moving like a knife
si vous avez arrêté de vivre ensemble y a un an et demi, si t’as décidé d’arrêter tout ça quand tu sortais encore avec marlon, t’avais toutes les raisons du monde ; parce que tu voulais te tenir correctement, que tu voulais être sérieuse dans cette relation qui avait fini par devenir plus importante que les autres. pourtant, ça t’a pas empêchée de fauter ; une salle à l’hôpital où vous travailliez tous les deux, une nuit de garde, personne à l’horizon. aucun regret pourtant, vérité balancée au visage de marlon y a quelques mois de ça, après lui avoir annoncé ta grossesse pour le voir s’enjouer avant de se mettre à chialer sous ton regard de sorcière dès que tu lui as avoué que tu venais tout juste d’avorter. t’as aucune idée de qui il pouvait bien être, marlon ou theo, theo ou marlon. pas un autre, tu le sais. mais tu le sauras jamais. et t’es bien contente comme ça. pour autant, depuis cet été, t’as décidé de te réinstaller avec lui, attirée à jamais dans ses filets. « ferme-la. » t’as horreur qu’il mette le doigt sur cette jalousie inassumée ; définitivement pas prête à l’avouer. vos corps comme des aimants, de ses lèvres tu te délectes avant de le piquer à ton tour sur sa jalousie. « d’tous ceux qui s’foutront d’me voir avec toi. » de tous ceux qui viendront te voir alors même qu’il sera juste à côté, de ceux qui te glisseront leur numéro dans la main, de ceux qui trouveront n’importe quelle astuce pour t’aborder. ton sac attrapé, tu lui emboîtes le pas jusqu’à monter sur sa moto, les bras enroulés autour de sa taille pour te tenir. le casque par ses soins retiré, t’esquisses un sourire à son idée, incapable pourtant de pas le piquer. « c’serait dommage qu’un autre l’fasse à ta place. » le jeu est dangereux, aussi bien pour lui que pour toi, tu le sais ; pourtant, y a qu’avec lui que t’as envie de finir la soirée. mais t’as envie de l’énerver, de le rendre dingue, qu’il en puisse plus.