les larmes du silence (veelan)

une expérience hors du commun. ma première dans ce milieu. je ne regrette absolument rien des deux semaines et demi que j'ai passé à new york mais je suis dans un sale état. je ne dormais que deux à trois heures par nuit. j'ai profité de l'expérience à 300%.  c'était magique. première fois que je me plonge autant dans cet univers qui me passionne au plus haut point. j'ai fait des rencontres incroyables. j'ai parlé avec des gens dingues. je me suis fait connaitre un peu, je reviens de new york avec une dizaine de commandes. je suis refait. en plus de me faire du fric, je vais pouvoir me faire un nom. grâce à cette expérience, mon nombre d'abonné à triplé sur les réseaux sociaux. je commence à me démarquer petit à petit. j'ai même reçu une invitation à un événement à los angeles dans quelques semaines. je n'aurais pas pu espérer mieux côté professionnel. c'est le feu. contrairement à ma vie personnelle. comme si l'abondance dans ces deux aspects de ma vie ne pouvaient pas se combiner. j'avance jusqu'à chez toi avec une boule au ventre. je ne suis pas serein. la nervosité s'empare de moi à chaque pas. je me faufile à l'intérieur de l'immeuble et me poste devant ta porte d'entrée. * je suis devant, dis moi quand c'est bon. * je suis à l'heure, peut-être un peu en avance. j'attends que tu couches ton fils. j'attends que tu me donne le feu vert pour te rejoindre.

Je ne suis pas vraiment sereine à l'idée de revoir Arlan. Même si après notre visio jeudi soir, la situation a évolué entre nous. Savoir que je le revois, et de la manière dont ça se présage, j'avais peur de resombrer dans mes sentiments pour lui. Mais je sais que je ne dois plus sombrer et ma force se trouve à quelques mètres de moi, dans sa chambre. Je ne voulais pas qu'Adrian me revoit dans un sale état. Non, j'attendrais d'avoir une relation stable avant de lui présenter quelqu'un. C'est bien pour ça que je ne veux plus qu'Arlan le voit. Je lui envoie un message pour lui dire que je suis libre, que le petit est dans sa chambre, à dormir, normalement... Lorsque j'ouvre la porte, je vois l'étudiant qui m'attendait. évidemment, ma respiration se coupe quelques secondes. -- Salut... Entres... Je me recule pour faciliter l'accès et referme la porte derrière moi. Le palpitant s'affole car on ne s'était pas revu tous les deux depuis la soirée qu'on a passé ensemble le samedi précédent Halloween. Je ferme les avant-bras contre ma poitrine, sentant bien la différence entre l'écran qui nous protège et la réalité. -- Tu veux boire quelque chose ? après tout, il se doit d'être polie....

plus les secondes défilent et plus je ressens le stress. la tension monte en moi. la pression de te revoir. je ne sais absolument pas ce que ça va donner mais j'ai envie de te voir. croiser ton regard. te parler. te serrer dans mes bras. je n'ai pas forcément bien agit. je me suis précipité et je me suis laissé embarquer dans les tourbillons de mes émotions. de cette pression que je ressentais. de tout ce bordel qui tournait en boucle dans mon esprit. je n'en suis pas libéré à 100% mais je vais mieux. beaucoup mieux. ce court séjour à new york m'a fait énormément de bien. et même si j'y ai vécut un ascenseur émotionnel assez intense, je reviens l'esprit un peu plus clair. rapidement, la porte s'ouvre et dévoile ton visage. faible sourire sur mes lèvres. mon palpitant s'accélère dans ma poitrine. « salut, merci » je prends soin de ne pas parler trop fort pour ne surtout pas réveiller le petit. j'enlève ma veste et la pose dans l'entrée avant de me tourner vers toi. tu me proposes quelque chose à boire. j'hausse les épaules et lâche un petit rire. « j'veux bien un café s'teuplait » sinon je risque de ne pas tenir debout longtemps. j'ai beaucoup de sommeil en retard, je n'ai pas réussi à me reposer entièrement en si peu de temps. tu te mets en route vers la cuisine. j'attrape ton bras pour t'empêcher d'aller trop loin. « attends » je te force à te retourner, à me faire face et avant que tu ne puisses réagir, j'enroule mes bras autour de toi. flemme de passer des heures à se regarder dans les yeux, à dire des banalités. si tu dois me repousser, fais le mais au moins je serais fixé.

Dès l'instant où je le vois, je sens tout mon corps se crisper sous les émotions fortes. Le palpitant s'affole de retrouver l'homme dont les souvenirs ne sont qu'heureux à ses côtés. Parce que notre rupture et toutes ces douleurs, je les ai vécu à distance. Je n'arrive pas à réaliser que ce cauchemar était bien réel. Pourtant, je la garde cette distance. Elle me protège. Je feins la politesse en lui proposant à boire. A sa réponse, j'acquiesce. -- Je fais ça. Je pourrais respirer un peu. Cette fuite, je n'y parviens pas jusqu'au bout. La pression de sa main sur mon bras m'arrête nette. J'ai à peine le temps de comprendre que je me retrouve face à lui, dans ses bras. Ma tête se baisse, la surprise me fait perdre mes moyens.  -- Arlan... J'ai l'impression qu'il vient d'exploser tous mes efforts pour ne pas m'effondrer. Pour ne pas repenser à ces sentiments et la séparation douloureuse. Ce serait mentir de dire qu'il ne m'a pas manqué. Je laisse tomber mon visage contre son épaule alors qu'il me serre contre lui. Ma main opposée vient se caler dans son cou. -- Je ne savais pas qu'on pouvait détester quelqu'un et l'aimer si fort en même temps. Lentement, mon visage se tourne pour laisser la trace de mes lèvres sur sa peau. ça fait mal. et du bien à la fois. tout est paradoxal. je ne devrais pas le revoir mais il est là. je l'ai laissé venir à moi. et m'atteindre à nouveau...  

un café. de un parce que j'en ai cruellement besoin et de deux parce qu'il faut bien que je te réponde quelque chose. je n'arrive pas à interpréter tes réactions, ta façon d'être avec moi. alors je réponds simplement. sans me prendre la tête. sans chercher trop loin, je l'avoue. délicat sourire sur mes lèvres. va pour un café alors. et au moment où tu te tournes pour te diriger vers la cuisine, j'attrape ton bras et t'oblige à te stopper. à te retourner. je déploie mes bras autour de toi pour un tendre calin. t'avoir contre moi après tout ce temps. je ne sais pas encore si tu comptes me repousser ou non. sentir ta tête contre mon épaule m'indique que non, tu ne comptes pas t'échapper. pas pour l'instant en tout cas. je soupire en entendant tes mots. « et pourtant si... » je sais ce que t'es en train de vivre. je comprends tes émotions et tes ressentis. j'ai vécu la même chose avec styx il y a peu. ce mélange de haine et d'amour. c'est fort et destructeur. et ça me fait tellement chier d'être celui qui te fait ressentir tout ça. mes bras se resserrent un peu plus contre toi. je te garde contre moi. ton parfum parvient à mes narines. mes yeux se ferment délicatement. « j'suis tellement désolé pour ce qu'il s'est passé » murmure au creux de ton oreille, sans avoir le moindre contact visuel avec toi. « j'espère que tu sauras me pardonner un jour d'être un petit con impulsif qui agit sans réfléchir ... » un petit con qui voulait juste bien faire mais qui a merdé sur toute la ligne. le timing n'y était pas, ça aurait été pire si on avait continué tous les deux. je le sais. j'ai cette intuition là. mes bras ne te quittent pas. ta chaleur me fait du bien. beaucoup de bien même.