journée difficile. l'enterrement du papa d'ollie. riche en émotion. c'était aussi un peu tendu. j'ai voulu être présent pour elle, pour la soutenir. être un bon ami. mais émotionnellement, ça a été assez dur pour moi aussi. je ne le connaissais pas personnellement mais je vis dans sa maison. voir la détresse non assumée chez ma colocataire m'a brisé le coeur. j'aimerais pouvoir en faire plus pour elle mais c'est impossible. il faut que je reste à ma place. je n'ai surtout pas envie de l'étouffer. alors je compose avec le temps qu'elle m'accorde. j'ai gardé la tête haute ces derniers jours mais je n'ai qu'une envie, c'est de m'effondrer. il s'est passé beaucoup de choses récemment. je n'ai pas encore pris le recul nécessaire pour continuer à avancer. je marche dans le flou le plus total. j'ignore vers quoi je me dirige et ça ne me ressemble tellement pas. mes envies et mes besoins sont en totales contradictions. je tire sur cette cigarette en t'attendant, comme si ma vie en dépendait. perdu dans mes pensées. plongé dans un monde qui n'appartient qu'à moi. un monde tout en bordel où j'ai grand besoin de faire un tri. petit coup d'oeil à mon portable, j'ai un peu d'avance. comme d'habitude. incapable d'être spontané et d'arriver en retard. je marche un peu pour éviter de trop penser. mon sourire s'illumine en te voyant arriver au loin. ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu. ça va me faire un bien fou de passer la soirée avec toi. j'en ai besoin. tu me sors de ma zone de confort grâce à ta personnalité très dure. je crois que c'est ce qu'il me faut. et comme je suis qu'un gamin dans ma tête, je te fais un signe de la main de loin, pour bien te foutre la honte. faut que tu te détendes un peu sian. trop de sérieux en toi. je lâche un rire en voyant ta tête d'ici.

le soleil était déjà em train de se coucher quand tu es sorti de chez toi pour te rendre au point de rendez-vous. Arlan devait déjà t’y attendre, il avait besoin de parler, problème sentimentale. Ca te dépassait tout ça, t’es loin d’en être um après-tout. Peut être car ta dernière relation s’est mal fini et que tu as un enfant perdu dans la nature. T’en sais rien en fait, t’aimes pas trop penser à tout cela. T’es venu en transport et tu remarquas bien vite le plus jeune qui te faisait déjà de grand signe… la discussion, ca reste à revoir pour lui. Tu levas les yeux au ciel, arrivant finalement fave à lui. “alors le chouineur, comment ça va ? Je t’ai pas trop fait attendre?” demandas tu en arquant un sourcil. Il avait l’air crevé ou déprimé, t’allais devoir lui changer les idées ce soir. Tu te feras rembourser plus tard pour ton temps. “allez on rentre, on va éviter de se faire remarquer plus” tu posas ta main dans son dos et l’invita à avancer en direction de l’entrer du bar.

le grand enfant que je suis te fait signe de loin. je sais à quel point tu es rigide. peut-être même un peu coincé. mais t'as cette dureté qui me manque. ce caractère fonceur et impulsif que je n'ai pas. je t'admire tellement sian. j'aimerais avoir ton aisance et ton assurance. tu parais tellement sur de toi et ça, peu importe la situation. ce n'est pas mon cas. je suis submergé par mes émotions et mes ressentis. je suis dans la sensibilité. certains diront que c'est une chance de pouvoir expérimenter la vie à 300% et d'autres diront plutôt que je manque de caractère. que je chouine beaucoup. comme toi. tu m'appelles le chouineur mais à nous deux, je suis certain qu'on ferait une bonne moyenne. « nan ça va, j'étais un peu en avance » comme d'habitude. j'aime bien me poser avant une soirée. prendre le temps de fumer une clope pour vider mes émotions et faire place aux nouvelles que je vais absorber volontairement ou non. je rigole à ta remarque. « ça va, abuse pas j'ai pas fait la groupie en courant vers toi et en sautant dans tes bras » t'es toujours dans l'abus toi. on entre dans le bar. s'installe à une table. « c'est gentil de payer ta tournée sian » que je lance avec un sourire amusé sur les lèvres. t'as rien dit mais je te taquine un peu. je sais que tu vas réagir au quart de tour. « bon, comment tu vas ? »

La discrétion, il connaît pas Arlan. Tu étais persuadé qu’il le faisait pour t’emmerder d’ailleurs. Tu finis par le rejoindre, le saluant comme à ton ordinaire en l’appelant le chouineur. Au fond, tu le faisais surtout pour le taquiner, tu l’aimes bien Arlan. Il est attachant en plus d’être canon. Il était en avance et toi, tu arrivais pile à l’heure. Tu grimaças en l’imaginant joué la groupie, t’en avais littéralement des frissons dans le dos à cette pensée. « n’essaye même pas de faire ça, je suis assez doué pour éviter les gens. Tu te taperais la honte en te vautrant » dis-tu d’un sourire moqueur. Par la suite, tu le poussas légèrement pour qu’il entre dans le bar. Un long soupire sortit de ses lèvres, tu te doutais déjà que tu allais devoir payer : plus vieux des deux obliges. « une seule tournée, je suis pas crésus. » dis-tu en secouant la tête. Tu te mis à l’aise, retirant ta veste alors que tu regardais déjà les différentes bières que le bar avait en pression. « comme une vie classique, je vais normalement et toi ? » tu ne peux pas dire que tout va bien, t’es genre assez neutre comme mec après tout.

c'est chiant, t'es toujours très sérieux. l'impression que tu ne te déride jamais. toujours très stricte dans ta tenue. tu ne relâches jamais la pression. toujours droit et sérieux. le stricte opposé de moi. je peux comprendre que mon comportement en déroute certain. en rebute d'autres. c'est pas un problème pour moi. je reste fidèle à qui je suis. un mec qui parle un peu trop, qui rigole beaucoup et qui ne semble rien prendre au sérieux. pourtant, je suis du genre hypersensible donc mon côté un peu extravagant - ou pas - c'est pour prendre du recul face aux émotions qui arrivent et m'absorbent de plein fouet. une pseudo barrière qui ne fonctionne pas à chaque fois. « j'suis plus fauché que toi c'est sur » je rigole inévitablement. « mais c'est super gentil sian, j'paie la deuxième avec plaisir » parce que je ne vais surement pas me contenter d'un seul verre. hors de question. « ah ? bah écoute ça va aussi. j'ai besoin d'évacuer un peu la pression là, les verres vont faire du bien »

T’aimes bien Arlan, il te sortait un peu de ton confort. Tu n’en avais pas l’habitude, mais ça te plaisait autant que ça te saoulait. Tu savais qu’il était plus jeune, et plus vivant que toi. « ça reste à voir si je suis vraiment le plus riche des deux » mais bon, t’allais trouvé ce que tu voulais faire et tout ira bien. Enfin, faut déjà que tu saches si tu veux être un pompier à temps plein ou te lancer dans l’armée peut-être ? tu n’en sais rien au fond. Ça te foutait en rogne à chaque fois, alors tu préférais ne pas y penser. Tu avais déjà commandé deux bières, alors qu’il te demanda si tu allais bien. Comme toujours, tu répondis vaguement, plutôt intéressé de savoir si c’était son cas à lui. « c’est ce que j’ai cru comprendre. Il t’arrive pas mal de chose dans ta vie et tu as besoin d’en parler, c’est ça ? c’est ce que tu as compris dans ses sms en tout cas. Il avait besoin d’évacuer le stress. « alors, raconte un peu » t’es une bonne oreille, et tu diras ce que tu penses, comme toujours.