les incompréhensions qui se succèdent. et pourtant le visage face au miroir, les doigts qui tirent les tempes pour tirer le trait noir. celui pour attiser ce regard séducteur. pour lui. celui qui te fait tourner la tête sans savoir comment te reconnaître. toi tu ne connais rien à l'amour sain. paradoxe de tes ambitions professionnelles. cordonnier mal chaussé. le corps qui grimpe dans sa voiture et la joue qui se tend vers lui. baiser sur ta joue pour te saluer et un instant frissonnant de ses lèvres sur ta peau. c'est lui qui te fait poser des questions. les mêmes en boucle. celles qui te font te sentir trop conne. suffisamment pour douter de toi. toi qui peut avoir trop confiance, parfois pas assez. les pieds qui se n’est pas comment danser dans la macarena improvisée. je crois que si je suis là c'est que oui ! paysage qui défile dans la route commence à tracer son bitume sous les roues. comment t’as connu le restaurant ? pourquoi tu l’aimes bien ? pourtant plus simple de choisir un restaurant en ville mais, c'est la route qu'il préfère emprunter pour te faire manger.

vers quoi ça mène tout ça ? ce soir, l’envie de le voir. l'envie de simplement être avec lui, inconsciemment peut être, attiser cette flamme qui brûle déjà. est ce que c'est le fait de porter la vie, un début d'être vivant mélangé de vos deux ADN qui te rends si proche de lui ? tes croyances qui se succèdent dans le fond des pensées. persuadée qu'une connexion se fait forcément quand les corps se touchent, quand l’union physique et émotionnelle est totale pendant l’acte. t'essayes toujours de protéger tes énergies quand tu donnes ton corps à quelqu'un d'autre. mais gauthier, l’attraction précipitée d'une nuit qui ne t'a pas laissé le temps de simplement te projeter dans ta bulle protégée. vos énergies unis pour ne faire qu'une, et même une nouvelle de plus. celle qui s’est aussi éteinte dans le creux de ton ventre. tu n’as pas réussi à préserver cette âme nouvelle, sentiment coupable. pourtant simplement pas de ta faute, un fœtus non viable, dans tous les cas. et tu es dans cette voiture maintenant, la tête retournée par son parfum masculin. par ses mots sur son père. le point commun aussi. tu sais ce que c'est de vouloir la paix. de vouloir s'échapper quand tout commence à basculer. paternel qui a quitté la terre il y a déjà trop d'années. qui a laissé cette amertume déprimée dans son passage. c'est simple. comme lui. c'est ce que t'aimes chez lui. simplicité déconcertante quand le monde porte trop de chevilles prêtes à exploser. un regard sur ta main quand la sienne se glisse dans tes phalanges. vous entrez dans le bâtiment, les doigts qui s'entrelacent. vous entrez dans ce bâtiment en image de couple sur lequel personne ne pourrait douter. une table au fond. les fesses qui s'incrustent dans le bois. ouais j'aime beaucoup ! amoureuse du sombre, sous tous ses angles. les yeux qui finissent par s'arrêter sur lui. les azurs bleutés qui se mélangent. pourquoi tu m'emmènes ici alors ? si c'est ton recoins de paix et de solitude ? les mains qui se lâchent quand le serveur amène les cartes et une petite assiette d'amuses bouches. un doigt qui vole rapidement un bout de cake.et le visage qui se déconfit un instant, quelques projectiles de mie qui sejectent hors de ta bouche, gracieux. c'est chAauuUUud ! la paume de main devant la bouche pour tenter de rester discrète dans ton agonie buccale.