J'entends la chute d'Abril, je suis à l'autre bout du monde, à l'autre bout du fil et je ne peux rien faire... Je m'en veux tellement d'être loin d'elle, de ne pas pouvoir débarquer et coller une raclée à ce mec pour avoir fait du mal à mon trésor...
Non.. Je ne peux plus penser ça. Pourtant là j'ai juste envie de la prendre dans mes bras et de l'entraîner hors du monde, hors du temps, juste nous, dans une bulle chaude et réconfortante , comme avant quand on passait des soirées à mater des séries sans en comprendre le sens, juste pour être ensemble, sous la couette, dans les bras l'une de l'autre...

"Amore oui.. je suis là ! J'ai envoyé le message à ton oncle, il va arriver..." J'ai pu le faire, les mains tremblante, mais le message est parti, il viendra sauver A.

Chose que je suis incapable de faire de là où je suis ... Ma mère passe la tête par le porte coulissante de la salle. "Chaton ça va?" Je secoue la tête, non ça va pas, mais elle reste là, elle attends,... "A. .. Tu es sortie ?" J'ai entendu les bruits des portes , ce type l'a laissé partir? Il n'a pas insisté, il ne lui a pas fait encore pus de mal... Je prie pour qu'elle se sauve, qu'elle se mette en sécurité et que son oncle arrive vite.

@Abril Ojeda <3

Abril a la tête pleine de brouillard, ne comprend pas exactement tout ce qui lui arrive, se laisse simplement guider par la voix de son alphabet. Si Zola n’avait pas été là… si Zola n’avait pas été là, mieux vaut ne pas songer à ce qui aurait pu se passer, dans l’ivresse de cette chambre dans laquelle elle n’a jamais désiré aller. Mais son ex l’avait appelée au bon moment, capable de la sauver même de l’autre côté de la Terre. Âmes sœurs, intrinsèquement reliées l’une à l’autre, comme une évidence éclatante dans le noir. Alors l’étudiante suit la voix qui lui intime de sortir, la lumière au bout du tunnel et son oncle qui, bientôt, sera là pour la tirer d’affaires. Porte laissée ouverte dans son dos – ce n’est plus son problème –, elle peut reprendre le téléphone dans sa main.

– Je suis dans le hall, chuchote-t-elle.

Elle longe les murs jusqu’à trouver l’interrupteur qui illumine le couloir avec un peu trop d’intensité. Sa main blessée relevée pour cacher l’ampoule qui l’illumine, elle remarque pour la première fois le gonflement qui commence dans son poignet. Oups… Mais elle n’a pas le temps de s’attarder, dévale les escaliers pour retrouver l’extérieur.

– C’est bon, je suis dehors !

Cette fois-ci, le ton est plus franc et affirmé, comme surpris par la fraîcheur de la nuit.

Elle n’est pas en sécurité putain je devrais être avec elle… L’Espagne n’était pas une prison dorée, je ne pourrais pas rester la planqué toute ma vie… Et j’allais devoir affronté la réalité, mais là .. Elle m’explosait en pleine tête, Abril seule… A la merci d’un mec pervers… Je voulais le tuer, la tout de suite s’il avait été en face de moi il aurait mangé la semelle de ma chaussure, mais ce qui m’importe c’est de prendre soin de mon Soleil.

Je tente de garder mon calme, son oncle est prévenu, et je reste avec elle jusqu’à ce qu’il arrive… Je lui dis de sortir, qu’elle fuit, et reste en ligne avec moi. « Parfait.. Sort, et tente de trouver un endroit public avec du monde… Un endroit calme où attendre ton oncle. » Un soulagement me prends quand elle affirme être à l’extérieur. Elle est saine et sauve, mais… « Je ne vais pas raccrochée Amore, je reste jusqu’à ce que ton oncle arrive ok ? Je reste avec toi. » Je suis soulagée, je me laisse tomber sur le lit. Elle ira bien... Elle doit aller bien... Je tiens trop à elle pour qu'il lui arrive quelque chose.