RPLibre ✰ Life is emotionally abusive

27/08/2014

Life is emotionally abusive

marché de noël de Boston, City Hall Plaza, Boston.
décembre 2023
@Sofia Dunn-Aguera & #RPLibre
aucun pour le moment

Je venais de finir les marrons chauds que j'avais acheté, et c'était excellent. Je pense que c'est l'une des choses que je préfère quand vient la période de Noël. J'aime tout. J'aime le goût, j'aime le fait qu'on manque de se bruler en l'épluchant, j'aime le sentiment que j'ai, quand j'en mange. Enfin, je termine mes marrons chauds et je vais vers la patinoire, où je loue des patins. C'est un peu triste de vivre ce village de noël seule mais j'ai décidé de ne plus compter que sur moi-même. Je voulais et je souhaitais quelque chose de romantique mais faut se rendre à l'évidence, ça ne sera pas demain la veille. J'enfile les patins, allant faire quelques tours. Toute emmitouflée dans mon manteau blanc, après quelques tours je prends la confiance et décide de mettre les mains dans mes poches. Je sais pas exactement ce qu'il se passe ensuite, je sais pas s'il y avait quelque chose sur le sol ou si je me prends les pieds dans les patins de quelqu'un d'autre, mais je fais un petit vol plané et je chute sur quelqu'un avant d'atterrir sur mes propres fesses, ma cuisse droite ayant beaucoup pris et me faisant mal d'un coup. J'espère que vous avez rien ? ne perds pas la politesse, malgré le fait que je sois toujours au sol, enfin au sol, sur la glace.

(Sofia Dunn-Aguera)

I'm doing good, I'm on some new shit, been saying "yes" instead of "no", I thought I saw you at the bus stop, I didn't though. I hit the ground running each night, I hit the Sunday matinée. you know the greatest films of all time were never made.

@Sofia Dunn-Aguera

Fin de service au cinoche, un collègue qui propose de sortir un peu. Pourquoi pas, je dis. Pas envie de rentrer à la maison, envie de prendre l’air. Marché de Noël ? Ah. Merde. Trop tard, me voilà embarqué dans le froid, littéralement enguirlandé. Pas que j’aime pas les festivités, juste… Pas trop la tête à ça, j’aurais préféré un truc posé. Mais bon, trop tard, je suis, chope un chocolat chaud en chemin, un peu par mimétisme, mais surtout parce qu’on m’invite. Direction la patinoire, visiblement, l’autre est à fond dans le folklore. J’en suis - après tout, pourquoi pas, je veux bien y mettre un peu de bonne volonté. Pas que je sois à l’aise sur des patins, on en est à peu de choses près au niveau de Bambi sur glace, mais soit. Mon collègue est pris d’une envie pressante, on se dit qu’on se retrouve sur la piste. Je loue une vieille paire, l’enfile, me lance sans trop d’assurance, mais arrive à m’éloigner du bord après quelques tours de piste. Un, deux, trois… Cinq, dix tours, toujours pas de signe de l’autre. Je sors mon téléphone - je suis bientôt en rade de batterie. Je m’emploie à envoyer un “T’es où ?”, et là, bim. Je sens quelqu’un me percuter, je me vautre sur la glace, coudes en avant par réflexe. Aïe. Je suis sonné, reste au sol le temps de reprendre mes esprits. Je regarde autour de moi - à un mètre de là, une nana en manteau/robe-de-chambre/peignoir blanc est assise sur la glace, se tenant la cuisse droite. Elle me demande si tout va bien. “Ouais… Ouais, ça va.” je grommelle. Mes coudes et mes genoux me font un peu mal, réception oblige, mais ça a pas l’air trop méchant. Je regarde autour de moi, récupère mon téléphone qui a atterri pas loin - un des coins de l’écran a un peu morflé après être tombé sur la glace. “Et merde.” J’essaye de me relever, manque de me viander à nouveau, mais arrive à me redresser sur mes jambes, un poil tremblantes. Quelle idée naze, sérieux. Je tends une main à la fille qui m’a percuté pour l'aider à se relever “Ca va la jambe ?” je lui demande, en faisant un signe de tête en la désignant.

(Invité)