J'attendais patiemment Nora dans le salon. J'avais des sueurs froides, le coeur qui frappait fort dans ma poitrine. Mes mains étaient si moites, le stress montait un peu plus à chaque minute. J'allais m'faire tuer, elle allait enterrer mon corps derrière la Dudley, pouf je serais portée disparue. Je savais pas du tout comment j'allais lui annoncer que ça faisait plusieurs semaines, voir.. littéralement un mois que j'voyais Marcus, son ex. Le même ex avec qui elle avait recouché dans les derniers jours. Pour le petit update, lui et moi on se parlait pu parce que j'avais fail (ma vie se résume à des fails mais bon, je suis pas Brinley pour rien.) Même si ça m'faisait du mal de toutes les façons possibles, j'avais pas le droit de l'engueuler. Après tout, ils avaient eu une histoire ensemble, bien avant moi. Par message j'étais restée de marbre, ne sachant pas trop quoi en penser mais j'avais quand même posé des questions histoire de prendre la température du côté de Nora. Courage Brin, le meilleur et le pire restait à venir.

les yeux rivés vers l’écran de verrouillage de ton téléphone. encore quinze minutes, et tu auras terminé ton service. la soirée a ete plus tôt calme, moins d’ivrognes que d’habitude. sûrement doivent-ils se réserver pour la veille d’une saint-valentin. c’est pas toi qui est de fermeture ce soir, t’as hâte de rentrer retrouver ton lit. mais d’abord, tu dois voir brinley. elle doit te parler, tu sais pas de quoi, mais tu te poses pas de question. d’ailleurs, tu quittes le bar de manière sereine, peut-être un peu trop. à mille lieu d’imaginer la nature de ce rendez-vous soudain. il ne t’a même pas fallu dix minutes pour arriver à la dudley. à peine passes-tu la porte d’entrée que tu la vois dans le salon. elle a une tête bizarre, du moins, y a un truc qui cloche dans son expression. tu sais qu’un truc va pas, mais tu ne sais pas de quoi il s’agit. en réalité, tu as tenté plus d’une fois pour qu’elle se confie à toi, mais jamais elle a accepté. elle a toujours été comme ça, un livre fermé et t’as toujours respecté ça. parce que t’es pas mieux, pudique sur tes émotions, loin de te confier facilement. — hey, ça va ? tu voulais qu’on s’voit pourquoi ?autant aller droit au but.

le moment tant redouté était arrivé. je savais que chaque choix de mots, de ponctuations, d'intonations, allait changer le cours de notre potentielle amitié. j'savais pas comment j'avais pu en arriver là, j'avais rieeen planifié du tout. j'étais pas vraiment sereine honnêtement. ça serait sûrement perçu comme une trahison, chose qui me ressemblait pas d'faire à mes amis. trahir. je lui aurais dit, je lui aurais tout avoué dans un autre contexte. j'étais incapable de rester plus de cinq minutes sur le fauteuil, préférant plutôt faire les cent pas comme un lion en cage. lorsqu'elle débarquait, j'étais incapable d'afficher une tête la plus normale qui soit. si y'a bien un truc qui me trahissait le plus c'était mes expressions faciales, je les contrôlais pas. plutôt.. une bonne chose, comme ça la personne en face de moi avait plus ou moins l'heure juste. « hm non et toi? » ça serait trop hypocrite d'lui dire que j'allais bien pour ensuite lui lâcher une bombe. — tu voulais qu’on s’voit pourquoi ? pour faire le procès de la pire amie que j'étais? je m'efforçais de détendre un peu mon visage pour pas lui donner l'impression que j'étais contre elle. « en terme de connerie.. qu'est-ce que tu serais capable d'accepter venant d'moi? » j'suis tellement tellement désolée Nora.

vu la tête que brinley tire, cette rencontre n'annonce rien de positif. t'espère que rien de grave lui est arrivé, loin de te douter que tu fais partie de l'équation. pour toi, elle va te parler de ce qui se passe chez elle, et du pourquoi elle a mis des distances avec toi, avec sohan. — ça s'voit. réponse inutile, mais que tu prends la peine de lui donner. — j'suis crevée, mais ça va. ton service a été long, t'aspires le moment où tu retrouveras ton lit. mais avant, tu as besoin de savoir ce dont elle à a te dire. pas anxieuse un seul instant, même plutôt détente pour ce qui va suivre. tu plisses les yeux à sa question, l'air interloquée. — c'est quoi cette question ? ce que tu pensais anodin devient finalement une menace pour toi. tu en déduis qu'elle a fait quelque chose qui pourrait potentiellement t'impacter. — dis-moi c'que t'as à m'dire directement, non ? t'es pas du genre à être patiente. et maintenant qu'elle vient d'éveiller le doute en toi, t'as juste envie qu'elle aille droit au but. t'es déjà entrain de te faire plusieurs scénarios en tête. à anticiper ce dont elle va te dire, mais rien ne te vient. à part le fait qu'elle est absente ces derniers temps, tu te doutes de rien. nada.

évidemment que ça se voyait, j'étais incapable d'adopter un visage poker face. hm elle était épuisée, ça aussi ça se voyait. peut-être que le mieux serait de remettre cette conversation plus tard? dunno mais c'était un peu trop tard pour faire marche arrière. comment ça j'fuis? j'étais terrifiée. je prenais mon courage à deux mains pour lui donner un avant goût vous voyez? elle me faisait confiance et j'étais à deux doigts de lui dire que je l'avais en quelque sorte ''trahi.'' elle allait péter un câble, je le sentais à des km. « j'veux connaître le degré de ta tolérance. » on en avait jamais réellement parlé, on était pu des gamines qui se disaient ''ça tu peux, ça tu peux pas.'' j'étais consciente que j'allais toucher des valeurs, que j'allais la blesser, que j'allais ptêtre même perdre une amie proche. — dis-moi c'que t'as à m'dire directement, non ? j'aurais pas pensé qu'elle voulait se la jouer lucky luke, j'aurais voulu qu'elle réponde à ma question d'abord. « Ça concerne Marcus, fin, ça concerne lui et moi. je me déplaçais légèrement pour m'adosser contre une fenêtre, loin d'elle ahahah. « T'sais que j'suis proche de sa jeune soeur, Gracie? C'est l'une de mes meilleures amies. » je prenais une pause mais rien qu'en voyant ses yeux, elle voulait que j'en vienne aux faits le plus rapidement possible. « Je me suis retrouvée à plusieurs reprises en compagnie de Marcus, jusqu'à passer Noël avec sa famille en Autriche. Et en revenant de là-bas il m'a ignoré et ça m'a fait chier.. parce que j'ai pas compris le délire vu que y'avait pas de logique avec ce qui s'était passé. Pis on va dire qu'on s'est un peu provoqués en janvier, jusqu'à ce qu'on finisse par s'embrasser. J'pensais que c'était un truc anodin tu vois mais.. il s'est passé autre chose. On a commencé à se voir régulièrement, en public et.. en privé. On a commencer à coucher ensemble et.. forcément que les choses se sont compliquées. Parce qu'on est pas amis mais on couche pas ensemble que pour le cul. » oui c'est très étrange ce lien qui nous unit. je prenais une légère pause, essayant de faire le tri dans ma tête. « À côté j'voyais aussi un mec, un ami, régulièrement. Bien avant de me retrouver dans cette situation avec Marcus. Ça il le savait pas et.. il l'a appris y'a quelques jours. » donc si t'es assez intelligente Nora, tu devrais savoir que j't'ai menti pendant un mois.     

sourcil arqué lorsque brin te parle de tolérance. ok, là ça pue. tellement que tu veux qu'elle aille droit au but et te dise ce qu'elle a à te dire. t'es pas du genre patiente, surtout lorsqu'on te met en alerte de cette façon. ton regard soutient le sien, et enfin elle déballe l'histoire. tu peux pas te retenir d'être expressive. y'a d'abord l'étonnement, puis la colère qui prend possession de tes traits. tu t'attendais à tout, sauf à ça. — attends, tu t'fous de ma gueule ? ça, c'est la première réaction que tu lui donnes sans même attendre qu'elle termine ses explications. ça donne le ton, alors que t'espères sincèrement que c'est une blague pour te tester. mais tu comprends très vite que c'est réel. — y'a un truc que j'comprends pas là... donc tu te tapes mon ex en toute détente, et tu as jugé que c'était mieux de m'en parler que maintenant ? deux mois après ? marcus, c'est pas le mec lambda rencontré par hasard. non, c'est un peu ta dernière relation, avec qui tu as recouché il y a quelques jours. t'aurais aimé qu'elle soit honnête avec toi dés le début, avant même qu'il se passe quoi que ce soit. — putain brin, y'a plein de mecs à ton cul et faut que tu te focalises sur lui ? là, c'est clairement ton égo qui parle. en soit, t'as plus de sentiments pour lui, juste de l'attirance. mais ça te rend malade qu'elle t'ait menti pendant tout ce temps. — le pire c'est que j'te parle de lui tout à l'heure, que j'ai recouché avec et tu faisais encore genre de rien. donc en gros, si y'avait pas eu ça, tu m'aurais toujours rien dit ? tes bras s'emportent en synchronisation de tes mots. tu peux pas faire genre de rien et accepter ce qu'elle dit sans ronchonner. — les vraies potes ne font pas ce genre de sale coup dans l'dos. bravo pour ta loyauté sans faille. tu applaudis ironiquement, la mâchoire qui se serre un peu plus, te retenant de l'incendier de mots que tu pourrais regretter.