i was made for lovin' you.

w/ @Kassim Malacki .

samedi 8 avril Tu t’étais pressé pour arriver à l’heure au déjeuner avec ta nouvelle stagiaire. Tu t’étais changé dans ton jet. Un appel sur le trajet et tu avais du continuer à pied car tu avais déjà oublié les bouchons bostoniens. Tu terminais ton appel, et alors que tu rangeais ton portable dans ta poche, tu avais foncé dans quelqu’un. Tu allais râler quand tu avais vu de qui il s’agissait. Kassim. Même pas un jour sur Boston que tu tombais sur lui. C’était une blague ? Tu n’avais pas le temps pour lui parler. Tu lui avais tout simplement dis que tu l’appellerais. En oubliant que depuis le temps, vos numéros avaient du changé. Mais tu l’avais retrouvé sur les réseaux et vous vous étiez donnés rendez-vous le lendemain matin pour un café. Ou plutôt tu lui avais imposé ce créneau dans ton planning. Déjà sur place depuis une bonne heure, tu étais en entretien avec le Portugal, quand tu le vis arriver. Tu lui fis signe de t’asseoir pendant que tu terminais l’appel, en portugais, langue que tu avais appris sur le terrain. Après quelques minutes, l’appel se termina et tu dis. « Excuse-moi, les portugais ne connaissent pas la ponctualité. » Tu regardas l’heure, avant de rajouter. « J’ai 40 minutes… non 34 minutes à t’accorder. Les français eux, en revanche, sont très à cheval sur l’heure. » Tu avais pris du retard. Mais en fin de compte, est ce que ça te dérangeait vraiment de passer moins de temps avec lui ? « Comment tu vas ? » Lui demandas-tu sans même le regarder, le regard dans tes papiers. Tu semblais tout faire pour éviter son regard. Peur de t’y prendre ?

T'étais pas prêt à basculer dans le passé. Bousculade qui t'avait fait souffrir plus que tu ne voulais l'accepter. T'avais sombré dans la nostalgie et te rappeler l'une des raisons, t'avais pas apprécier l'idée d'être en couple, quand l'une des rares fois où l'idée t'avais traversé l'esprit le mec s'était tiré, purement et simplement. En soit, il avait raison mais sur le moment, la colère t'avait agrippé le col pendant des mois. Et tu avais fait une croix sur les sentiments. Bon on connait la suite de tes aventures amoureuses.. Des fiascos. Alors, le revoir Lui, tu savais pas si le Destin se foutait de ta gueule mais tout s'est déroulé si vite que tu avais accepté ce café. Tu te demandes pourquoi t'as juste pas dit non et effacé le fait qu'Il était sur Boston. Couillon d'esprit pour le coup.

Sans grande conviction, tu t'étais installé à la place qu'il t'indiquait. Tu restes très con sur le concept de retrouvailles limitées dans le temps. Tu vaux 34 minutes. T'en conclus qu'il fallait direct et efficace. Tu commandes un café et une viennoiserie, histoire de ne pas repartir le ventre vide. Tu poses les coudes sur la table, croise les mains et le fixes. - Tu veux quoi Monsieur 34 minutes ? Pourquoi vouloir me voir ? T'as pas l'air d'avoir du temps à accorder à quiconque. Et surtout .. moi. Y'a pas de menaces dans ta voix, juste un constat.

T'avais envie de lui dire qu'il s'était cassé sans se retourner.. Sans réaliser les ravages qu'il avait provoqué. Enfin, t'es pas dans l'idée de l'attaquer non plus. Tu sais même pas si tu veux des explications sur sa fuite. Toi même tu sais que c'était .. intense et épuisant vous deux. Y'avait du bon, du sale, de la souffrance. - Je vais bien et toi ? Tu es rentré quand ? T'es un minimum curieux, malgré que le palpitant accélère inutilement.

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samedi 8 avril Tu ne savais pas si tu aurais aimé avoir plus de temps avec lui. Le revoir t'avais légèrement tourmenté. Tu l'avais publié le temps de l'entretien avec ta stagiaire, mais par la suite tu n'avais fais qu'y penser. Lorsqu'il t'avais dis d'annuler tes rendez vous, il est vrai que tu y avais pensé le temps de quelques secondes. Pour ensuite redevenir sérieux ; non, tu n'allais pas faire n'importe quoi juste parce qu'il te disait de le faire. Tu ne voulais pas retomber dans tes travers avec lui. Parce que tu le sais qu'à l'époque, tu étais capable de tout pour lui. Il te disait de faire, tu résistais même si tu savais qu'à la fin, tu lui obeirais. Parce que c'était ainsi : tu en étais incapable de lui résister. Mais les temps ont changé. Tu as grandi, tu as muri, tu n'es plus ce jeune adulte qui s'amuse à droite et gauche. Tu es ce grand PDG qui détient des concessions à travers le monde et qui tente une expansion à travers le monde. Tu es connu pour ton sérieux. Tu ne peux pas tout gâcher pour un ex. Ou peu importe ce qu'il représentait réellement pour toi.
Alors vous voilà, face à face, pour 34 minutes, chrono en main. Il est vrai que je ne pensais pas te revoir... tu n'es donc pas dans mon planning. Peut être un peu trop franc. Trop froid. Mais c'était une façon de te protéger. Car tu ne savais pas comment, lui, avait vécu votre relation. Hier... justement quand on s'est croisé je venais de l'aéroport... Et tu lui jetas alors un petit regard suivi d'un léger sourire. Est ce qu'il allait voir l'ironie de la vie ? A peine les pieds sur Boston que tu tombais sur lui. Il était la première personne que tu avais revu. Avant même ta meilleure amie. Sinon je vais bien.. comme tu vois, je suis pas mal occupé.. j'ai réussi à faire ce que je voulais, donc j'ai de nouveaux objectifs maintenant. Et toi? Tu lachas alors tes papiers pour oser maintenant son regard et le regarder un peu plus longtemps. Vous aviez tous les deux viellis, vous n'étiez plus ces jeunes adultes. Et pourtant, tu trouvais qu'il avait plutôt bien vieilli. Il semblait être comme ces bons vins qui se bonnifient avec le temps.

Tu as encore du mal à croire ce qui venait de te tomber sur la tronche. Tu n'avais pas prévu de te faire remonter les souvenirs à la tronche. T'avais bu dans un bar en repensant à Nath. T'arrive pas à le croire qu'il soit là. T'arrive pas non plus à savoir si c'est une bonne chose. Tu as juste réaliser que tu lui en voulais quand même pas mal. T'as eu du mal à accepter sa disparition à l'époque. Et toutes tes relations ont été conditionnées par son départ. Ca t'a pas empêché de vivre mais t'as pigé que le trou qu'il avait construit ne s'est jamais vraiment résorbé. Là, tout de suite, tu as envie de hurler. Mais tu ne veux pas sombrer dans la haine. Il avait réussi et tu étais vraiment fier de lui. Tu sais qu'il a fait le bon choix pour vous deux. Parce que vu la toxicité de votre relation, jamais, vous auriez pu gérer. Quelques minutes, c'est possiblement suffisant pour combler le vide ? Tu n'en es pas bien sûr. Dans tous les cas, tu es devant lui et tu conclues que ce sera l'unique fois alors c'est maintenant ou jamais. - Quels sont tes objectifs ? Ca te fait quoi de revenir ici ? Et .. de me revoir ?

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samedi 8 avril Tu avais essayé de faire en sorte que le fait de le revoir ne te perturbe pas trop. Évidemment en revenant sur Boston, tu t'y étais attendu à le revoir un jour ou l'autre. Seulement, pas le jour même de ton retour. La vie t'envoyait vraiment un signal. Lequel ? Tu n'en savais rien et tu ne voulais pas trop y réfléchir. Tu flippais. Carrément. Tu avais l'impression d'avoir Kassim en face de toi. Mais en même temps un inconnu. Tu le voyais dans son regard, sa façon de parler, qu'il avait changé. Et encore une fois, tu ne savais pas si tu appréciais ce changement ou pas. M'expanser hors du pays. Tu le regardais avant de répondre à ces autres questions. Ça me fait ... bizarre? Ton regard dans le sien, tu rajoutais. Je savais que j'étais capable de te revoir... mais pas le jour même de mon retour. C'était sûrement ça qui te perturbait le plus d'ailleurs. Tu te retrouvais même à tapoter du pied, chose que tu ne fais que lorsque tu es stressé. Et chose que tu n'avais pas faite depuis bien longtemps aussi.

Cette situation te parait tellement nébuleuse. T'as du mal à y croire. Et même de le revoir. Non pas que tu l'avais oublié. Mais il était verrouillé dans la case passé de jeunesse. Et jamais tu aurais demandé à rouvrir ce dossier. Le destin t'a cuisamment fait une farce, que tu dois assumer. T'es là à licher ton verre sans trop savoir comme paraitre dérouter par ce moment. Tu hoches la tête à ses réponses. - C'est bien tu n'as jamais perdu ta fibre de conquérant. Tu fais quoi déjà ? Pourtant plus jeune, il t'en parlait mais, non pas que tu n'y croyais pas, tu manquais réellement d'ambition contrairement à lui. T'es heureux qu'il n'est jamais lâché. - Tu n'as pas peur que je te .. détourne de ta mission ? Comme .. autrefois. Enfin, je dis pas qu'on se fréquentera mais .. On va possiblement se croiser.. Je .. sais pas trop. Faut croire que tu l'auras toujours plus ou moins en travers. Quand bien même, il a eu raison de le faire.

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samedi 8 avril Cette rencontre te paraissait presque irréelle. Avant de le voir franchir la porte du café, tu avais encore pensé qu'il puisse s'agir d'un mirage. Que tu ne l'avais pas réellement rencontrer, que c'était juste un fantasme pu une fantôme du passé. Et pourtant, il était bien là, face à toi. Et toi, qui ne savait pas quoi dire ou qui n'osait pas le regarder droit dans les yeux. Alors tu cherchais de quoi faire pour éviter son regard. "Je suis pdg d'une firme, presque internationale, de concessions de voiture." Tu te rappelais en avoir parlé avec Kassim à l'époque, mais tu avais remarqué que celui ci n'y croyait pas vraiment. Comme si cela lui paraissait impossible. Ça t'avait sûrement poussé davantage à y arriver. Pour lui prouver justement que tu y étais arrivé. "Si j'en ai peur. A ton avis, pourquoi est ce que je t'ai calé entre deux rendez vous ? Pour être certain de rester concentré." Tu savais qu'il allait te faire perdre la tête. Cela faisait à peine un jour et tu avais déjà remis en question toute ta vie, et venue ici. "Parle moi de toi." Et alors que tu lui demandais ça, tu te stoppais dans ce que tu faisais pour le regarder enfin, et ainsi lui montrer que tu étais réellement intéressé par ses réponses.

En vrai, t'es impressionné par son titre, parce que t'es loin d'être PDG. Tu as juste deux entreprises sous ta coupe, et rien d'énorme. Même si tu en es très fier, car tu crées de l'emploi et véhicule des valeurs qui te sont importantes. - Pourquoi presque ? Ca te fait tiquer autant que rire. Est-il modeste ou est-ce la réalité ? En tout cas, il a obtenu ce qu'il désirait le plus, pas toi. Tu te retiens de rire à ta pensée, pour t'épargner de tendancieuses explications. Tu préfères écouter quand il répond à tes questions. T'es surpris de sa réponse mais tu apprécies l'honnêteté. - J'espère te mettre en retard que tu avoues, t'as zéro scrupules. Tu lui souris avant de réfléchir à la réponse. Tu lui annonces que tu as perdu tes parents, que tu es devenu encore plus fouinasse avec tes adelphes. Tu racontes tout sauf la criminalité. - Et toi, comment ça se passe avec les petits ?

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samedi 8 avril En étant là face à lui, ça te rappelait tous les bons souvenirs que vous aviez pu avoir ensembles. Ainsi que les mauvais, evidemment. C'est pourquoi tu ne savais pas trop comment réagir face à lui, face à ces retrouvailles inattendues. "Parce que je ne me suis pas encore implanté en dehors des Etats-Unis, mais c'est en cours... J'essaie de conquérir l'Europe." Toujours aussi obstiné et ambitieux, tu ne voulais pas t'arrêter. Tu en voulais toujours plus. "C'est pas très gentil ça." Sauf qu'il n'avait pas compris que tes rendez vous étaient des entretiens téléphoniques. Il pouvait rester assis face à toi, pendant que tu travaillerais. Si ça lui faisait plaisir. En revanche, il n'a pas intéret à trop t'emmerder car tu peux devenir une bête quand tu bosses. Tu hochais de la tête quand il te raconta ce qui avait pu se passer dans sa vie. Avant de répéter sa dernière question. "Avec les petits ?" Voulait-il parler des adelphes ? Ils étaient tous les deux les ainés d'une grande famille, bien que Kassim le battait sur le coup. Il espérait d'ailleurs qu'il parlait d'eux, car non, il n'avait pas d'enfants. Il aurait pu, mais il a tout fait pour que ça n'arrive plus.

Tu hoches la tête concernant sa conquête pour son empire tout en l'encourageant. T'avais aucune prétention à ce sujet. T'as pu ouvrir deux sociétés et c'est déjà incroyable à tes yeux. Peut-être une troisième plus tard mais ça s'arrête à Boston et les alentours. Et puis BH s'expand également, faut que tu arrives à suivre. Tu sirotes ton verre comme un bienheureux enchainant les sujets. Tu hausses les épaules concernant le retard, tu peux te permettre de l'être toi, tes boutiques roulent sans toi, avec aucun problèmes. Tu reprends une gorgée avant de clarifier ta question. - Je voulais parler de tes adelphes. Ca leur fait quel âge maintenant ? Ils deviennent quoi ? Après si tu as des enfants, c'est bien aussi. Tu ne sais pas trop si t'es légitime à en savoir davantage mais bon, c'est trop tard, tu veux tout savoir. Tu sais pas ce que tu feras de ces informations, t'es pas dans l'idée de le revoir non plus.