Le gamin né dans l’eau, faut croire. Passion dévouée pour les eaux salées ou chlorées. L’été pour profiter de kitesurfer, planche au bout des pieds, la toile qui s’envole dans le ciel, le vent pour l’emporter et toi, vulgaire pantin trainé au bout de la poigné. Le vent favorable, les pensées qui veulent divaguer. L’regard qui s’est perdu sur l’horizon, simplement profiter. Cœur qui bat à l’allure de l’adrénaline qui monte. Les pas qui retrouvent le sol, sable trop fin qui s’engouffrent entre les orteils. T’arrives aux abords de ce type, visage embrumé, les lèvres pour jurer de toute la mauvaise foi de sa journée. Un regard qui se redresse vers lui quand ses accusations sont portées au matériel. L’dos facile. Si c’était endommagé elle volerait même pas un peu ta voile. Un trou c’pas ergonomique avec le vent, il parait. L’rire est moqueur quand ses bras s’agitent pour s’extirper de sous sa haine. Toi l’piquet posé à côté sans même bouger, les phalanges qui enroulent le câble autour de ton bras. Commencer dans l’eau c’est plus simple. Il te suffit de chercher le vent, le bon courant et te laisser emporter. Pour commencer, du moins.

Tu l’reconnais, le mec nerveux. Le mec à l’égo piqué. Tu l’reconnais de loin, toi avec la tête en melon parfaitement taillé. Le monde pourrait bruler vif pour simplement adoucir ta haine qu’on soit meilleur que toi dans quelque chose que tu affectionnes. Extrême, peut être. Réel, pourtant. Tu ricanes, une nouvelles fois, lâchant tes affaires pour l’aider d’un revers de bras, débarrasser la voile. Hm, j’te reconnais, je crois. Je t’ai déjà vu à Harvard.. Boxe ? Soccer ? Les yeux qui se plissent quand tu dévisages ses traits. T’as trop trainé dans les clubs sportifs pur ne pas réussir à remettre un visage croisé trop souvent dans les allées.