Je savais que ça allait être difficile. Je savais que ça allait être compliqué pour elle. J'aurais dû me douter qu'elle comprendrait, parce que depuis le début, elle me comprend, Laia. Elle me comprend et elle m'aime en entier, même avec mes défauts qui font parfois de moi le pire des petits amis. Quand je m'isole parce que ça va pas, que j'ai besoin d'être seul, que j'ai besoin de distractions. Même si ça la blesse, même si elle a peur, elle est là. Toujours. Mais j'peux pas continuer de lui en demander autant car c'est égoÏste. J'avance dans le noir le plus total depuis des mois; je ne sais pas où je vais, alors comment est-ce que je suis censé savoir où je vais avec elle ? C'est effrayant, ça me tord l'estomac, mais je sais au fond que c'est la bonne chose à faire. Si on doit se retrouver, si on doit s'aimer encore, si on doit avancer à nouveau ensemble, alors je n'ai aucun doute que ça arrivera. Je ne sais pas comment elle va réagir quand j'approche pour visage du sien pour l'embrasser tendrement et à ma surprise, elle ne me repousse pas. Sa main sur ma joue me provoque une onde de frissons et je n'ai pas envie de quitter ce réconfort , cette bulle parfaite qu'on a réussi à créer autour de notre relation. Alors je ne lâche pas, je m'accroche à ce dernier instant intime avec elle, avec ses lèvres, à sentir sa peau contre la mienne. Mes deux mains encadrent son visage en se posant sur ses joues alors que mes pulpeuses continuent de danser avec les siennes. Il y a toujours cette tendresse, mais aussi une pointe de désir. Les sentiments sont encore là, le coeur qui se heurte encore violemment dans ma poitrine en est la preuve. Finalement, mes lèvres quittent les siennes pour reprendre mon souffle et mes bras entourent son corps pour l'attirer contre moi, silencieux. Les mots viennent de briser toute notre relation, alors je préfère ne plus rien dire. De toute façon, parfois, les mots sont inutiles.