Journée pluvieuse, esprit apaisé. Ilithya aime la pluie, venant de Londres, c'était préférable, me direz vous. Il est tôt ce matin, une tasse de thé à la main, installée dans son fauteuil massif près de la fenêtre, elle regarde les gouttes s'écraser sur la vitre. Une heure plus tard, elle envoie un message, espérant retrouver son 'compagnon' de route lorsqu'il s'agit d'aller faire un tour au musée de Boston. L'écran du téléphone s'allume, réponse positive. Et elle n'en demande pas plus. Car elle sait plus ou moins à quelle heure il devrait être là. Le temps s'est drastiquement rafraîchi, vêtue d'une robe en laine noire elle jette un manteau du ses épaules pour la préserver du froid ambiant. Et elle décide de marcher, jusqu'au centre ville. Encore une fois, les longues balades à travers la ville, elle y est habitée; quand on vient de la capitale Britannique, c'est en se perdant qu'on découvre les trésors que la cité avait à offrir. Et depuis quelques années, elle a fait de même avec Boston, ses yeux se perdant sur le moindre petit détail alors qu'elle sourit parfois alors qu'elle reconnaît une influence historique dans la petite statuette dissimulée au dessus de la porte d'un appartement.
La haute façade du musée finit par se dessiner devant elle. Ilithya marque une pose de quelques secondes, prend une inspiration et entre. Certains membres du staff la reconnaissent, certainement car elle passe bien trop de temps ici. Pathétique diront quelques langues de vipères. Mais la brune s'en fiche totalement, car c'est dans l'étude du passé qu'elle trouve son confort depuis de si longues années. Récemment le musée a fait acquisition de nouvelles momies ; piquée par la curiosité, elle a naturellement voulu vérifier. Alors qu'elle se retrouve dans la section qui se veut dédiée à l'Égypte, son coeur ne peut s'empêcher de se faire lourd. Quelqu'un d'autre aurait dû être là avec elle... Comme toujours, elle ne peut s'empêcher de penser à son frère. Elle observe le sarcophage à peine ouvert de façon à préserver le corps de la lumière mais déjà ses yeux s'animent et s'éclairent. Elle repère ça et là, tous ces petits points qui permettent brièvement la datation de la dépouille.
Et elle s'assoit sur le banc sans dossier en velours rouge. De son sac, elle sort son précieux carnet où elle conserve les croquis de se qui l'inspire ou de Ceux dont elle peut croiser la route. Quelques minutes plus tard, elle ne peut s'empêcher de noter que la luminosité ambiante devient très légèrement plus sombre non loin d'elle, lui indiquant la présence d'une autre personne à ses côtés. Son crayon continue de s'animer pendant bien cinq secondes avant qu'elle ne tourne très légèrement la tête vers la silhouette qu'elle connait si bien et c'est tout bas qu'elle prononce :

- Monsieur d'Harcourt, j'ai failli vous attendre...

Sourire fin qui se dessine sur son visage, alors qu'elle le taquine déjà, brisant les règles idiotes de l'université d'Harvard.