Drugs • Lena

Une relation vouait à l'autodestruction. Voilà comment on pourrait décrire leur lien.

Conduisant l'une des voitures les moins coûteuses de ma collection, je me retrouvai finalement devant le dortoir des dudleys à l'attendre.

inconnu sortit des limbes. rendez vous nocturne, un coup d’tête. aucune destination, l’infini en guise de trajectoire. tombe dans le gouffre quand je me retrouve face à toi, assise dans ta caisse. moteur encore vibrant, encore chaud. - hey.. visage qui se tourne, le regard qui se pose sur ton ombre. - t’attends quoi ? pour entamer la descente.

La regardant monter dans la voiture, j'enclenchais la vitesse avant de laisser la nuit, nous engouffrer. Accélérerant alors que nous n'avions encore quitté les rues de Boston. Esquivant les voitures avec aisance alors qu'elles semblaient nous percuté. Toujours aucun son s'échappait de ma bouche.

vitesse noue l’estomac. abstraction des dangers qui déferlent dans les phares qui passent en flash. silence frustrant. - tu comptes pas m’parler ? sans te regarder. les orbes face à la route encore trop pleine. les rues trop vivantes pour une lune déjà trop haute. spectatrice d’un ultime massacre, des pneus qui hurlent sur l’bitume abîmée.

T'as envie de tailler la bavette ? Dans ces moments là, je n'en ressentais pas le besoin mais qui sait. Le faire pourrait peut être faire quelques choses de différents. Continuant de rouler pendant quelques minutes, je finis par m'arrêter sur le bas côté dans une ruelle plutôt calme. Descend. Sortant avant de claquer la porte, mettant la capuche sur ma tête.

- ouais. c’est pas ton rôle ça ? d’parler et d’écouter les autres le faire ? docteur à la con. de ceux qui détruisent plus que ce qu’ils réparent. spécialiste des cas compliqués. attrape secrets. pour les manipuler à ta guise. j’ferais pas partie d’une de tes patientes. j’te laisserais jamais entrer dans ma tête, chercher les noeuds et brouillards. frein à main tiré. suit l’ordre en retrouvant l’air glacé. mains dans les poches, regarde autour sans rien reconnaître. - et maintenant ?

En temps normal, quand je joue le citoyen modèle. Le savoir était le pouvoir. Avoir cette emprise sur les gens avaient quelques choses de grisant. Mais en ce moment, ça ne suffisait plus.

Ne regardant pas plus que cela autour de nous, j'attrapais un pied de biche avant de lui envoyer. Nous nous approchions d'une voiture. Honneur aux dames.

- quand tu mens à tout l’monde ouais.. j’vois. trop bien. les songes en guise de bulles d’air. bonnes qu’à nous maintenir encore un peu à la surface. le fer froid qui retombe entre les mains, les yeux qui se baissent dessus. se relèvent vers toi encore plus vite. - viens on joue. sourire en coin. la malice à demie innocente. inconsciente. - cap ou pas cap tybalt.. les paumes qui enveloppent le pieds de biche. tendue à l’horizontale. - dis moi c’que tu veux que j’fasse et j’te dirais si j’suis cap.

C'est plutôt le monde entier qui se ment à lui même. Moi je ne faisais que recoller les pots cassés quand c'était possible et que les personnes me laissaient faire. J'étais aussi un menteur dans cette immense théâtre mais je faisais en sorte de me plier au rôle qu'on voulait me donner.

Souriant en coin lorsqu'elle proposa son jeu, j'acquiescais légèrement avant de donner mon premier défi. Cap ou pas cap de braquer cette voiture et de se barrer avec ? C'était une voiture sport, elle en avait facilement sous le capot.

- et t’as envie d’être qui c’soir ? quand on fera semblant que le monde nous appartient. quand on peut endosser n’importe quel rôle. acteurs des bas fonds, à chercher qui on est en essayant tous les visages. hochement de tête en guise d’approbation. ouvre la partie, jette un coup d’œil à la voiture. la contourne pour m’arrêter devant la portière. pieds de biche que je cale dans la fente, secoue la barre métallique. force. fronce les sourcils quand ça devient trop dur. craque le verrou, déforme l’ouverture en froissant la carrosserie. - j’sais pas la démarrer. montre moi.