cocktail à peine entamé entre les doigts. gorgée fébrile, encore au premier verre. les pensées encore indemnes, couleuvres saisissantes. étouffent. resserrent leur étreinte. cruel débat sans cesse. culpabilité qui ronge, me repasse dans la tête les dernières scènes. la même apocalypse, le même desordre assourdissant. épuisant. coeur qui ne veut pas lâcher prise, s’accroche à ce seul amour. à celui qui rend vivant. malgré lui, malgré moi. prisonniers des mêmes chaînes. amour blessant. blessé. amour magnétique, incomparable. toujours ces mêmes foutus questions, ces mêmes peurs, même craintes. et, dans le doute, me dire que le coeur pouvait pas s’tromper autant. dans le noir, le bar comme refuge, comme abris c’soir. cherche les réponses dans le rhum, le réconfort dans la solitude. combattre le mal par le mal. unique reflet dans la glace dansante au milieu du liquide pourpre. tabouret tiré, l’attention à peine touchée. voix de l’inconnu qui se volatilise, trop vite pour que j’en attrape un mot. - j’suis pas.. phrase inachevée dans une maladresse qui tombe bien. regarde le spectacle qui se dessine, la brune dans l’embarras mais, héroïque sans le savoir. m’évite le sale boulot, l’inconnu disparaît vite et laisse un vide que tu viens combler. souffle un rire vide, me retourne vers la paille pour avaler une gorgée. - j’sais même pas ce qu’il a dit, j’étais ailleurs. azurs croisent tes billes. celles qui me regardent avec trop d’attention. toi aussi, t’étais encore trop sobre c’soir. - j’t’ai jamais vu ici.. j’viens souvent pourtant. c’est la première fois ? remplit le silence.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

haussement d’épaules dans un sourire, les yeux vers le verre, paille jouant des glaçons à l’intérieur. tout était devenu bien fade depuis longtemps de toute façon. lui. ce bar. les autres. monde en noir et gris, terne et inerte. regard que je sens insistant sur mon profil me fait relever la tête, retrouver ton regard quand tu me parles de ton arrivée ici. - ah ouais, ça fait vraiment pas longtemps que t’es là alors ? t’es pas trop perdue ici ? c’est dur de tout quitter et de tout recommencer. bientôt trois ans que j’avais entamé le nouveau départ sans résultat de mieux. me tâterais presque à retourner en Italie, l’idée qui revient souvent en ce moment. - c’est beau.. maddy. moi, c’est lena du coup ! ramène la paille à mes lippes pour aspirer une gorgée. - ma boisson préférée, pornstar martini.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;