VAGUES À LAMES ( LERCAN )

♫♪ danses avec les fantômes. endormis. réscussités. réouvre les plaies encore souillées par le sang. le sien. à elle. sans le savoir, les mains qui plongent en plein dedans. poignard dans le coeur, tourne la lame en torpillant les images. les sales. celles qui rendent coupable de tout. qui t’font endosser le mauvais rôle. celui que tu gardes depuis tout c’temps. héros que tu n’es pas. celui qui sauve pas. message en attente, distribué mais, reste sans réponse. silence nébuleux. pièce encore pleine, les miroirs aux milles visages. ceux que j’regarde à peine. ne chercher que toi. qu’est c’que tu fous putain ! prête à te retrouver là-bas, à brasser les chaires humides, sous les néons. les mêmes. toujours. porte battante qui fouette l’air, t’es là. sans vraiment l’être. c’est pas toi, pas l’même. carcasse qui se plie, s’effondre. fais pas ça. fais pas ça. c’est d’ma faute. c’est moi. - non.. arrête.. les envies de fuites s’évanouissent, talons qui grincent trop vite contre le carrelage. - respire.. ça va.. l’élan brutale, paumes chaudes recouvrent ton ovale. sinistre vision. - j’suis là lorcan, regarde moi. main qui glisse contre ta nuque, ramène ton visage dans le creux de mon cou. serre fort. l’étreinte qui espère tout réparer. - c’est d’ma faute.. pardonne moi. le pardon murmuré à l’oreille. tristesse qui envahit les orbes. azurs qui se ferment, les phalanges qui se raidissent pour te garder là. contre moi. reste là.

♫♪tombe ouverte, jamais réellement scellée. profondeur abyssale, le cauchemar qui s’arrête jamais. le besoin de chercher une raison, n’importe quelle cause à détester. creuse encore, dans ton âme abîmée. parce que j’veux savoir pourquoi je cours à la perte. pourquoi je t’aurais jamais entièrement. tombant de tes remparts que je m’épuiserais à escalader. chute libre. le vide comme berceau, le néant en bourreau. coeur en otage, dans les entrailles de ton chagrin infernal. sans faille. entre ses griffes, te condamne à l’exode éternellement. solitude, liaison où tu trouves ta sécurité. paix qui n’en est pas une. enfer que t’essayes de dompter, habitué à brûler par ses flammes. lèvres échouées contre mon épaule, souffle que je ressens à peine. presque vivant. tes mains sur mes joues, barrage superficiel. - c’est pas toi.. secoue la tête. c’était pas toi. refuse de te voir porter les fautes. tomber sous les bombes. sous les drames qui t’enterre vivant. les ongles qui s’agrippent à ton t-shirt. sauvetage à la dérive. les pas qui valsent ensemble jusqu’à heurter la vasque. buste légèrement en arrière, cherche ton regard. loup boiteux. trop beau pour être vrai. le charme brisé qui enivre. t’es beau putain, même à terre. même quand tu cherches une raison de reculer.  - parce que j’suis incapable de partir.. toi tu ressens rien mais, moi j’ressens tout. myocarde fou. respiration qui en vibre. - et, j’te ressens partout depuis que t’es là.. index qui passe sous ton menton, te guide à tourner la tête. plongé dans mes rétines. - moi j’peux pas mais toi, si.. compte sur moi. appuie toi sur moi quand tu suffoques. fracasse mon monde quand l’tient est déjà détruit.. embrasse moi à chaque fois que le souffle te manque. les doigts qui remontent à ta joue. l’effleure de leurs pulpes. de ta tempe à ta mâchoire. caresses profondes et subtiles à la fois. - t’es incapable de t’aimer.. laisse moi l’faire pour toi. dégringole la main. passe dans le creux de tes reins, appuie pour te plaquer contre moi. intensité qui ronge les viscères.

mortel. l’obscurité de tes yeux. ébène cruelle. je pourrais tomber cent fois dedans. en redemander encore. passion dégénérée. sulfureuse addiction. les orbes tâchés par les commotions, gâchent mon reflet. noirceur hermétique, te cloisonne dans un univers où t’as laissé les portes closes trop longtemps. jusqu’à moi, jusqu’à ce nous. ici, entre ces mêmes murs maculés d’histoires. stériles. sans lendemain. qu’on retient à peine. et, il y a eu nos empreintes. les premières. peintures qu’on a effritée à se vouloir si fort. collision barbare, on était pas prêt à se vouloir encore demain. - ça se raconte pas.. y’a pas de mot pour ça. ça t’fait perdre la tête, ça fait mal, ça fait trop d’bien.. ça t’donne une raison de vivre. même quand tu veux pas. même quand tu penses que c’est mort, que t’as plus rien à donner. parce que quelqu’un, quelque part a déjà tout aspiré. ça te tombe dessus, ça remet tout en cause. - il m’restera ce coeur, encore plein d’toi.. ça vaudra l’coup cette fois. est-ce que toi aussi ? tu m’dessines sous tes paupières ? quand elles se ferment comme ça. est-ce que tu m’vois rire dedans ? mon prénom au bord de tes lèvres. percutant. parcourt l’échine, l’a fait vibrer de tout son long. paumes chaudes pressent les côtes, étouffent la peur au ventre. sincérité tragique, donne envie de s’y perdre. à jamais. sans arrêt. légères secousses, lippes massacrantes. implore la démence. visage qui se frôlent, les yeux à moitié fermés, pulpeuses cherchent de nouvelles plaies. d’autres morsures. cuisses reposent sur tes flancs, assise à moitié sur la vasque. souffles qui s’embrasent. s’embrassent. - t’es sûr ? jambes qui se resserrent encore. le besoin que tu restes, que tu mentes, que tu tombes avec moi. lèvres qui se délient, ouvre la bouche dans un gémissement. arrête un baiser à la limite, retiens les pulsions qui se déchaînent. - dis le.

soulève le souvenir. de cette nuit orageuse, pluie qui martelait les fenêtres de nos demeures solitaires. résonnant avec nos intérieurs fragmentés de brèches invisibles. souffrances muettes qu’on cherchait à éteindre. à remplacer. toi, en faisant danser tes phalanges. cherchant les traitres bons qu’à t’faire purger la rage. qu’à accentuer les ombres au tableau. moi, inerte au milieu de la pièce. moi, perdue. lassée d’onduler pour eux. et, t’es apparu. de nulle part. resté, partout à la fois. illusion qui s’accroche au sommeil. le même visage dans mes rêves. dans mes trêves. les « encore » dessinés dans les billes. les bouts des doigts qui te tiennent, suppliants de rester encore. de pas nous fuir, d’oublier que t’es mort. hoche la tête doucement, paralysée par la tentation. ferme les yeux quelques secondes, laps de temps qui suffit à ta paume de rencontrer le tourment. celui que t’as créé. explosif dans la poitrine. vibrations plus intenses sous tes phalanges dominatrices. baisse le regard, main qui vient se poser au-dessus de la tienne. te pousse à appuyer plus fort. sentir les battements qui déraillent. myocarde incohérent, n’arrive plus à suivre sa symphonie. - tu l’sens ?.. tu sens comme c’est réel ? que j’mens pas ?.. quand il te hurle qu’il veut que toi. qu’il est prêt à s’eventrer pour te laisser entrer. inconscient. minimise les terreurs que tu pourrais y installer. encore nous, au centre de tout. de rien. là où le temps lui même suspend son souffle. porte qui s’ouvre. esquisse indécente. tes doigts trop hauts sur mes cuisses. prémices d’un désir salace. vicieux. aucune importance. j’veux qu’ils voient, à quel point on est beaux. répond au sourire dans la même intonation. quitte la terre, logée entre tes bras.

coeur en convalescence. retrouve la foi. l’émoi des premières fois. des idylles dessinées sous tes doigts. caresses trompeuses, allumeuses quand la paume se resserre plus intensément. douceur cache les hécatombes, les hématomes que tu finiras par laisser en chemin. route sinueuse, s’enfonce l’âme, cherche à ramener les damnés. à la vie. à la mort. aucune importance tant que tu m’embrasses encore. m’enlaces comme s’il n’y avait pas d’autres corps. d’autres flammes dans tes décors. me jette dans la fosse, avec l’espoir que tu me rattrapes aussi là-bas. quand tout sera noir, que j’en verrais plus la fin, brûlée de tout les côtés. est c’que tu me trouveras encore ? scandaleuses révélations. abdique, suppliante, pressée de crever pour tes lippes. pour ces sentiments que tu connais pas. aliène les sens, le cerveau en vrac, s’éparpille les images de toi. rétines qui refusent de t’effacer. qui te dépeignent toujours, même les yeux fermés. foutue dépendance.