tw : drogue, 02.04.2023 | Assise dans sa Bentley cabriolet en bas du petit immeuble indiqué dans l'adresse que Priam lui a envoyé, elle hésite à repartir et à rentrer chez elle. La raison lui hurle de ne pas y aller, de ne pas faire cette connerie là, de ne pas tomber aussi bas. Elle ne devrait pas tirer un trait sur ses principes, sur cette haine pour ceux qu'elle a toujours jugé faible pour tomber là-dedans. Mais la voilà qui s'apprête à faire pareil, comme sa mère biologique. Le cœur se serre à cette pensée, parce qu'elle a toujours juré qu'elle ne serait jamais comme celle qui lui a donné la vie. À croire que la pomme ne tombe réellement jamais loin de l'arbre. Elle souffle. C'est juste une fois, pour oublier cette sensation désagréable qui ne la quitte pas depuis des semaines, comme si elle étouffait, comme si elle n'était plus que l'ombre d'elle-même. Elle a besoin d'oublier les disputes avec ceux qu'elle aime, les histoires avec Styx et Val, la pression que sa mère lui met sur les épaules. Elle descend de la voiture, se faufile dans le bâtiment du centre-ville lorsque quelqu'un en sort, monte les marches deux par deux avant d'arriver au bon étage. Deux coups frappés à la porte tandis que le cœur tambourine dans sa poitrine.

@Priam Lubbers

tw : drogue, 02.04.2023 | Il ne faut pas longtemps avant que Priam vienne ouvrir la porte d’entrée de son appartement. Salut. Merci. Elle est gênée de se retrouver là, chez lui, pour ça. Elle aurait dû aller voir ailleurs, demander à quelqu’un d’autre, essayer loin de tout les gens qu’elle connaît de près ou de loin. Ne pas montrer qu’elle n’est pas si parfaite que ça finalement. Elle ferme la porte derrière elle et suit le propriétaire des lieux jusqu’au salon, dans un silence de mort jusqu’à ce qu’il ouvre la bouche pour lui demander pourquoi elle veut faire ce qu’elle lui reproche à lui depuis des mois. L’intonation employée est trop solennelle, elle a envie de fuir Pia, mais elle est trop fière pour ça. Elle soupire et s’assoit dans le canapé, droite comme un i, les chevilles croisées. Elle pourrait faire partie d’une famille royale que personne ne serait étonné. Je te l’ai dit, j’ai besoin de déstresser quelques heures. Elle ne parle jamais de ce qu’elle ressent, n’entre jamais dans les détails, et espère ne pas avoir à le faire. Mais l’attitude de Priam lui dit qu’elle va devoir faire un effort si elle veut obtenir ce qu’elle veut. Elle regarde ses mains posées sur ses cuisses, n’osant pas le regarder lui et son torse nu, et le joint qu’il tient entre ses doigts. Elle déteste l’odeur qui en émane et qui a imprégné la pièce.

@Priam Lubbers

tw : drogue, 02.04.2023 | Ce n’est pas dans ses habitudes, à Pia, d’être comme ça. Elle a toujours quelques chose à dire, toujours un sens de la réparti qui en agace plus d’un, toujours un sourire mystérieux dessiné sur les lèvres pulpeuses. Princesse qui n’a pas froid aux yeux et qui ne se laisserait jamais marcher sur les pieds. Pourtant elle est tendue ce soir, trop calme, trop épuisée par les événements de ces derniers mois. À deux doigts de craquer, d’imploser. Assise dans un fauteuil, elle n’ose même pas regarder Priam et le joint qu’il tient entre ses doigts. C’est juste que je n’aime pas l’odeur. Il y a quelques semaines elle engueulait Alix lorsqu’elle fumait trop près d’elle lors des soirées. Mais l’odeur n’est pas la vraie raison, celle qu’elle ne dit que tout bas : Et j’ai des poumons merdiques. Abîmés par les infections pulmonaires à répétitions et la santé trop fragile. Elle n’ose même pas imaginer ce qu’elle pourrait chopper en respirant les effluves de la drogue que Priam consomme. Elle est reconnaissante lorsqu'il se lève pour ouvrir la fenêtre avant de revenir s'installer face à elle. Elle lève le regard vers lui suite à sa question, reste silencieuse un moment pour décider si elle allait réellement répondre, et quoi répondre. Je n'y connais rien. Quelque chose qui va me faire tout oublier, au moins momentanément. Et qui ne se fume pas de préférence.

@Priam Lubbers