Il avait réussi à oublier son rendez vous... Sérieusement, À croire que ce petit con n'en avait rien à foutre. Faisant en sorte de lui communiquer un nouveau lieu de rendez vous, n'ayant pas envie qu'on me relie ou me soupçonne de lien avec le gang. J'attendais donc Lorcan sur un banc d'une plage isolée.

rappelé à l'ordre par les démons laissés sous l'oreiller. encore cerné par les cicatrices de l'insomnie de la veille. toi et ton foutu rendez-vous. pas oublié, seulement enfoui sous l'déni en espérant qu'ce soit toi, tybalt, qui m'oublie. raté. les mains enfoncées dans les poches, les iris qui s'risquent pas à se poser sur l'eau derrière ton dos, figées sur le sol. - salut.. on peut bouger ailleurs ? loin du trauma, évité depuis des années, souvenir crucifiant des vagues qui emporte tout, même les corps des enfants.

Ce qui me poussait à assumer mon rôle ? Cette putain petite voix qui me répétait en boucle que je n'étais qu'un sale looser, que je finirais comme mon père à taper sur mes gosses parce que je n'arrivais pas à voir la fin du tunnel. Cela n'arrivera jamais, plutôt crever....

Alors sa voix me parvenait enfin aux oreilles, je me levais du banc pour lui faire face. Aller, ramène toi... C'était parfois ce genre de réaction que me faisait penser que la maladie n'avait pas encore totalement pris le pas sur mon esprit.

Les mains enfoncés dans ma veste en cuir, lunettes rondes sur le nez, je l'emmenais dans un hôtel à l'heure un peu plus loin. L'ironie de la situation me faisait rire intérieurement, Poussant la lourde, je pénétrais dans une chambre au thème d'Alice aux Pays des merveilles, la première qui s'était présenté sur l'écran. Je m'asseyais finalement contre le chat du Cheshire, sortant de ma poche, un mélange personnel qui nous rapprocherait probablement du narguilé de la chenille bleue. Comment te sens-tu aujourd'hui ? Observant son visage et ses expressions en continuant de manipuler.

porte déjà le regret de m'être laissé embarquer; conneries de thérapie. symptôme des jours mauvais. le diable qui cogne à la porte et un rendez-vous presque manqué pour m'empêcher de lui ouvrir. paysage qui change, les pas qui foulent le sol en silence et qui éloignent la matérialisation d'mes cauchemars. bien visé. à croire qu'tu ressens déjà ce qui brûle dans la poitrine, œil habile, expérimenté, perçoit les ronces qui gravitent autour du myocarde.
les épaules se résignent enfin à s'relâcher quand la porte s'ouvre sur la chambre des secrets. l'air qui rempli à nouveau les poumons, renaître au pays des merveilles. iris noires qui s'laissent glisser sur les couleurs agressives, tout près du glauque, royaume des camés. - charmant.. carcasse qui s'écrase sur le canapé imitant la tasse du chapelier, les avant-bras échoués nonchalamment sur les cuisses. - sûrement mieux que demain. fatalité glissé dans un sourire en coin, plus intéressé par ta mixture que par le fait d'parler. meilleur remède. - tu l'connais depuis longtemps ? priam. tout pour éviter d'me confronter. retarder l'échéance.

Je trouvais sa réaction face à l'océan des plus intéressantes. Lui a qui il était très difficile d'arracher un mot concernant sa personne venait de m'ouvrir une brèche sur sa personnalité. Mais pour le moment ce n'était qu'une petite ligne supplémentaire sur un dossier, il en faudrait un peu plus pour pouvoir l'exploiter.

Je terminais de rouler ce que j'avais entre les doigts avant de finalement retirer ma veste. Lui tendant le précieux sésame accompagné de sa partenaire embrasée, je continuai de l'observer avec attention.

Esquivant par une autre question, je continuais de l'observer avant de faire un pas dans sa direction, me permettant peut être de gagner du terrain. Je le connais depuis qu'il est arrivé sur Boston. Et toi ? Le laissant initier la première bouffée, attendant mon tour.