t'es encore secouée de l'explosion de la veille. physiquement tu t'en sors bien, t'étais venue récupérer une personne un peu éméchée pour la reconduire chez elle - dieu merci, les soirées c'est vraiment pas ton truc et c'est sans doute ce qui t'a évité d'être plus gravement blessée. les secours ont quand même tenu à ce que t'ailles à l'hôpital pour faire soigner ta vilaine blessure au front et tu te retrouves avec un méchant pansement à l'arcade sourcilière. mais tu vas t'en remettre beaucoup plus facilement que d'autres, tu peux pas te plaindre. tu te diriges vers la sortie de l'hôpital - du labyrinthe - mais ton regard se pose sur la silhouette de gauthier. un soupir traverse tes lèvres, t'as même pas la force de fuir alors que tu voudrais juste rentrer chez toi, te reposer. ❝ salut. ❞ tu glisses tes mains dans les poches de ton manteau. ❝ je trouve pas la sortie. ❞ c'est ton excuse pour lui adresser la parole, mais ce n'est pas un mensonge non plus. t'es fatiguée, t'es pas à l'aise à l'hôpital et t'es vraiment paumée dans les couloirs.

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tu lèves les yeux vers gauthier qui te paraît plus froid que d'habitude, qui ne prend pas la peine de se retourner. tant pis, tu n'as pas envie de le déranger et tu as ta réponse, c'est ce que tu voulais : sortir vite de cet endroit et oublier l'odeur caractéristique de l'hôpital. tu te diriges vers sa sortie puis te figes en entendant sa voix, il s'est finalement retourné. un sourire discret étire tes lèvres et lentement tu te tournes à nouveau pour lui faire face. ❝ Je ne veux surtout pas t'embêter, tu dois avoir beaucoup de travail. ❞ comme d'habitude t'as l'impression d'être de trop, de pas être au bon endroit et de l'empêcher de vaquer à ses occupations. tu ne veux surtout pas qu'il se sente obligé de te parler ou de s'inquiéter pour toi. tu hausses les épaules. ❝ Ça va, juste quelques égratignures. ❞ tu pointes du doigt ton front et le gros pansement qui s'étale ❝ j'étais venue récupérer une copine un peu pompette donc j'ai échappé au pire. ❞

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t'as pas envie de le déranger plus que nécessaire, tu te doutes qu'il doit avoir beaucoup de travail après ce qu'il vient de se passer. tu comptais simplement t'éclipser comme une petite sourire avant qu'il ne te retienne - et finalement tu vas pas te mentir, ça te déplaît pas de passer quelques minutes de plus en sa compagnie. ❝ tu as du avoir beaucoup de patients ce soir. ❞ t'as l'impression d'être de moins en moins en sécurité dans cette ville, les drames se succèdent. sans compter cette drogue qui se vend un peu partout et prolifère dans les rues de boston. tout ça te met mal à l'aise, par rapport à ton enfance. t'as vécu assez de drames à cause des addictions. ❝ tu plaisantes ? on dirait harry potter. ❞ que tu bougonnes. ❝ demain matin j'irais chercher une crème pour faire disparaître la cicatrice. ❞ déjà que tu manques de confiance en toi, là t'as l'impression d'être au bord du gouffre.