Tu devais n’être qu’un jeu. T’es peut-être un peu parano, et défoncée aussi mais Levy a eu le don d’avoir les bons mots pour te réconforter. Ton ex t’a dit tout ce que tu voulais entendre et même si tu as hésité au départ, te voila en route pour le rejoindre. Sa présence te donne l’impression que ta vie est encore stable, qu'elle ne s'est pas encore entièrement cassé la gueule. T’as pas envie d’passer la nuit à t’apitoyer sur ton sort. Qui aurait cru que ton ex te donnerait un peu de force ? Pas toi en tout cas. C’est sûrement un pas dangereux, mais t’as plus rien à perdre et t’en as plus rien à foutre. Tu sonnes à la porte et quand Levy t'ouvre tu plaques une main sur ses abdominaux pour le pousser tout en t’avançant  : « Bouge.  »Sourire provocateur, tu attrapes sa lèvre inférieure avec tes dents puis tu le relâches :  « Tu m’sers un verre avant ?  » Demandes -tu en regardant autour de toi, tu retires ta veste en cuir que tu balances sur le canapé.  « Tu vois que j'tiens parole.  »

depuis le concert du td garden, et l'effondrement, ta vie avait pris un tournant un peu moins drôle. ta main de prédilection est enveloppé sous une couche de plâtre ou plutôt, ton bras gauche. forcément, t'es emmerdé pour faire pas mal de choses et t'essayes tant bien que mal de développer de nouveaux skills avec ta main droite, ce qui n'est pas simple. et puis, y'a sage aussi. relation particulière, à peine commencé qu'il y a un goût d'inachevé. t'as pas trop compris le revirement, mais t'as pas le choix que de l'accepter. et d'un côté y'a erika, qui est revenue dans ta vie et tu sais qu'avec elle, si elle t'en laisse l'occasion, la situation peut déraper facilement. alors peut être que c'est un mal pour un bien que sage ait décidé de mettre le hola avec toi. sonnerie qui retentit dans l'appartement, tu sais que c'est elle. la porte à peine ouverte qu'elle te pousse pour entrer. toujours aussi aimable, t'es pas surpris de cette arrivée en douceur. — bonjour, je vais bien merci. ah, toi aussi ça à l'air d'aller super à c'que je vois ! pointe d'ironie dans ta voix. tu soupires et tu vas directement chercher deux verres. — tu veux boire quoi ? les yeux rivés sur elle, tu la scrutes un peu avant qu'elle te sollicite à nouveau. cool, t'as besoin d'une médaille pour être félicitée?

Ca doit faire quelques jours que tu n’as pas parlé à Levy, trop occupée dans ton amourette qui a explosé aussi vite qu’elle n’a commencé. T’es épuisée et dégoûtée mais les médicaments que tu prends t’aident à tenir le coup. Ton erreur a été de te remettre en couple alors que tu n’étais pas prête et à peine remise de ta rupture avec Levy que tu aimais encore.  Ce soir, t’as juste envie de te détendre et de ne penser à rien.  Tu rentres comme une tornade parce qu'évidemment, t’as trop de fierté pour lui montrer que t’es au bout du rouleau.  « N’importe quoi qui comporte de l’alcool.  » et pendant qu’il s’occupe à préparer les verres, tu t’approches de lu i; Il est dos à toi et tu passes tes bras autour de sa taille. Ta joue posée contre son dos :   « Putain Lev' , là j'donnerai n'importe quoi pour retourner en arrière ... Au moment où tout allait bien entre nous. .. Si on avait bien géré le truc, j'aurais jamais fait leur rencontre, j'aurais jamais autant morflé.  » Parce que tu te sens à moitié morte là.

t'étais assez surpris de voir erika revenir vers toi. faut dire que les dernières fois que vous vous étiez parlé, elle avait l'air heureuse et bien accroché à sa nouvelle histoire d'amour. t'étais un peu piqué au fond, mais tu te l'avouais pas vraiment. tu faisais passer ça aux yeux de tes potes, comme une simple envie de coucher avec elle à nouveau. mais en réalité, elle comptait pour toi et ce que tu ressentais pour elle n'avait pas vraiment disparu. alors que tu t'apprêtes à ramener deux verres pour répondre à sa demande d'alcool, t'es surpris par son étreinte qui vient se coller à la tienne. tu l'avais invité avec une nette idée derrière la tête, mais en étant aussi presque sûr qu'il ne se passerait rien et qu'elle pleurerait juste son ex. son comportement te surprend et ses paroles aussi. — qu'est-ce que tu racontes? t'as plus envie de m'insulter aujourd'hui? de ta seule main libre qui tenait un verre, tu le reposes sur le plan de travail et tu te retournes vers elle. toujours accroché à toi, ses bras autour de ta taille, tes yeux viennent accrocher les siens. sourcils froncés pour essayer de capter la moindre cohérence perceptible. — t'es bizarre que tu lâches doucement. tu la sens différente. pas comme d'habitude. normalement, elle t'aurait envoyer chier un nombre incalculable de fois en cinq minutes en ta compagnie.

Si t’avais toute ta tête, t’aurais sûrement analysé la question plusieurs fois avant de penser à passer la soirée chez ton ex. Après tout, il reste ton ex et tu l’as détesté parce qu’il t’a trompé alors venir ici n’aurait pas été la meilleure des idées. Avec les médicaments que tu as pris, tu es sur un nuage, t’as pas vraiment fait attention à la puissance du truc mais en tout cas, le plus important, c’est que ça te permettre de planer et d’être sur un putain de nuage. Tu veux juste oublier que l’amour t’a baisé une deuxième fois et que tu te retrouves le cœur complètement fracassé. Peu importe si tu noies ta peine chez Levy ou un autre, plus rien n’a d’importance pour toi actuellement.  Tes bras entourant sa taille, tu laisses échapper quelques mots qui ne te ressemblent pas et malheureusement pour toi, Levy si bien qu’il s’en rend compte. Il se retourne mais et tu desserres légèrement ton éteinte en redressant ton visage : « Comment ça bizarre ?  » Tes yeux dans les siens, pupilles légèrement dilatés. Tu fronces les sourcils sans le quitter du regard.  Tu pouffes doucement de rire : « C'est ta façon d'me dire que t'as changé d'avis ? » Tu reprends ton sérieux, hausse les sourcils.

tu réfléchis pas très souvent aux conséquences de tes actes. la preuve quand t'as trompé erika y'a quelques années, tu t'étais laissé emporter par l'envie et la raison était passée bien après. de la voir revenir vers toi ça te faisait quelque chose. t'avais un goût d'inachevé avec qu'elle alors que c'est toi même qui avait fait foirer votre relation. tu pensais plus à sage à l'instant présent, pourtant, elle aussi, elle comptait pour toi. mais là, ton ex qui entourait ton corps, se collait à toi, tu perdais toute notion de bienséance. rapidement, tu te rendais compte qu'un truc clochait chez erika. elle était pas comme d'habitude, mais t'arrivais pas à savoir pourquoi ou ce qui était différent. tu sentais juste qu'elle était différente et sa réponse venait confirmer ta pensée — t'es pas comme d'habitude je trouve tu soufflais doucement à sa réaction hilare. ça te faisait pas vraiment rire et tu sentais qu'elle te prenait pour un con. — j'ai pas changé d'avis. seulement, j'te trouve de plus en plus chelou tu inverses les rôles en venant la plaquer entre toi et le meuble de la cuisine. une manière de la confronter sérieusement à tes interrogations et à l'obliger à ne pas te fuir. — qu'est ce que t'as? t'espères vraiment qu'elle te dise ce qu'elle a, ce qu'elle ressent. même si elle s'effondre, ça t'irait, ça expliquerait son étrange comportement.

Avec une fierté aussi démesurée que la tienne,  tu te demandes comment tu as fait pour te retrouver dans l’appartement de ton ex ce soir, il faut croire que tu dois être complètement désespérée. Avec tout ce qu’il s’est passé, t’es à bout de nerfs, tu te sens bousillée alors en plus de la weed, t’as ajouté un sédatif ou deux, tu t’en souviens plus trop. Peu importe, tant que tu n’as pas envie de t’arracher les cheveux.  Tu te sens mieux, complétement détendue et c’est sûrement ce qui te rend un peu bizarre aux yeux de Levy.  T’’es pas venue ici pour chouiner mais pour te changer les idées alors tu soupires, agacée lorsque ton ex te bloque entre le plan de travail et lui.  Tes deux mains se posent sur le rebords du meuble et tu détournes le regard en disant ;  « J’suis sortie avec un putain de pantin qui se faisait tirer les ficelles par sa putain d’ex , voilà ce que j’ai. Ils m’ont donné envie d’me flinguer. J’me sens comme une merde là. » Tu te pinces nerveusement la lèvre inférieure, levant les yeux au plafond en t’efforçant de ravaler tes larmes parce que t’as juste pas envie de paraître faible devant Levy. « Ils m’ont jugé moi,ils ont jugé ma famille. Franchement à ce stade, je m’en fiche d’avoir rompu, je veux juste oublier ce qu’ils ont dit et la façon dont j’ai été traité. » Tu appuies ton bras contre tes lèvres pour étouffer tes sanglots. Tu baisses le regard, n’osant même plus faire face à Levy : « J’ai pris un ou deux trucs pour me détendre … J’suis obligée sinon j’vais péter un câble. »  Et t’en parles comme si c’était pas la mer à boire en haussant les épaules. Tu prends une inspiration et tu te redresses. Les yeux humides et le mascara légèrement coulant. Ton front se colle contre celui de Levy et ton regard insolent plonge dans le sien :  « C'est bon t'es content ? » Tu regrettes de t'être jeté dans la gueule du loup juste pour oublier ta relation avec ton ex.

la situation est improbable et pourtant tu t'y accommodes très facilement. te retrouver avec Erika dans les bras, collée à toi est quelque chose auquel tu n'es pas réticent du coup. sauf que ce soir, elle te semble différente et tu ne manques pas de lui faire remarquer. tu te fais un peu insistant même, quitte à la vexer ou pire, l'énerver. t'as pas peur de ses vives émotions, tu la connais bien depuis tout ce temps et t'as su la gérer un moment alors t'es persuadé que ça n'a pas changé. elle finit par déverser ses peines et ses blessures, ses failles et ses démons. tu soupires longuement en l'écoutant. tu savais qu'elle fumait, c'était pas un secret et pas non plus un problème. par contre t'étais loin de te douter qu'elle pouvait consommer d'autres substances. — tu t'défonces régulièrement? non parce que si c'est occasionnel, tu veux bien passer au dessus. et puis tu te rends compte que t'as occulté tout le reste de son récit alors tu t'reprends. — tu vas pas t'laisser abattre par cette histoire eri, sérieux, c'mec et sa folle, ils en valent pas la peine ! quand tu vois la peine que cette histoire lui inflige, ça te laisse penser que t'as du lui faire énormément de mal. elle qui mets des barrières énormes à franchir et qui se montre toujours sous un jour sans faille. t'es désolé et t'aimerais effacer ce qu'elle a vécu. — tu vas m'dire que t'étais dans cet état là quand on s'est séparé? non parce que si c'est pas l'cas, j'serais presque vexé ! à tout problème sa solution, si elle pleure, tu vas la faire rire. tu vois dans ses yeux, les larmes s'installer. ton pouce vient récupérer les perles d'eau qui s'apprêtent à couler le long de ses joues. regard tendre à son égard. putain, qu'est ce qu'il se passe pour qu'il y ait de l'affection entre vous, après vous être tant fait la guerre? tes lèvres se posent sur son front, et son odeur, longtemps connue de tes draps, vient agiter ton coeur. — non, j'suis pas content ce que tu t'apprêtes à dire est sûrement la pire chose que t'aurais pu sortir mais tu ne peux te retenir. — j'aurais préféré être la seule personne à te blesser un jour. et même si ça m'faisait chier cette relation, j'étais content que tu puisses être heureuse. alors je suis désolé. tu l'as dis, tu l'as reconnu, sa relation te faisait profondément chier, parce qu'erika au fond, tu l'as jamais trop oublié.

Quand tu as rompu avec Levy, tu étais en colère contre le monde entier, cela dit tu n’as pas franchi le pas avec les médocs. Non pas que ta peine ait été moins intense mais tu ne te sentais pas aussi mal dans ta peau. Tu t’es remise en question, tu te sentais minable mais pas aussi misérable qu’aujourd’hui. Si on t’avait dit que les mots pouvaient tuer, tu ne l’aurais pas cru. Tu n’as pas le choix que de surmonter cette rupture mais tu n’es pas certaine quant au fait de pouvoir guérir des blessures que leur mots ont laissées. Tu n’as pas pris ces médocs juste pour triper, c’est seulement pour t’éviter de péter les plombs.  « J’suis pas une toxico, c’était juste pour me détendre un peu. » Parce que la colère t’a toujours rongé de l’intérieur et que si tu exploses, tu ne contrôlerais pas les dégâts commis.  Cette histoire t’a terrassé et Levy   « J’le sais … Me faut le temps de digérer ce qu’il s’est passé.. » Dis -tu en posant ta main sur ta poitrine comme pour t’apaiser. Ta main est tremblotante rien qu’en pensant à ce qu’ils t'ont fait subir. Tu peux tout accepter mais pas qu’on te peigne comme un monstre dont le fantasme est de faire du mal à des enfants. Levy dépose un baiser sur ton front et tu as l’impression que ton âme s’apaise. Tu es clairement au bout du rouleau alors heureusement que ton ex réussit à détendre l'atmosphère un peu trop pesante pour toi avec sa remarque qui t’arrache un sourire amusé :  « T’es con. » Ta main quitte ta poitrine pour frapper légèrement son torse : « Quand on s’est séparés, j’ai fait péter ma plus belle bouteille de champagne.  » Grimace amusé, t ’es trop fière pour avouer que c’est le premier mec à t’avoir brisé le cœur. Tu l’as aimé autant que tu ne l’as détesté. Jude a été celui qui a réussi à te le faire oublier au moins pendant deux mois avant que la réalité ne t’explose au visage. Que tu le veuilles ou non, l’amour que tu as porté à Levy est resté ancré en toi, c’est sans doute pour cette raison que tu as cherché à t’en défaire en avançant avec un autre.

La surprise se lit dans tes prunelles quand Levy se confie. - t’aurais du m’le dire que ça t’faisait chier. - que tu penses. Est-ce que ça aurait changé quelque chose ? T’es sûr qu’il aurait pu te faire douter et t’éviter la catastrophe.   « C’est moi qui suis désolée. Tu me dis tout ce que j’ai besoin d’entendre et moi j’ai pas été fichue de faire la même chose quand t’en as eu le plus besoin. Pardon, Lev’. J’sais c’que c’est maintenant. » Ta main sur son bras, tu le caresses doucement en reprenant, sans le quitter du regard : « Tu sais, j’te déteste pas.  » Avoues -tu sérieusement, même s’il se dessine dans ton regard une lueur de malice :  « Je t’...»  Tu prends un ton dramatique et pourtant, ce n’est que pure provocation de ta part :  « Je te hais, c’est différent.»

elle est en train de t'attendrir avec ses mots sur ses maux. ses larmes te montrent l'envergure de la blessure qui la ronge. elle est pas du genre à se laisser abattre erika, et pourtant, tu vois ses barrières tomber. tu l'as sûrement jamais vu dans un état pareil d'ailleurs. ça te surprends un peu, au fond, t'as même un pincement au cœur de la voir dans cet état. tu la laisse déballer son sac, apaiser sa peine. tu la crois quand elle te dit qu'elle n'est pas une toxico et que c'est l'histoire d'un ou deux cachets pour aller un peu mieux. tu sais que tu vas veiller, discrètement, à cette consommation, et qu'elle te laissera certainement pas trop avoir de regard à ce sujet. mais t'essayeras comme tu peux. — arrête de pleurer, tu vas ressembler à rien avec du maquillage qui coule l'humour pour relativiser et changer de sujet. elle le fait tout autant en évoquant votre séparation. t'en rigole. — c'est bon, t'es pas venu pour me faire des grands discours sur pourquoi tu t'en veux? c'est du passé. j'ai pas envie d'y revenir sans cesse parce que c'est douloureux de remuer les souvenirs qui font mal. les raisons de votre séparation. la façon dont tu lui a été infidèle et dont elle te laissait seul avec ta peine. deux gamins qui ont pas su s'aimer correctement, qui ont finit par se déchirer, se blesser, au lieu de se quitter.