tw ✧ Consommation d'alcool
La vie devenait… bizarre. Elle lui rappelait une citation de Bukowsky. Quand personne ne te réveille le matin, quand personne ne t’attend le soir et quand tu peux faire absolument tout ce que tu veux. Est-ce que s’appelle la liberté ?
Ou la solitude ?
Le travail ne suffisait plus. Ses activités criminelles non plus. Dès qu’il n’en pouvait plus de continuer son œuvre, par épuisement ou contrainte externe, il se retrouvait assaillit par la vacuité de tous ses efforts.
Dieu merci, ses sœurs étaient de retour sur Boston. Malgré cela, il se retrouvait plus souvent qu’à son tour à chercher l’inspiration d’un jour nouveau dans les reflets ambré d’un verre de whiskey. Ou dans les ondulations de l’une ou l’autre des artistes de l’effeuillage du Nirvana.
Comme ce soir, d’ailleurs.
Attablé au bar du Lord Hobo, où il détonnait toujours un peu, avec sa chemise et son veston, il ressassait silencieusement le passé depuis un bon deux heures. Son attention se divisait occasionnellement entre un reportage sur les Celtics diffusé sur le petit téléviseur, son verre de whiskey, ou son téléphone.
Ce fut d’ailleurs la sonnerie de celui-ci qui le tira de son mutisme.
«Hey Zaza, ça va…. Ouais… non non je… mais non, j’te dis que j’suis pas encore au boulot… attend regarde… »
Il ouvrit sa caméra pour que sa sœur cadette puisse constater la véracité de ses dires.
«J’suis juste sorti prendre un verre… »
Réalisant que l’idée qu’il soit en train de boire tout seul à cette heure avancée par un beau mardi de juin ne rassurait probablement sa sœur outre mesure, il tourna son téléphone vers sa voisine de tabouret, une inconnue aussi peu loquace que lui qui était arrivée dans…la dernière demi-heure, peut-être ?
«… avec une amie du boulot. Ça compte pas entièrement pour du travail. T’inquiète donc pas. Ouais ouais, à demain. Cheers. »
Il coupa la ligne et regarda l’écran noir de longues secondes. Puis, il se retourna vers celle qu’il venait de mettre sous les projecteurs.
« Je suis tellement désolé… ma petite sœur a emménagé chez moi pour quelque temps, et elle s’inquiète un peu trop du bien-être de son grand frère…»
Et ça aurait pu se terminer là, tandis qu’il retournait à ses souvenirs et à ses échecs. Ça aurait été sans compter sur la légendaire magie du Lord Hobo.
(William Bennett)
Power is a cruel Master
No light, no light in your bright blue eyes. I never knew daylight could be so violent. A revelation in the light of day. You can't choose what stays and what fades away