Lundi 8 juillet. Soir.
@Milo Musat
Je foutais n'importe quoi. Je le savais. J'en avais conscience. Et, pourtant, je ne parvenais pas à agir autrement. Il était trop tard pour faire marche arrière de toute manière. Je me trouvais à Boston alors que le Summer Camp battait son plein. J'avais pris l'avion pour quitter le Japon subissant de trop longues heures d'avion et des cauchemars déplaisants. Officiellement, je me trouvais à Boston pour venir récupérer ma fille afin de repartir au Japon avec elle dès demain. C'était la version soufflée à tout le monde. C'était la surprise que je réservais à mon mari. C'était aussi une envie profonde à cause d'un mauvais pressentiment qui cognait dans mon être depuis le début des vacances. Cependant, dans les recoins de cette réalité se masquait la véritable raison de ma présence à Boston. Officieusement, j'étais là pour me pointer devant Milo et... Putain. Je ne savais même pas ce qui allait réellement se passer. L'ancien partenaire de boxe me cherchait depuis quelques temps. Il soufflait sur des flammes que je peinais à éteindre. Il allumait des braises auxquelles je voulais donner vie. Être humain qui n'avait jamais assez des corps à corps. Mafieux toujours en quête de partenaires particuliers. Ceux qui apportaient ce que mon mari ne savait pas et ne voulait pas m'apporter. Je flirtais souvent. Mais, je chutais rarement. L'acte de tromperie restait une exception foutrement rare. Je tentais toujours de bien me tenir et de conserver une distance. Pourtant, ce soir, je me retrouvais bien trop proche de ces flammes qui pouvaient me consummer et me pousser à fauter. Enfin encore faudrait-il que Milo tienne vraiment parole et mette en action les propos tenus par message. J'en doutais. Réellement. Une partie de moi hurlait déjà que je m'étais sans doute bien fait avoir et que j'allais juste repartir frustré. Après tout, la voix dans ma tête le hurlait si fort : que pouvait-il bien me trouver, il y avait des mecs beaucoup plus attirants que moi, il y avait tellement de mecs disponibles plus facilement. Soupirant, je secouais la tête pour ne pas me laisser emporter dans l'horreur. Je terminais tranquillement ma cigarette devant l'immeuble où se trouvait le loft de Milo. Mais, lorsqu'une personne sortait de l'immeuble, je balançais ma clope et j'en profitais pour me faufiler sans avertir l'ancien partenaire de boxe de ma présence. Les escaliers étaient empruntés. Je les préférais toujours aux ascenseurs qui me faisaient flipper lorsque je m'y retrouvais seul. Peur d'y être coincé. Peur d'y rester des heures.Je ne tardais pas à arriver devant la porte de Milo et, sans la moindre hésitation, mon poing s’abattait sur celle-ci. Je restais juste planté là à attendre que la porte s'ouvre. Le cœur cognait un peu trop fort dans la poitrine. L'incertitude planait sur le futur de cette soirée. Et l'excitation pulsait dans la totalité du corps tandis que l'impatience frappait l'être.
@Milo Musat
(Neal T. Hood-Spritz)