bien calée, le corps réchauffé par celui contre lequel elle avait été réinstallée, bercée par le duggun-duggun d'un cœur apaisé, que les heures passèrent d'une traite malgré l'environnement peu familier et l'obscurité. Ce furent les premiers rayons du soleil qui tentèrent de la ramener à la réalité. Paupières à moitié écloses, elle n'en fit pas grand-chose. Bref aperçu du torse sur lequel sa tête avait glissé, ça ne l'invita pas à bouger – bien au contraire, pour tout avouer. Pressée de retrouver les bras de Morphée, elle se dépêcha d'à nouveau le serrer, une jambe fléchie qui se remit sur lui. Abonnée aux grasses matinées lorsqu'elle n'avait pas à travailler ou à se rendre au marché, elle replongea très vite dans le calme de songes desquels elle ne peinait pas à se rappeler – très ouverte à la créativité, c'était presque elle qui dictait ce qui devait s'y passer. Ce fut donc bien plus tard qu'elle accepta de dire au revoir à un idéal ; quoi que celui qu'elle découvrit en ouvrant les yeux était plutôt pas mal. Bonjour, elle murmura sans bouger, regard qui contourna le faciès qui lui était donné d'observer, avant de pointer son menton sur le revers de sa main, qui s'était posée sur le torse musclé du brun ; elle espérait qu'il soit le premier bonjour d'une longue série. Ça va, tu as bien dormi, elle se demanda comment ça s'était passé de son côté, je ne t'ai pas trop embêté. De paroles incompréhensibles qui lui arrivaient parfois d'articuler, de cette position figée qui lui avait peut-être donné de quoi se sentir courbaturer – de cette envie de le coller. Est-ce qu'il préférait qu'on le laisse un peu plus respirer ?

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Le réveil se fit en douceur, sans trop de peine. Si le soleil avait commencé à les bercer de sa lumière tôt le matin, c'était surtout les mouvements de Soo-min qui extirpèrent Min-jae des bras de Morphée ─ mais tous les deux se rendormaient à nouveau, peu désireux de se lâcher alors qu'ils appréciaient tant le contact l'un de l'autre. Mais il fallut se rendre à l'évidence, quelques temps après, ils n'avaient pas trop le choix. Le soleil tapait en plein sur la voiture et la chaleur commençait à se faire sentir à l'intérieur ; c'était supportable, encore, mais d'ici une heure, ils en profiteraient nettement moins. Un oeil s'ouvrant, grimace du réveil l'accompagnant, Min-jae vit d'abord le toit ouvrant au-dessus de leurs têtes. Bonjour. Il baissa les yeux, pour voir Soo-min, et automatiquement, un sourire se dessinait sur ses lèvres. À ses questions, il ne répondit pas immédiatement ; il préféra passer ses bras sous les sien pour la tirer, l'allongeant sur lui alors qu'il réclamait une étreinte, le visage venant s'enfouir contre son cou. Il l'entourait de ses bras, mêla même ses jambes aux siennes alors qu'il la tenait contre lui, et poussa un long, très long soupir. Visiblement, monsieur refusait carrément de rompre le contact, ou même de se réveiller, car même si elle ne l'entendit pas, elle avait largement pu sentir les vibrations de son grognement ronchon ; celui d'un Min-jae qui voulait bien qu'on l'étouffe, même.

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Massachusetts
Morning, Friday 2nd August
surdité profonde

Visage de son amoureux, offert à ses yeux. Elle ne put s'empêcher de penser ô combien il était beau – leur nouvelle relation la menait à l'admirer à un tout autre niveau. Adoration déjà offerte parce qu'ils se correspondaient émotionnellement et psychologiquement. Aucun raté à déplorer depuis tout ce temps. Elle appréciait sa personnalité, sa manière de s'exprimer, de voir les choses de son côté et l'importance qu'il lui avait accordée. Elle ne se serait pas autorisée à le mater, mais Soo-min l'avait souvent observé et elle ne l'avait jamais trouvé laid. Impression toutefois que cette attirance s'était accentuée au moment où la limite de l'amitié avait été dépassée, au moment où les touchers s'étaient invités et qu'ils avaient librement parlé d'une intimité qui finirait par se développer. Oui, elle l'aimait, et c'était avec des yeux amoureux – désireux – qu'elle le contemplait. Elle savait toutefois qu'il leur fallait trouver un équilibre qui leur convenait à tous deux, c'était la seule façon d'être heureux. Questions qui reçurent comme réponse une étreinte, et cette fois-ci ses joues ne prirent aucune teinte. Elle le laissa s'accrocher à elle tel un koala, et d'aise elle soupira, parce que c'était si bon d'être proche de lui comme ça. Tête de Min-jae enfouie dans son cou, elle eut accès au sien, et fit aller le bout de son nez un petit peu partout. La Coréenne en profita pour inspirer sans discrétion son odeur, pour s'en imprégner et, à force, la connaître par cœur. T'as vraiment pas peur, elle chuchota quand, près de son oreille, sa bouche se leva, le matin, j'ai toujours très faim. Ventre sur pattes qu'il connaissait bien, et elle semblait délicieuse, la peau du brun. Souffle rieur qui s'échappa mais, quand bien même elle le prévint, elle n'osa pas ; peut-être une autre fois, elle le mordillera. J'ai oublié de prévenir mes parents, elle se rappela leur avoir promis de les informer quand elle serait rentrée, ils ont probablement déjà appelé la police, on devrait les contacter. Histoire d'éviter à Min-jae un casier pour kidnapping prémédité.

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La douceur de son contact et les frôlements de son nez qui le chatouillait, eurent tôt fait de le faire sourire et l'amuser, d'autant plus que ses paroles pouvaient être interprétées de plein de façons différentes. Et là, dans cet état, Min-jae se fichait un peu des double sens. Trop câlin pour être timide, il resserrait encore son étreinte. Jusqu'à ce qu'elle mentionne ses parents. À ce moment là, Min-jae relâcha un peu son étreinte, la tête retombant sur le moelleux. « Mmh. » grognement inaudible pour elle, mais la moue parlait pour le bruit qu'il venait de faire. Lâchant alors sa belle d'une main, il tendit le bras pour tâtonner l'avant de la voiture, jusqu'à attraper son téléphone. Il jeta un coup d'oeil à l'heure ─ à peine 6h30 ─ et le débloqua, avant de le débloquer et montrer l'écran à sa nouvelle petite-amie. Elle pouvait y lire le message de Min-jae, envoyé dans la nuit ; "Nous vous raconterons demain matin, mais Soo-min et moi ne rentrons pas cette nuit. Elle s'est déjà endormie avec moi, on vous enverra un autre message dans la matinée. PS : tout s'est bien passé !" Tout simplement. Il ne s'était pas relu, et surtout, n'avait pas lu la réponse qu'il avait reçue depuis, réponse que Soo-min pouvait lire. Mais quelle était-elle ?

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Massachusetts
Morning, Friday 2nd August
surdité profonde

Portable déverrouillé et tendu afin qu'elle puisse vérifier, Soo-min lut le message qu'il avait pensé à envoyer. Il n'y avait pas à dire, l'homme parfait se trouvait, sous son corps, allongé. Première réponse du paternel qui rappella qu'il avait promis de la ramener une fois la soirée terminée. Il se montra moins protecteur lors du deuxième message instantané, leur espéra qu'ils en aient pleinement profité. Un troisième pour les féliciter. Elle se redressa, à califourchon, le corps un peu affaissé pour être certaine de ne pas se cogner, elle répondit qu'elle viendra les retrouver avant le dîner. Cœurs envoyés pour que l'échange soit clôturé. Merci, elle dit simplement – d'avoir rassuré ses parents. Elle se retira du ventre de son aîné, posa le téléphone et attrapa son sac sur le siège passager.Je vais aux toilettes, elle prévint, pour que de son absence, il ne s'en inquiète point. Galère passée pour ouvrir le coffre du SUV, elle trouva un endroit derrière des arbres pour se soulager, une première lingette pour s'essuyer, une autre pour que ses mains soient nettoyées, une troisième pour se démaquiller. Dans le sac, fourrées, elles seront jetées une fois rentrée. Parfum floral sur sa peau déposé, elle rejoignit le bras du plus âgé. Sur l'un d'eux sa tête fut calée, elle s'allongea de côté, tournée à l'opposée, position fœtus sélectionnée. Pulpes de sa main contre celles du brun, elle s'amusait à les fléchir puis les agrandir ; comparés aux siens, il avait de grands doigts, ce n'était pas pour rire. Dans un silence probablement apprécié, elle testa un temps leur flexibilité, pendant que Min-jae continuait de se reposer.  Puis son visage finit par s'en approcher, dos décollé du corps de l'être aimé, contre le pouce, de son nez, elle vint s'amuser, l'index eut le droit à un lent passage de l'inférieure de sa bouche rosée, la supérieure descendit sur la prochaine extrémité, passage express sur l'annulaire de ses lèvres un peu écartées, ce fut le plus petit des doigts qui eut l'honneur de recevoir un premier baiser. Ensuite, par les phalanges féminines guidés, chacun eut le droit de sentir, sur lui, ses croissants bien hydratés se refermer. Le myocarde frappait une allure appréciée, elle fit le choix de s'arrêter pour ne pas le sentir trop s'emballer, ferma les yeux, sourire heureux.

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Laissant Soo-min pianoter le message qu'elle voulait à son père, Min-jae affichait un sourire conquis. Il se rappelait, en la regardant, de leurs confessions respectives la veille, des câlins, du toucher. Le coeur plein, plus plein qu'il n'avait pensé pouvoir l'être un jour. Il se perdait dans l'admiration de sa chevelure sombre qui coulait par dessus ses épaules fines et blanches, dans le mouvement subtil de ses pupilles alors qu'elle écrivait son message ; il avait observé le discret et doux sourire qui avait tiré la commissure de ses lèvres et remarqué l'angle de ses doigts quand elle touchait l'écran tactile.Merci. « Mh ? » Sorti de ses rêveries par son remerciement, Min-jae l'observa reposer le téléphone puis se relever, alors que lui-même se redressait sur les coudes. Il l'aida à ouvrir le coffre, la regarda s'éloigner, et lui-même se fit la réflexion qu'il ne se sentait pas des plus propres ou frais. Il tira sur son t-shirt, jeta un coup d'oeil aux alentours, écoutant les bruits de la nature. Le soleil, au loin, était encore proche de l'horizon, mais sa douce lumière les éclairait, n'ayant nulle hauteur pour le cacher. Après une longue inspiration, et un profond soupir, Min-jae tournait la tête pour voir Soo-min revenir. Il l'accueillit dans ses bras, et ils retournèrent se coucher. Min-jae ferma les yeux, à son aise, laissant Soo-min explorer ses mains, s'amuser avec, alors qu'il se concentrait sur son contact avec malgré tout un léger amusement. Jusqu'à ce qu'il reconnaisse ─ devine, plutôt ─ le contact de ses lèvres. Et là, ce furent quelques battements de coeur qui manquèrent de déraper, frôlant le looping à plusieurs reprises. Il resta calme, mais après de longues secondes, finit par rouvrir les yeux. Sa main capturait la sienne, et après quelques mouvements et ajustements, Min-jae se retrouva à sa hauteur, allongé sur le côté, à la regarder dans les yeux. Dans son regard, il chercha des indices inconnus, des refus insoupçonnés ; il s'approcha un peu encore, et ses yeux se posèrent sur les lèvres de Soo-min un instant. Il ne chercha pas à être discret, au contraire, il voulait qu'elle voit. Qu'elle comprenne ses intentions, qu'elle puisse anticiper le geste, l'arrête si elle ne le voulait pas ─ pas encore. De son pouce, il caressait sa main, avant de délaisser cette dernière pour remonter le long de son bras. Il effleura son épaule lorsque le dos de ses doigts vint caresser la joue de Soo-min, et la proximité de leurs visages diminuait encore. Encore, jusqu'à ce qu'il y ait un premier frôlement. Furtif, léger, électrisant ; comme deux coups de vent se croisant. Et d'un léger mouvement de tête, il posait enfin ses lèvres sur les siennes.

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Massachusetts
Morning, Friday 2nd August
surdité profonde

Soo-min rouvrit les yeux lorsqu'elle le sentit bouger, chaque petit changement suivi de près par son regard sur lui fixé, jusqu'à ce qu'il finisse par mieux la retrouver. Allongé de côté, comme elle l'était, tête-à-tête qui lui plaisait de regagner. Ça se traduisait par l'étirement de ses lèvres rosées, de ses pierres qui ne cessaient de briller pendant qu'elle s'affaira à le dévisager, jusqu'à prendre sur le fait les marrons foncés se perdre sur sa bouche décontractée. Elle devina ce qui pourrait se passer sans même qu'il n'ait à parler, c'eût son petit effet. Entre appréhension et excitation, c'était la première fois qu'elle faisait aussi rapidement face à de l'action – en même temps, elle n'en était qu'à sa deuxième relation. S'installa alors un vent de panique qui la prit jusqu'aux tripes, mais celui-ci se dissipa tout aussi vite. Parce qu'il n'y avait aucune raison de craindre ce premier pas, rien de mauvais n'arrivait quand elle se trouvait dans ses bras. Et puis, elle avait certainement rêvé être embrassée à nouveau une ou deux fois, qui mieux que lui pourrait lui faire revivre ça ? De réponse, elle n'avait pas. De ce fait, ces cils battirent plus lentement, signe de son consentement. Vint l'impression d'être parcourue sur son corps tout entier, quand il remonta le long de son bras de son toucher. Focalisation sur l'ascension de ses doigts impossible à contrôler, ça tambourinait dans ses veines trop vite irriguées. Plus le visage de Min-jae se rapprochait, et pire c'était. Pourtant , ses rétines ne s'étaient pas baissées, humidifiées par l'envie de le goûter. Pas gênée, joues tout juste colorées. Elle crut sentir un coup de jus les électrocuter, ça la fit un peu reculer ; entre eux le courant passait, c'était une bonne nouvelle en vrai. Elle se laissa porter par le deuxième essai, et, enfin, cette fois-ci, les chairs s'écrasaient. Elle fut enveloppée d'un voile aussi brûlant qu'il ne fut glaçant, autant portée par la terre que soufflée par le vent dans l'exosphère. Bouches qui s'éloignèrent, ses paupières se fermèrent ; le troisième, ce fut-elle qui l'initia de travers. Sur la mâchoire masculine sa main fut glissée, la Coréenne laissa un peu plus sa tête se renverser, afin d'approcher ses croissants à peine écartés. Baiser effectué en toute tranquillité, presque au ralenti pour dire la vérité. Pur, chaste, demoiselle aucunement pressée d'en terminer, envie de flirter plus que le dévorer. Sentir chaque muscle s'activer du moment où les lippes se touchèrent à celui où elles se lièrent toute entières. Presqu'à peine sucées, avant de recommencer. Temps arrêté, tête retournée, air chaud expiré par le nez, poitrine visiblement agitée, besoin de s'accrocher ; l'amour était signé par les battements accélérés d'un cœur complètement épris pour l'homme qu'il était dans son intégralité.

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