Espace clos. Espace bondé. Dix-huit heures sonne. La foule étudiante vagabonde à la recherche d’un nectar libérateur. N’importe quoi qui pourrait leur faire oublier la charge mentale. Carcasse ombrageuse. Pénètre les lieux. Assaillit par l’atmosphère festive, il pourrait presque sentir ses épaules se détendre. Poids délaissé. Celui de la journée. Continuant son avancé, l’homme se dégage un chemin jusqu’au bar. Commande un whisky, avant de se diriger vers une table de libre. Chanceux. Le cuir balancé sur la banquette, l’homme apparait en t-shirt. Sur sa peau dénudée, danse l’encre indélébile. Le corps enfoncé contre le dossier, il porte le verre à ses lippes. C’est ce moment-là qu’elle choisit pour apparaitre. Fidèle à elle-même. Inchangée. Au présent, se superpose les souvenirs. Les leurs. Et lui. Le vivant devenu fantôme. Comme s’il avait été l’unique lien tangible entre eux deux, avant de finalement s’éteindre et d’emporter avec lui, la fin.

Elle s’avance la brune. Gravit les derniers mètres. Fait revivre un passé qui n’est plus. Pourtant, il en voit les traces. Là. Juste derrière elle. Comme une grisaille qui s’accroche à elle. A sa silhouette. Hanté par lui. Le défunt semble être encore présent. Comme s’il allait surgir. Exactement pareil qu’avant. Inconsciente. De la trame joué dans sa tête. Celle –qui déjà- est repartie au néant. Sur elle, dérive ses émeraudes. S’attardent quelques secondes sur le short, avant de revenir à elle. Il perçoit l’aura familière. Dépoussière ce qu’il pensait perdu. « Askip une petite brune. Avec un short. J’crois qu’son nom c’est Sarah ou … Sora quelque chose… » Mauvais comédien. « T’pourrais peut-être m’aider ? »