La peau de l’ours ft V.

@Viktor Jenkins | Impression que tu vas crever. Gueule de bois foudroyante. T’as foutrement bien fêté l’arrivée de la nouvelle année. Maintenant faut assumer. C’est enfoncé dans ton siège que tu monosyllabe avec V. Relation qui te fait rien mais pour l’heure converser te demande trop d’efforts. T’as usé de tes privilèges pour affréter deux jets privés pour passer quelques jours en sa compagnie en Suède. C’est dans les montagnes que tu vas te refaire une santé. Et en apprendre davantage sur le garçon. T’as envie de savoir si tous les sous entendus vont se concrétiser. Ou non et ca t’ira bien aussi. Heures de vol où tu profites pour dormir. Et ca te semble trop court malgré tout. Stewart t’annonçant la descente. Tu t’attaches et laisse les experts faire leur job. Une fois atterri, c’est dans une voiturette que tu es déposé au premier café que tu vois. Jogging casquette lunette et beaucoup de chewing-gum. Plus qu’a attendre le Grey.

Me voilà à l'aéroport avec un putain de jet privé qui m'attend pour partir en direction de la Suède, un pays qui m'a toujours fait rêver depuis que je suis gosse. Avec un mec qui est en train de me retourner le cerveau. Faisant voler en éclat la première règle que j'avais mis en place pour me préserver. Ne jamais rien attendre, ne prendre que ce que l'on me donne. Il fallait voir les choses en face, j’espérais quelque chose.

Embarquant dans un avion au standing plus grand que tout ce que je pouvais me payer, je m'installais dans le fauteuil, le casque sur les oreilles avant de me concentrer sur un nouveau programme. Cherchant à occuper volontairement mes pensées. On me proposait repas et boisson mais je ne prenais que du café et de l'eau, mon estomac était bien trop noué. Dormant pendant quelques heures, j'arrivais enfin à destination.

Prenant une voiture qui m'emmenait jusqu'à au premier café, tout était différent de ce que j'imaginais. Dans le bon sens... J'imagine ? Les sacs sur l'épaule, toujours la veste en cuir sur le dos, les cheveux attachés en chignon et les lunettes de soleil sur les yeux, je l’aperçois derrière ses verres fumées. Un signe de main et un sourire sur les lèvres, je viens m'installer à sa table avant de lui demander. Soupe miso ? Je sais jouer la comédie, on a attendu ça de moi toute ma vie. Mais à l'intérieur, le bordel ne se fait que plus présent. Résonne toi, merde, ne gâche pas tout !

@Alby Harrison

Tu as beau te tenir droit tu es épuisé. T’as encore envie de dormir. Plus tard pour sûr. Les minutes te paraissent interminables. Gueule de bois te rendant insupportable. Tu ne fais que souffler jusqu’à sourire en entendant sa voix. « Tu es trop lent. J’ai faim » voix plus grave qu’a l’accoutumée du fait d’avoir bu fumé et bien gueulé. Tu commandes pour deux. « Notre chauffeur arrive dans dix minutes » comme tu lui as expressément demandé afin de discuter avec le boy en face de toi. « comment va ? »

Son teint trahit le nouvel an qu'il a passé. Un sourire sur mon visage, je l'écoute ronchonner avant de lui tendre une bouteille d'eau. Tu te plaindras à ton chauffeur... Prenant place, je rajoute un nouveau café à sa commande. M'installe dans le fond de la chaise en soutenant son regard. J'ai le même genre de voix lorsque je sors de concert. Lâchant un léger rire, passant une main aux ongles vernis de noir sur mon menton. Content d'être ici. En ta compagnie. Et toi ?

Tu acceptes la bouteille d’eau et vides la moitié avant de remettre le bouchon. Tu le remercies et places la bouteille au milieu de la table. Pourquoi ? Bonne question. Chauffeur aura forcément prévu a manger mais tu ne l’as juste pas mentionné. - Tu es d’humeur taquine boy. Ce n’est pas un reproche, ca te plait bien. - J’ai hâte de te semer en randonnée. Rictus en coin. Tu remercies la serveuse quand elle dépose le plateau. La chaleur de la boisson te revigore. - Envie d’un programme en particulier ? Quitte a faire une première dans un pays autant se plier a ses désirs

Petit à petit, le noeud que j'ai dans l'estomac semble se défaire tandis que je commence à me détendre. Le sourire ne se décolle pas de mon visage. Je pourrais regarder autour mais mon regard toujours sur lui. Le rire prend la suite, mes yeux se détournent un détourne un instant avant de revenir vers lui. La randonnée. Je comptais bien faire de mon mieux pour lui clouer le bec.
Il paraît que les ours sont voraces dans la région en plus... Nouveau rictus sur le coin des lèvres alors que j'attrape mon café pour boire une gorgée. Faire un tour de métro avant de prendre large pour le bon air que tu m'as promis ? Pour aujourd'hui tout du moins. Rebuvant une gorgée en continuant de le regarder.

Tu ris doucement à sa remarque concernant les ours. Tu comptais - si l'occasion se présente - n'en faire qu'une bouchée de lui. Une façon de se réchauffer que tu peux justifier. Tu hoches la tête à son envie. - Donc jouer les touristes citadin. Je demanderais à notre chauffeur de ne récupérer que nos valises et on se débrouillera pour aller au chalet une fois les visites faites. Tu regardes ta rolex - seul élément expliquant ton statut de bourgeois britannique - pour jauger en combien de temps, tu vas devoir marcher dans la ville. Les dix minutes s'écoulent et tu présente ton fidèle acolyte à ton nouvel ami. Celui-ci connait parfaitement tes penchants mais ça l'intrigue toujours autant quand tu lui montres quelqu'un. Tu lui expliques le changement de programme et vous le suivez jusqu'au SUV. Tu fais tes adieux au confort de la bagnole pour remonter jusqu'à chez toi. T'en profites pour mettre des baskets, bien plus confortable et un sweat plus adapté. - Tu as besoin de prendre quelque chose avant qu'il ne parte ?

Sourire qui se dessine lorsqu'il se met à rire à ma remarque. Acquiescant légèrement, j'avais longtemps entendu parlé du métro de Stockholm qui était une véritable œuvre d'art. Il est loin d'ici ce chalet ? Terminant mon café pour reposer la tasse sur la table. Je l'imaginais entouré de neige, perdu au milieu de la nature sauvage. Mais il était peu probable que ça soit le cas si on pouvait remonter par nos propres moyens. Peu importe.

Saluant le chauffeur d'un signe de tête modéré, je suis les hommes jusqu'au SUV avant de poser mes sacs dans le coffre. Précisant de faire attention à celui portant le plus de patchs et de badges de festivals et/ou de groupes. Il y avait mon ordi à l'intérieur. Jetant ma veste pour changer pour un sweat plus épais, je secouais la tête. J'ai tout. Glissant mes mains dans les poches arrières de mon jeans, je lui laisse terminer les derniers détails avant de le laisser me rejoindre. On va par où ?

Tu ne peux lui en vouloir de jouer les touristes car c'est ce que tu as fait il y a dix ans. Tu t'étais même perdu et tu as failli frôler l'hypothermie en t'explorant dans d'autres sentier non balisés. Mais c'est ainsi que tu étais tombé amoureux de la ville. En vérité le chaleur est à 30 minutes en voiture et le double à pieds. Ton record pour le moment est de 45 et tu comptes bien le battre cette année. Mais pour l'heure, tu embarques ton sac à dos version léger et tu laisses V. mener la danse. - C'est toi le touriste toi qu'on suit. Mais tu viens le tirer sur le sweat pour aller dans la bonne direction quand même.

Je suis partagé. Entre visiter ce pays qui me fait rêver depuis des années et profiter de l'homme qui a permis que tout cela soit possible. Qui sait quand l'occasion se representera dans les deux cas. Pour l'heure, il y a un endroit qui me tient particulièrement à cœur de visiter.

Sentant mon sweat se tendre, je tourne dans la direction qu'il m' indique avant d'ouvrir la marche. Le téléphone dans la main pour essayer de trouver l'entrée du métro la plus proche, je suis comme un gamin dans un parc d'attraction, le regard attiré par tout ce qui me change de mon quotidien.

Je me tourne vers lui, le sourire sur les lèvres, alors que je ralentis le pas pour qu'il vienne à mon niveau. Si tu devais me conseiller un endroit ici ?