l'esprit en bordel, dualité entre la raison et le reste. demeurer sage. tu l'as promis. mais bordel, tu sais que ça sera dur. dur de résister comme de t'éloigner comme vous l'avez prévu. tu veux juste garder ces quelques heures précieuses pour lui et toi, une dernière fois. c'est pas la première fois que la distance s'impose à vous, mais cette fois, ça te brûle dans le corps. tu donnes l'impression que ça t'atteint pas plus que ça, mais t'as jamais voulu que ça se passe comme ça, que ça provoque de la douleur chez cleo, de l'éloignement sécuritaire pour ingvar et toi. t'as merdé en pensant qu'il n'y aurait pas de conséquences, mais elles sont bien présentes, à t'attaquer de tous les côtés. les mots durs mais honnêtes de novel qui se sont bien encrés dans ton cerveau de moineau. et cette question qui tourne en boucle. et si ? et après ? et ? et quoi, encore ? demain c'est loin. demain tout peut basculer. demain, tu peux ne plus être là. c'est comme ça que tu vois les choses. vivre maintenant plutôt que de reporter à un lendemain incertain. clope que tu écrases avant de quitter ton appartement, laissant ta canette de soda traîner sur la table. prendre la route jusqu'à chez lui, musique hurlante dans l'habitacle pour faire taire le vacarme de tes pensées intrusives qui te torturent. couper le moteur en bas de chez lui, t'annoncer à l'interphone, revêtir ton plus beau masque souriant pour faire comme si rien n'allait changer.

La situation n'était pas facile. Ni pour Ingvar ni pour Kahena. Cette impression d'avoir franchi une ligne de trop. D'avoir merdé. Et surtout, à aucun moment, lui, ne pensait à Thalyssa. Peut-être était-il temps pour lui de mettre fin à cette relation. Il pensait bien plus à Kahena qu'à sa copine actuelle. Il avait même plus de peine pour Cleo que pour sa copine. Il s'en voulait d'être la tentation pour sa meilleure amie. Il ne voulait pas qu'elle faute comme il avait pu le faire. Il ne comprenait même pas comment ils avaient pu en arriver là. Après tout, ils avaient de la chance que Cleo accepte les plans à trois. Alors pourquoi faire des choses derrière son dos ? Il avait bien dormi, certes, mais le réveil avait fait mal. Se sentant coupable, il avait directement envoyé un message à sa meilleure amie. Qui lui avait demandé qu'ils se voient. Chose qu'il ne comprennait pas, étant donné qu'ils devaient mettre de la distance. Le temps de calmer un peu leurs esprits et ardeurs. Mais il ne pouvait pas lui dire non. Alors là voila qui sonnait chez elle. Tout en soufflant un bon coup, il vint lui ouvrir et face à elle il se trouvait bien bête. "Vas-y rentre." Puis il lui laissait le chemin pour qu'elle rentre. Elle connaissait le chemin. "Fais comme chez toi." Ou pas trop non plus quand même.

@Kahena Malacki

devant cette porte, tu te demandes vraiment si c'était une bonne idée de venir jusqu'à lui. et si c'était prendre un risque trop grand ? et si ça foirait ? qu'au lieu de vous éloigner, vous provoquiez encore pire qu'avec ces messages échangés ? le doute s'installe et persiste jusqu'à le voir ouvrir. tu n'oses pas le regarder dans les yeux, préférant fixer ses épaules que d'affronter une réalité qui pourrait faire vaciller ta conscience. léger sourire que tu lui adresses en entrant dans l'appartement que tu connais si bien. « t'as été long, j'ai failli attendre. » lancer une pique comme d'habitude, donner l'illusion que rien n'est bizarre. ton sac que tu envoies valser sur le canapé, pour ne pas changer les mauvaises habitudes et tu regardes autour de toi. « t'as abandonné les gamins chez tes frangins ? normalement j'me fais attaquer. » lui faire enfin face. oser le regarder dans les yeux. glisser les mains dans les poches arrières de ton short en jean et te pincer les lèvres. « j'vais me servir à boire. » tu sais tellement pas quoi faire de ton corps que tu cherches des excuses pour bouger et fuir, enfouissant ta tête dans le frigo pour essayer d'y voir plus clair, piocher la première canette que tu trouves. souffler un coup en fermant les yeux.

Devant elle, il faisait beaucoup moins le malin. Il ne savait ni quoi dire ni quoi faire. Les mains dans ses poches, il la regardait entrer et faire comme d’habitude. Il se demandait encore pourquoi elle avait souhaité le voir. Rien que tous les deux. Pour lui, c’était joué avec le feu. Il ne voulait pas faire ça à Cleo et encore moins à Kahena. Pourtant, quand il la regardait, il n’avait qu’une envie, la prendre dans ses bras et lui déposer des baisers sur tout son corps.  Evidemment, elle était venue habillée peu habillée. Mais pouvait-il lui en vouloir ? Il est vrai qu’il faisait plutôt chaud dehors. « Ils sont avec mon père. Le grand va chez le coiffeur et après ils vont prendre une glace à la plage il me semble. » Même si garder au moins un des deux auraient pu les aider, pour éviter de faire une quelconque connerie. Seulement, si elle souhaitait parler, c’était mieux d’être seuls et non dérangés par un quelconque bambin en train de pleurer ou demander de l’attention. Il la regardait aller se servir dans le frigo, et alors que sa tête disparaissait dedans, il s’avançait vers elle. Les mains sorties de ses poches, il vint l’entourer de ses bras pour lui offrir un câlin. « J’ai pas eu mon bisou, j’aime pas ça. »

les enfants absents, c'était augmenter la probabilité d'une dérive qui ne devait pas se produire, c'était vous laisser cette brèche dans laquelle se faufiler dans le plus grand secret alors que c'était défendu. Bordel, tu comptais un peu sur leur présence pour calmer le chaos de ton désir et tu vas devoir compter seulement sur toi-même. « ils vont bien profiter de leur grand père, c'est cool. » Le fuir et te rafraîchir les idées autant que se peut dans le frigo, avant de sentir ses bras qui t'entourent. Frisson qui remonte l'échine alors que tu plaques ton dos contre son torse, tes mains sur ses bras et les yeux clos. Tu te retourne face à lui sans te dégager de son étreinte, lui entourant le cou et en le regardant, essayant de dissimuler les émotions qu'il pourrait y déceler. « serre moi plus fort.. » pour ne pas fauter, ne pas t'écrouler, ne pas te laisser t'enfuir.

Les enfants n’étaient pas là et ça ne les aidait pas. Se retrouver tout seuls chez Ingvar était jouer avec le feu. Mais il voulait la voir. Il n’avait pas pu lui dire non. Même si en la voyant sur le seuil de la porte, ça avait été légèrement bizarre. L’envie de l’embrasser, de la serrer contre lui. L’envie de faire ce dont ils avaient parlé par téléphone mais qui était interdit sans la présence de Cléo. Tout ce moment était interdit ; mais l’interdit est excitant n’est-ce pas ? « Ils s’adorent. Donc j’en profite… » Il en profite pour avoir des moments seul, ou pour voir des femmes. Ou Kahena par exemple. Alors qu’elle faisait comme chez elle, il envoya tout valser pour la prendre dans ses bras. Au diable les interdits. Il pouvait bien lui faire ce câlin non ? A sa demande, il la serra davantage contre lui. Sa façon à lui de lui dire qu’il ne voulait pas qu’ils se quittent. Qu’il voulait la garder près de lui. Frigo ouvert, il la poussa contre, comme si le froid allait les réveiller. Comme si ce froid pouvait stopper toutes ces ardeurs en lui. Elle pouvait d’ailleurs le sentir, tellement son corps était proche d’elle. « Pourquoi t’es venue Nana ? »

lutte cornélienne entre la raison et le reste. l'envie de céder qui se manifeste dès lors que ton regard s'est posé sur lui, mais il y avait cette promesse faite plus tôt qu'il fallait tenir. pourtant, cette dernière était déjà caduque, quand tu t'es pointée ici. mais tu ne pouvais pas ne pas le voir, c'était plus fort que toi, plus fort que tout, tu voulais sentir ses bras autour de toi, son odeur apaiser le tumulte intérieur, sentir sa peau sous tes doigts.. et merde, tu sens que le contrôle s'échappe de ton mental. « t'as bien raison.. » que tu laisses échapper avant de t'enfuir loin de cette tentation qu'il représente à cet instant. et tu commences à le sentir bien fort, que c'est bien plus qu'une simple tentation, qu'il prend trop de place, mais tu veux pas, tu peux pas écouter ces pensées. tentation qui se rapproche, qui éveille les sens qui se manifestent et se bousculent brusquement. tu t'accroches à lui pour suspendre le temps qu'il vous reste ensemble, bien que ce ne soit pas un adieu, tu sais que ça sera un au revoir bien trop long pour vous deux, et tu ne veux pas de ça. tu ne veux pas que ça se termine ainsi, que ça se termine tout court. tes doigts qui accrochent ses cheveux, caressent sa nuque en fermant les yeux, tête posée contre son torse pour sentir les battements de son coeur contre ton crâne, cherchant à apaiser la course effrénée du tien par la même occasion. corps poussé contre le frigo, tu relèves les yeux dans les siens. sentant ses ardeurs contre toi, tu mords ta lèvres en laissant glisser tes doigts de sa nuque à sa joue, pouce qui vient effleurer ses lèvres. « j'en avais besoin.. envie.. » et l'envie, elle te bouffe de l'intérieur là. et t'arrives même plus à la dissimuler dans ton regard et tes gestes, si bien que tu fuis son regard. « mais si tu préfères j'peux m'en aller.. »

Lutter ou céder. Il était complètement perdu le jeune homme. Etre raisonnable ou non. Ecouter son cœur ou sa raison ? Il n’arrivait pas à comprendre ce qui se passait avec la jeune femme qui était censé être sa meilleure amie. Celle qu’il connait par cœur. Celle qui le connait par cœur. Il pensait que leur première fois avait été une erreur. Ou tout simplement la preuve que l’amitié homme/femme n’existe pas. Il pensait réellement que ce n’était qu’une question d’une fois. Sans s’imaginer refaire quelque chose avec elle et sa copine. Son premier plan à trois. Avec deux femmes. Il avait été aux anges. Mais était-ce parce que Kahena était l’une des deux ? C’était sans compter cette fois où ils ont légèrement dérapé par messages. Typiquement pas le genre de messages que l’on s’envoie entre meilleurs amis. Pourtant il ne s’attendait pas à plus : Kahe étant couple, il ne voulait pas qu’elle quitte sa copine. Trop mignonnes ensembles pour que ça se stoppe.

Il avait accepté qu’elle vienne le voir, sans savoir où cette entrevue allait les mener. Son cœur. La raison. Il était divisé et ne savait pas quoi faire. Penser à lui. A elle. A Cleo. « Reste là… » Lui dit-il tout en lui tournant son visage pour qu’ils se regardent de nouveau dans les yeux. Sa main passa alors dans les cheveux de la brune, alors que son visage s’approchait dangereusement de celui de la belle. Seulement quelques petits centimètres les séparaient. Il pouvait sentir son souffle. Il avait envie d’avaler ce souffle, de n’en faire qu’un seul. Mais il savait que s’il se laissait aller maintenant, il ne saurait plus s’arrêter. Soufflant alors un bon coup, il posa son front contre le sien. « Qu’est ce qui nous arrive Nana ? » Surnom qu’il lui avait donné depuis que son grand avait décrété qu’elle s’appelait ainsi, n’arrivant pas à prononcer tout son prénom. « Pourquoi j’ai à ce point envie de t’embrasser ? De sentir mon corps s’unir avec le tien ? » C’était les yeux fermés qu’il lui posa cette question. Tentant de se contrôler.

rien de tout ça n'avait de sens pour le moment à tes yeux. ou du moins, tu ne voulais pas ouvrir les yeux sur une évidence effrayante, te complaisant dans le déni plutôt que de t'avouer cette réalité absurde. vous avez toujours nié auprès de ceux qui vous prêtaient une idylle, des sentiments partagés qui se lisaient dans vos regards, parce que ça semblait insensé. mais maintenant, tu te poses la question alors que tu ne devrais pas. pourquoi ça t'a tant touchée qu'il avoue à son ex votre première fois ? pourquoi t'as senti cette amère pointe de jalousie quand il disait qu'il allait passer le week-end avec sa copine ? pourquoi t'as voulu lui envoyer ces messages à lui et pas à ta copine ? pourquoi ce que tu as toujours évité t'explose en pleine gueule maintenant ?

t'as besoin de le sentir contre toi comme tu as envie de le fuir pour ne pas perdre la face, pour ne pas trahir les mots précédemment envoyés. pourtant, tu t'accroches à lui, t'es soulagée qu'il te retienne en te demandant de rester. t'es soulagée et perturbée en même temps, parce que la retenue sera dure. frisson qui parcourt l'échine quand sa main glisse dans tes cheveux et que tu sens son souffle à la fois trop proche et trop lointain. ton regard qui retrouve l'obscurité alors que tu viens mordre l'intérieur de tes joues pour ne pas céder, long soupir qui se fait entendre à sa question. « j'en sais rien.. » laisses tu échapper à sa première question, papillons qui s'agitent dans ton ventre à ses derniers mots. « pourquoi j'en crève d'envie, moi aussi ? pourquoi tu m'rends aussi faible et fébrile même quand t'es pas là ? pourquoi j'pense à toi comme ça ? » sentir ton visage grapiller encore un peu de distance, tes doigts glisser sur sa peau. « pourquoi tu me fais perdre la tête au point de vouloir envoyer chier tous mes principes ? »

Plus rien n’avait de sens dans leur relation. Tout avait changé, sans qu’ils ne le veuillent, le jour où ils avaient franchi cette limite de leur amitié. Où ils s’étaient donnés l’un à l’autre. Ce moment où ils étaient passés de meilleurs amis à amants. Il aurait pu garder le secret. Et il aurait du le faire. C’était ce qu’ils s’étaient dit. Mais quelque chose lui avait fait comprendre qu’il ne pouvait pas garder ce secret. Comme s’il savait au fond de lui-même qu’il serait capable de revenir vers elle. Comme s’il avait voulu mettre fin à cette relation. Pour être totalement libre pour Kahena. Mais tous les deux dans le déni, il leur avait fallu du temps pour le comprendre. Attendre qu’elle soit en couple à son tour pour comprendre qu’ils doivent arrêter d’être avec d’autres. Qu’ils semblent être attirés l’un par l’autre.

Seulement, il n’est pas capable d’être la raison de sa rupture avec sa copine. Elle qui semble si heureuse avec Cléo. Alors qu’ils sont si près l’un de l’autre, il la regarde, avec envie, passion, fougue, il se refuse tout de même ce péché. Pas une deuxième fois, si on ne compte pas ces fameux messages. Qui semblaient être simplement une alerte. Leur faire comprendre qu’ils ne peuvent pas se retrouver en étant seulement de meilleurs amis. Parce qu’ils ont cette attirance incontrôlable. En écoutant ses paroles, il ferme alors ses yeux, pour s’empêcher de l’embrasser, là, sur le champ. Serrant des points, il souffle un bon coup, avant de se reculer. Laissant une bonne distance entre eux. « On peut pas Kahena… On peut pas faire ça à Cléo. » Et alors qu’il la regardait, il se mordit les lèvres. « Fais chier… » Mettant fin à l’espace entre eux, il la plaqua contre le frigo derrière elle, pour venir l’embrasser. Goûter à ses lèvres, de nouveau. Il avait pourtant essayé de se contrôler. Mais en vain. Une de ses mains vint se glisser sous son vêtements pour frôler sa peau, venir la toucher. Alors qu’il l’embrassait, il n’arrivait plus à penser à quoique ce soit. Au placard ses principes.