T'as eu le souffle coupé le jour où tu l'as reconnu. Le cœur aux bords des lèvres. Tu ne voulais plus le voir à vrai dire. Il était ce douloureux souvenir qui ne devait jamais sortir de sa boite. Mais ce fut franchement raté. Toi qui passe ton temps avec le sourire aux lippes, tu l'avais perdu quelques secondes en l'apercevant. De dos mais tu savais que c'était lui. Tu connais ses traits par cœur - malheureusement, immortalisés à jamais. T'avais pas prévu de le suivre, t'as juste été hypnotisé.. L'envie de savoir s'il allait bine malgré qu'il t'ait abandonné, y'a pas d'autres mots. T'en as versé des larmes pour lui. Comprenant pas pourquoi il t'a laissé sur le côté comme ça. Mais depuis, t'as fait du chemin. Tu sais qu'il a fait ce qu'il fallait. Il demeurait l'époux d'un défunt, que tu avais apprécié par le passé. T'as eu cette sensation d'attendre que la place se libère pour la prendre. Tu l'as fait mais c'était mal.. Surtout vu tout ce que vous aviez fait. Drogues. Sexe. Et on oublie tous les principes qui font des individus des Hommes. Tu ne regrettes pas, si ça a permis à Maelstrom d'avancer mais voilà, tu la revus et tu n'as pas su tenir tes distances. Tu n'as jamais su comment l'aborder et si tu en avais envie mais chaque fois, tu l'observais, sans vraiment être discret. Coïncidence ou non, tu devais effectuer des recherches pour un de tes prochains circuits et devais donc aller passer du temps à la bibliothèque. Faut croire que le Destin se fout de ta gueule ; t'as hésité à faire demi-tour mais le boulot avant tout. T'as pas prévu qu'il t'intercepte - enfin à quoi fallait s'attendre aussi - tu t'es défais de son emprise, comme s'il t'avait brulé. Tu t'es pas laissé démonter, t'avais l'obligation de lui faire face, tu le voulais de toute façon. - Le monde ne tourne pas qu'autour de ta présence Ange, tu sais. Il y a des gens qui parfois ont envie de se cultiver aussi. As-tu besoin de bras pour tes livres ? T'es partagé entre le sarcasme mais demeurer gentil. Tu sais pas comment tu dois te comporter. Si tu dois te mettre à lui hurler dessus ou faire comme si t'avais avancé. Il t'y a forcé sans aucun doute mais force est de constater ; ça te brule le derme de le voir.

Toutes les émotions s'entrechoquent. Tu sais pas comment gérer. Tu montres une attitude arrogante alors qu'au fond, t'as envie d'avorter ton aprem de travail et aller chercher bonheur ailleurs. Mais tu refuses de baisser la garde le premier. T'as changé. Et tu veux lui montrer à qui il a à faire à présent. Tu l'écoutes et éclate de rire à chaque fois qu'il ouvre la bouche. C'est forcé mais t'as pas d'autres armes pour le moment. Lueur surprise dans les iris quand il glisse sur le terrain du sexe. Wow, t'avais pas prévu une telle bataille. Tu masses ta nuque. T'entends déjà tes frères te hurler dessus mais trop tard, tu fais un pas en avant, puis tu t'accroupis pour être à sa hauteur. Deux pieds dans l'arène, t'es prêt. - Oui, c'était moi parce que je pensais pas que tu continuerais à me fuir jusqu'à ici. Faut croire que le Hasard a décidé de te casser les couilles. Ravi de savoir que tu me sens, j'ai récemment changé de parfum. Je te dirais donc de te demerder pour tes livres, j'espère que tu vas te contenter de les consulter sur place, vu comment tes mains semblent bien prises. Pour ce qui est des faveurs sexuelles, je pense que tu as amplement utilisé ma bouche par le passé, faut savoir partager mon ami. T'as vraiment envie de lui crier dessus mais tu préfères la jouer semi cool. Tu iras te défouler au sport. Tu enfonces tes mains dans tes poches, pour masquer aussi les tremblements. Il te fera toujours autant d'effets mais tu ne peux pas perdre face à lui - plus jamais. - On peut savoir ce que tu fais à trainer par ici ? T'as pas un joint à fumer sur un toit ?

T'es déçu de le voir se relever, t'avais encore envie de le combattre. La répartie est pauvre venant de lui alors que tu sais parfaitement qu'il manie le verbe à la perfection, tu l'as déjà vu à l'œuvre, t'as eu cette chance durant des nuits. Mais faut croire que tu n'es visiblement pas un adversaire à sa hauteur, et il le confirme en s'éloignant de toi. Tsss ! T'es partagé entre lui dire oui dégage, efface toi pour de bon et non me lâche plus. La raison, le cœur, le déni, la rage, tout s'entremêle. Ange portant son surnom à merveille. Par sa simple présence, il est capable de te mettre à mal. Ca ne fait même pas trente minutes que vous respirez le même air, et t'es déjà à l'asphyxie. Tsss ! - Comme si tu étais apte à quoi que ce soit, laisse moi rire. Sarcasme, ta meilleure arme. - Je demande à voir que tu lâches inconsciemment. Tu fermes les yeux, détourne le visage - là tu t'en veux très fort d'avoir dit ça. C'est toi qui préfères t'éloigner, l'instinct sait le danger.. Et tu es trop faible. Tes frères te tueront. - Allez bon vent. Battre en retraite est une bonne option aussi.

Tu sais que tu le regrettes à l'instant même où il revient vers toi. Tu sais que tu ne vas pas assumer. T'es au courant de tes faiblesses. De ce déviant désir. De ce mal-être provoqué. Pourtant, tu le laisses faire. Tu le laisses briser tes convictions. tu le laisses te faire souffrir. Tu ne montres rien, tu n'aimes pas te montrer faible. Tu t'en moques d'être en public. La respiration se fait la malle. Tu grondes doucement. Et pas de déplaisir. Malheureusement. Bien au contraire. Il savait parfaitement attiser cette dévorante flamme du passé. Ton corps ne répond pas comme tu le voudrais. Tu ne devrais accepter cette vague qui déferle en toi. Tu devrais l'arrêter et juste t'en aller. Tu vas être déboussolé, tu vas ressasser, tu vas t'énerver et culpabiliser. Trop de ressentiments que tu ne vivais plus depuis que tu avais choisi de ne plus consommer. Tu dois réfléchir et vite. Céder et assumer. Résister et instiller davantage de défis. Malgré toi, tu fermes les yeux appréciant les effluves puis tu les rouvres, mettant ta main, par dessus la sienne. - Ange sois raisonnable. Comment pourrais tu me faire jouir dans une bibliothèque alors que tu dois te coller à moi à cloche pieds, vraiment. Je ne voudrais pas être responsable de nouvelles blessures et que tu fuis encore. Narquois sourire, alors que tu ne voulais pas qu'il s'arrête au fond mais tu refuses qu'il puisse prendre le dessus sur toi. C'est à ton tour de te lancer dans l'arène, tes mains venant se poser sur son torse. - N'oublie pas que je sais aussi jouer, je ne crains aucun endroit, pour te faire murmurer mon nom.

Maelstrom des émotions, des loopings dans le bide. Dernière phrase à l'apparence d'estoc. Douloureux. Ca te fait gronder et pas de plaisir. Mais tu as tristement l'habitude qu'il le fasse. C'était ce qu'il y avait de plus malsain dans votre relation, entre drogue, alcool et sexe ; il y avait ce fantôme qui ne nous avait jamais quitté. Jamais totalement lucide pour parvenir à cesser. Etais-tu en automatique pour ne pas réussir à tout arrêter ? Tu savais que ce n'était pas ok. Coucher pour citer un autre, t'avais plus envie de l'entendre. Mais t'étais dans les filets. T'étais cet ancien camé voulant une ultime dose. Tu le laisse prendre le dessus, prendre ton amour-propre, tu te feras mal plus tard. Pourquoi tu ne fais pas un pas en arrière ? Pourquoi diable, tu ne te ressaisis pas ? Non, tu veux y gouter à ce putain danger. Ca brule. Ca chauffe. Ca tord. Mais tu refuses de ployer le genou. Alors tu deviens un terrain de jeu lapant le moindre désir infligé. Ambivalence des sentiments. Entre encore et ca suffit. T'es plus apte à la raison. Tu veux, tu désires. - Mais fais toi plaisir, tu m'y as habitué tant de fois que tu lâches enfin .. Tranchante vérité. Tes mains poursuivent leur descente, sans pour autant entrer au contact de sa peau. Non, tu veux prendre ton temps. Qu'il puisse te rejeter. Obtenir une énième raison de le haïr. - D'autres me font hurler plus rapidement, serais-tu entrain de te ramollir ? Rien n'a changé finalement. Malsain. Provocation. Revenir à vos habitudes, il faut croire. Ton regard se niche dans le sien, tandis que tu effleures sa bienséance cachée. - Je suis rassuré d'avoir encore de quoi te faire réagir. Ton sourire s'agrandit. Il est hors de questions que tu lui montres autre chose que l'aspect d'un sale gosse. - Il y a un recoin abandonné, si tu veux t'assurer de détrôner celui qui a réussi à me faire t'oublier. C'est faux mais il ne peut pas savoir.