Ce serait mentir que de dire qu’elle y est habituée, l’amérindienne, elle n’a jamais été une grande fanatique des boites de nuit, de l’ambiance qu’on y trouve et des personnes que l’on peut y croiser. En même temps, les seules fois où elle a bien voulu lâcher prise, elle n’est pas sans oublier que ces moments ont mal tourné. Et puis… Il faut aussi avouer que ce n’est pas dans l’essence de son caractère, elle aurait probablement pu devenir fêtarde, tomber dans le monde des abysses du monde nocturne, mais elle a toujours préféré la lumière a tout ce qui est obscur.

Alors oui, c’est rare qu’elle s’accorde ce genre de soirée, faute de son calme, de ses instincts studieux, aussi, c’est vrai. Mais parce qu’elle n’a pas vu Haley depuis quelques temps, et qu’elle est en avance sur ses révisions – les examens ayant été déplacé – pour une fois elle a dit oui, sans trop hésiter. Avec hâte d’ailleurs, elle-même surprise de le constater, en toute honnêteté.

D’un geste mal assuré, elle souligne son regard ambré d’un trait, inutile de préciser que du maquillage, elle n’en utilise qu’occasionnellement, les artifices, elle ne trouve pas qu’ils sont importants. Et c’est lorsqu’elle passe sur ses lèvres une couleur légère que son téléphone se met à vibrer, lui signifiant que le taxi qu’elle a commandé vient d’arriver, elle attrape donc une veste en jean, à la volée, enfile une paire d’escarpins à peine usé, et sort de la maison, pressée.

Elle s’engouffre dans la voiture, donne l’adresse et reste silencieuse le temps du trajet, toutes à ses pensées, l’espace d’une seconde, elle réfléchit, observant l’écran de son cellulaire, le numéro de Sheng en favoris… Bien sur, elle l’a prévenu de ses projets noctambules, mais il est vrai qu’à la fin de ces derniers, elle éprouve cette volonté de le retrouver, alors elle arrête de tergiverser et se contente de le lui signifier. Puis la voiture s’arrête face à la devanture de la discothèque, elle paie sa course avant d’ouvrir la portière et de chercher de son amie, la silhouette…