Tu joues Aileas. Tu te tiens dans la gare, assise par terre, les jambes croisées, guitare entre les mains où glisse tes doigts sur les cordes. Ta voix accompagne ta musique. Chansons que tu as toi même écrites. Aujourd'hui t'es dans la rue. Ce soir au bar. Tu as trouvé un autre contrat avec un nouveau pub. Tu attends cette soirée avec impatience. Ça sera un public différents. Tout du moins, pas les mêmes habitués. Mais cela ne te fais pas peur. Au contraire, tu aimes ça le changement.

Le soir

La soirée s'est bien passée. Tu as joué et cela a été une bonne soirée pour toi. Ton passage a été apprécié. Et c'est tout ce que tu demandes. Mais comme à chaque soirée, tu as bu. Bien plus que raisonnablement. Comme d'habitude en fait.

Tu sors du bar lorsqu'il ferme. Tu es joyeuse comme on dit. Tu parles fort. Seule. Tu chantonne, pas très discrètement, alors qu'un homme s'approche de toi. Mais tu ne le vois pas. Toi, tu titube, étui de ta guitare sur l'épaule. Ça te déstabilise. Tu ne le vois pas. Mais tu finis par l'entendre. Mais tu refuses de t'arrêter pour écouter. De tout manière, tu n'es pas dans une bonne condition pour avoir une conversation. Ça au moins, t'en ai consciente.

Dans les rues sombres, seule, tu déambules. Tu titubes même. Tu ne sais pas où tu es mais tu avances. Chancelante. Guitare qui te fait penché. Les docs à peine fermé, le cliquetis résonne dans les rues. Tout comme ta voix rauque d'ailleurs. Oui, tu n'es pas discrète Aileas. Oh ça non ! Tu brailles. Tu es un stéréotype de la personne complètement péter. Tu parles fort. Tu chantes fort. Et faux. Étonnant quand on connaît ton talent en chant. Mais l'alcool t'aide pas à articuler correctement, faisant sortir d'entre tes lèvres un vrai charabia. Pourtant tu les connais les paroles. C'est toi qui les a écrire. Mais ce soir, présentement, tu n'es plus capable de quoique ce soit.

Trop passé de temps accoudée au bar. Quand tu as terminé ton passage, tu ne l'avais pas quitter. Et même si tu as fait un belle prestation, tu as eu largement le temps de t'imbiber. L'alcool coulant dans tes veines, te faisant perdre toute notion de danger. D'ailleurs, si tu n'étais pas dans un état si catastrophique, tu te serais méfié de l'homme qui t'accoste. Mais non Leas, toi, tu avances comme tu peux. Tu ne le calcules pas. Tu ignore sans pour autant accélérer le pas. Lui, par contre, avance vite. Idée sombre en tête. Tu n'as pas la notion du danger te guettant.
C'est au même moment que tu entends une voix de femme. Tu souris. Heeeeyyyy !!!! Ouais, t'es carrément bourrée. Complètement faite. Ronde comme un cul de pelle. T'as entendu la dame ? Casse-toi ! Tu pouffes de rire en t'approchant de l'inconnue, posant une main sur son épaule. Ou plutôt te tenir à elle. Dans cet état là, tout le monde est ton ami. Tu ne fais plus de différence entre gens malsain et bien intentionné.