Les jours passent et se ressemblent. Une sensation qui n’en demeure pas une mais tu tournes en rond même si tu fais tout pour t’en sortir. C’est dur mais les études, le travail te permettent de faire penser à autre chose. Assis sur en tailleur sur l’un des fauteuils du salon, tu viens de clore il y quelques minutes à peine, une discussion avec Iwan. Ce dernier te manque et tu espères qu’il rentrera bientôt à la maison. Heureusement, la présence de Laia au quotidien te rappelle l’essentiel de l’existence : les amis c’est important et faire confiance encore plus … arf, une entaille s’est fait dans la brèche depuis ce fameux soir … alors que la porte d’entrée s’ouvre sur la jeune femme tu souris en la voyant poser les deux cartons de pizza et les aboiements de Lucky, ton dalmatien, viennent dépeindre la famine de son estomac. Ton regard se perd un peu sur ton compagnon canin puis le silence. Ce dernier perdure un peu trop longtemps alors que la deuxième interrogation de ta camarade te tire ton vide intérieur - si on peut le dire ainsi. « Mh ? ». Tu hoches lentement la tête avant de reposer ton ordinateur sur la table basse, non loin des pizzas. Sa dernière réplique suspend ton geste et tu restes figés … Laia n’est pas bête, elle sait comment tu es au quotidien et tu as littéralement changé depuis des semaines … « Pourquoi ? Je donne l’impression que ça ne va pas au quotidien ? ». Une question neutre car si jamais tu laisses entrevoir le moindre changement ta mère risque de s’inquiéter et elle le dira à ton frère. Tu sais que tu peux tout dire a Laia, seulement en discuter, en parler c’est faire un appel à la pitié, un appel au souvenirs de ce fameux soir …
@Laia Duque

- - comme une pierre que l'on jette dans l'eau vive d'un ruisseau, et qui laisse derrière elle des milliers de ronds dans l'eau

Les paroles de la jeune Duque sont sans appel, elle sait que quelques choses ne va pas. Elle a appris à bien te connaitre depuis le temps que vous fréquentez le même groupe d’amis, plus encore lorsqu’elle était en couple avec ton frangin. Tu déposes ton ordinateur sur la table basse du salon avant de passer une main dans tes cheveux. Ces derniers sont bien trop long, tu n’as pas vu le temps filer.  La suite de la réplique de Laia te met quelque peu au pied du mur … tu es parvenu à taire se secret quelques heures après l’incident avant d’appeler Benjamin. Puis d’en parler à Sage puis à Elias. Tu as l’impression d’avoir embarqué avec toi la culpabilité de tes meilleurs amis. Tu laisses un soupire s’échappe d’entre tes lippes avant de pincer ces dernières en une ligne mince. « Tu as raison … il y a bien quelque chose mais … je me … c’est difficile à dire … ». Oui ça heurte de le dire à haute fois, sa poignarde le ventre par une vague de souffrance, l’esprit par élan de culpabilité et de vulnérabilité.
@Laia Duque

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Les genoux repliés contre ta poitrine, tu cercles tes bras autour, posant ton menton dessus - l’espace de quelques minutes. Tu essais de prendre une empreinte de respiration pour tenter de tempérer l’anxiété qui te gagne quand bien même tu sais que tu es en sécurité entre ses murs. Des murs qui t’ont vus grandir et où tu vis quotidiennement. Tu ne peux pas laisser la peur prendre le dessus, sinon c’est ton assaillant, ton bourreau qui gagne. Des paroles qui te reviennent en mémoire suite à la thérapie de groupe que tu suis en compagnie de Ben ou encore Nico … tu entends les paroles volontaires, sincères et rassurante de la jeune Duque. Tu sais qu’elle est comme toi, pas du genre à juger, mais tu crains le jugement dans le regard des autres, encore plus depuis ce qui s’est passé ce fameux soir de janvier  … C’est vrai, tu n’es pas obligé d’en discuter, tu sais que Laia sera toujours là pour toi mais tu peines à te dire que tu risques d’emmener quelqu’un avec toi dans tes tourments. Après tout, il y a déjà Ben, Sage, Elias et maintenant tu t’apprêtes à le dire la jeune brunette. « Je sais … je sais tout ça et je t’en remercie Laia … mais je ne … ». Tu ne sais pas pour où commencer … peut être avec la certitude d’une chose. Ton regard d’obsidienne s’attarde sur l’attention de ta colocataire. « Tu dois me promettre de ne jamais rien dire à mon frère Laia, à personne. » lui dis-tu en plantant ton regard dans le sien, la peur étant pleinement audible dans ta voix.
@Laia Duque

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tw -- mention d'agression sexuelle.
Tu es une enfant de l’eau et en tant que tel tu as toujours apaisé, doté d’une énergie contagieuse. Aujourd’hui tu n’es que l’ombre de toi même, où coule des fantômes et les ombres d’une souffrance d’une culpabilité qui coule dans tes veines. Les maux de ton esprit ne trouve aucunement les mots justes. Tu ne sais pas, tu ne sais plus hormis la peur qui régit ton quotidien. Ce dernier décline de nouvelles habitudes chez toi et même si tu prends sur toi pour donner le change auprès de ton entourage. Certains signes te trahissent, notamment ton manque d’appétit et ta perte de poids qui reste visible même si ce n’est pas aussi dramatique que cela. Ton anxiété est palpable que tu demandes avec confiance à ton amie de ne rien dire, surtout à ton frère. Il revient d’ici peu et tu ne veux pas le perturber, il a assez souffert dans la vie pour ça. Laia t’assure que tu peu lui faire confiance, qu’elle sera là, qu’elle ne dira rien. Elle glisse sa main dans la tienne, main que tu serres doucement. Tu hoches lentement la tête avant de prendre une respiration silencieusement pour apaiser ton angoisse. Elle reflue un peu mais à l’idée de le dire à nouveau à haute voix, tu stresses. « J’ai … ». Tu trembles un peu, ramenant un peu plus tes genoux contre ta poitrine alors que souvenirs dansent devant tes yeux. Tu fermes les paupières avant de reprendre dans un murmure. « … j’ai été … agressé sexuellement ». Murmure à peine audible mais suffisant pour que ton amie entende, tu n’iras pas plus loin tu en demeures incapable pour le moment - peut être jamais.
@Laia Duque

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Tu es parvenu tant bien que mal à lâché la bombe à retardement qui pèse lourdement dans ton esprit, dans ton coeur aussi. Tu peines à partager l’information parce que tu ne veux que personne le sache, tu ne veux pas que l’on te prenne en pitié, lire cette pitié mais surtout, surtout tu ne veux pas emporter tes proches, tes amis dans la tourmente. Tu imagines déjà le résultat que cela pourrait engendré sur Iwan, sur ta figure maternelle qui s’inquiété déjà de ta perte d’appétit. Tu te mets aussi à douter de tout et de tout le monde, la méfiance étant quotidienne désormais. Laia t’offre alors une étreinte de soutien mais surtout de compréhension. Tu le comprends ainsi parce que tu connais bien la personnalité de ton amie. Tu la serres à ton tour dans tes bras avant de reculer et de lui dire. « Iwan ne doit jamais être au courant … il risquerait de faire des choses qui se retourneraient contre lui … ». Iwan t’a toujours protégé, et ce depuis que tu es toute gamine. Ton frère déplacerait des montagnes pour toi voir pire …
@Laia Duque

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