Aveu qu'elle l'avait obligé à formuler, pour autant il ne se sentit pas du tout gêné. Il ne savait pas mentir, trop honnête pour se le permettre, le brun se taisait juste lorsque, nécessaire, ça lui semblait. Ji-hun continua de capturer le visage de Twiggy de ses agates, jusqu'à ce que la cafetière termine de faire couler le sésame précieux. Il se tourna, prit la demi-sphère par l'anse et inspira profondément les arômes qui, doucement, s'en dissipaient. Tentative de voler à la plus jeune un mot agréable, elle n'en fit point, trouva le comptoir en guise d'assise confortable. Le doigt rencontra sa joue, il en profita pour l'attraper et faire semblant de le lui manger – du bout de ses dents, il picora la dernière phalange de son index plus qu'il ne la lui dévora.

Bien évidemment il la relâcha sans lui avoir arraché le petit doigt et s'expliqua : je suis juste fatigué. Les semaines ont été chargées et le seront encore pour un petit moment. Le temps de trouver le bon rythme, de se faire un nouveau planning. Il disait au revoir à la natation, mais devait trouver des élèves qui auraient besoin de ses leçons en coréen, sciences de la vie ou chimie. Le doctorat était à lui tout seul un sacré parcours du combattant. Entre la préparation de l'examen, les recherches et la thèse, il ne donnait aucun répit. Pas plus que la demoiselle qui semblait vouloir le réveiller la nuit qui suivra aussi. Il fut désolé pour elle, la mimique postée sur ses traits d'ange se dévoua à en être la preuve : ce soir – demain, il ne sera pas là.

Les décibels de la voix de l'étudiante n'effrayèrent pas le nord-coréen qui, calme et serein, demanda : c'est ce qu'il y a de plus plausible comme explication selon toi ? Il n'était pas le genre d'hommes à afficher fièrement sa dulcinée, avait opté pour la discrétion et le secret. Genre de liens qu'il ne connaissait pas très bien, il préférait voir à quoi le destinait sa liaison plutôt qu'on tente de le mener vers une autre voie de raison. Vivre d'expériences lui avait plutôt bien réussi jusqu'ici, il n'y avait qu'à regarder en arrière pour voir le long chemin qu'il avait déjà parcouru. Tu veux venir me chercher, répéta-t-il avant de rire, voix mi-grave et clair pour égayer son sourire, attention, je pourrais presque croire que tu ne peux déjà plus te passer de moi.

Il n'avait jamais su deviner ce qui avait bien pu se passer pour qu'elle le choisisse. Il avait suffi d'une cigarette gentiment dépannée pour que leur étrange relation ne soit ainsi enclenchée. Elle s'était montrée de plus en plus invasive dans son quotidien : une pièce empruntée, son sandwich croqué, jusqu'à boire son café, pourtant de tout ça il se sentait un peu rassuré. L'intégration dans la Maison s'était avérée compliquée, il ne se sentait pas toujours à l'aise entre les rancoeurs que certains membres, l'un pour l'autre, ressentaient. Tu ne dois pas avoir de copain pour passer ton temps à m'embêter moi, plaisanta-t-il ; enfin doucement il se réveillait. Il croisa les bras, gonfla à fond ses poumons, et observa la pièce, l'air songeur – pour de faux : uhm...

Les cordes vocales vibraient dans sa gorge, tandis que sa tête acquiesçait aux pensées inexistantes – jeu d'acteur presque aussi bon qu'un professionnel. Soudain, il inspira de surprise et tourna la tête vers sa voisine. Ses yeux la fixaient, outré, et ses chairs pleines formaient un « o », il demanda : est-ce-que... À tout hasard, tu ne serais pas en train de tenter de me séduire ?; depuis tout ce temps, depuis près de quatre mois Il n'en pensait pas un mot. Impossible de garder trop longtemps son sérieux, ses lèvres ne purent s'empêcher de s'élargir, amusées du petit jeu.

requin d'eau douce. requin des mers. requin des petits doigts. sourire enfantin presque sincère se dessinait sur les commissures de l'ingénue. lui qui était si sérieux,si calme l'avait surprise. à croire que la paix qui l'entourait commençait à se dissiper pour laisser entrevoir le coeur de l'anticyclone. sourcil qui se veut inquisiteur. bien décidée à pousser le sujet, parce que twiggy avait bien conscience que la fatigue avait plusieurs versions. il y avait celle des yeux, d'avoir passé trop de temps à observer le monde. celle qui créée des cernes au coeur, à rendre le palpitant si lourd que le soleil s'évapore. celle de la tête, à force de trop réfléchir aux problèmes qui ne demandent pas de solution. puis enfin, celle des épaules, de ce stress ambiant qui ne lâchait jamais ses veines. toutes pouvaient accabler si fort le corps, le coeur que ça pouvait devenir dangereux pour la santé. parfois il ne suffisait pas de s'endormir dans l'espérance de les effacer, ça pouvait coller à la peau et les suivre pour des années. peut-être que tu devrais faire une pause qu'elle suggère sur un ton réaliste. sans préciser quel type c'était à lui de choisir. une pause sur la vie, une pause sur les études, une pause du monde. possibilité qui s'offrait à lui, possibilité qu'il suffisait d'attraper. c'est que tu vas avoir des rides de fatigue sur ton visage pour le reste de ta vie qu'elle souligne cette fois-ci avec une voix beaucoup plus dramatique; un brin dans l'excès pour rendre l'humeur plus légère.


je pars du principe que tout est plausible dans la vie, même toi qui réussi à avoir une copine. qu'elle articule avec nonchalance, ses prunelles brulant de malice. vague haussement d'épaule pour étayer ses propos alors qu'elle terminait son café. tu sais ça me dérange pas de partager, il me faut un barista attitré paroles remplies pleines de moquerie faisant écho au rire de ji hun. il allait finir par croire qu'elle était amoureuse. ça lui faisait plaisir d'avoir quelqu'un à embêter, à rendre ses nuits blanches d'un ton doré. espérant qu'un jour le jeune pfo lui dirait non face à tous ses enfantillages, à retracer à chaque fois la ligne des limites à ne pas franchir.


air songeur, alors que twiggy se remémorait ses relations passées. jamais rien de sérieux, jamais rien de profond. peur de s'attacher, peur de voir les gens disparaitre de sa vie. elle en avait trop vu. pas l'envie de reproduire les erreurs de sa mère, n'être qu'un joli trophée qu'on montre le temps d'une soirée pour finir au placard. la beauté avec ce goût d'amertume sur sa langue. elle avait toujours été jolie toute sa vie, on l'avait toujours défini ainsi. son unique qualité. son unique défaut. souhaitant égratigner son image, à se demander si peut-être c'était pour cette raison qu'elle avait fini par arrêter de manger. on l'a qualifierait toujours de jolie, allongée dans son cercueil elle en était persuadée. avec mes petits copains je préfère jouer à un autre jeu qu'elle susurre avec adresse. différence subtile mais présente.


rire qui se perd dans sa gorge alors que des larmes montaient dans les prunelles de ses yeux. ça faisait longtemps que twiggy n'avait rigolé, de ce vrai rire sincère empli de légèreté. épaules qui se secouent, plaçant une main devant sa bouche. j'crois que tu sais pas lire les signes ji hun qu'elle s'esclaffe. rien que d'imaginer les deux personnages ensembles lui donnait le tournis, trop différent, rien à voir. si je tentais de te séduire, je l'aurai déjà fait qu'elle explique sa voix tressautant à nouveau. pas qu'il était moche à regarder, mais il n'était pas son genre voilà tout. feeling différent, peut-être trop gentil à son goût.peut-être qu'elle avait fait mal à son égo, mais elle n'était pas capable de le remarquer. pourquoi un homme et une femme ne pourraient-ils pas simplement s'entendre?

Le pic sur les multiples possibilités de la vie avait été bon, à tel point qu'il rit, les épaules jouant de légers rebonds. Quelques mois plus tôt, il n'y aurait certainement pas cru, mais force était de constater que Twiggy avait raison : il était loin d'être une cause perdue. Une femme s'était autorisée à s'éprendre de lui, même si lui ne se concentrait que sur la pharmacologie. Il n'avait jamais pensé avoir une copine avant d'en être parfaitement digne, l'avait rêvé coréenne, mère au foyer à mi-temps, fin cordon bleu, il était engagé dans une relation avec une américaine, indépendante et rêvant du grand bleu. Sûr et certain que ça chamboulait tous ses plans. Ils partageaient heureusement les plus importantes de leurs valeurs, même s'il avait prié pour que les traditions fassent partie de la vie de son âme sœur.

Tu me sembles un peu jeune pour t'amuser avec des garçons à ce genre de jeu, répliqua-t-il avant de se laisser aller à une fausse réflexion, plus axée sur ce que pourrait signifier ce comportement sur lui figé. Affirmation complètement fausse, il avait connu ses premières expériences bien avant avoir été dressé par l'armée. Dans les champs, contre une grange, au milieu des arbres, elles avaient pris une autre tournure quand sa partenaire fut reconnue coupable – par Ji-hun lui-même dénoncée ; pour avoir possédé et regardé des films étrangers, elle et sa famille avaient été exécutées. Il avait courtisé beaucoup de femmes, des plus jeunes mais surtout des plus âgées, célibataires et mariées. Aucune intention de se caser, ses objectifs professionnels avaient toujours été sa priorité. Hoquet de surprise acté, il n'hésita pas à demander.

Le nord-coréen ne prit aucunement mal la réponse et les éclats, puisque lui-même n'y croyait pas. Les deux caractères ne se plaisaient pas, et dans le fond c'était mieux comme ça. Simplement..., répéta-t-il, soudainement compliqué de croire qu'ils avaient de ce mot la même définition. Il aspira longuement entre ses dents serrées, et laissa sa tête exprimer ses pensées. Négation franchement marquée, entre les hommes et les femmes il n'y avait rien de simplifié. Les nombreuses discussions sur meetsenger le prouvaient bien assez, mecs et nanas avaient toujours un problème à régler. Tu crois aux amitiés entre filles et gars, toi, l'interrogea-t-il, perso, je n'en ai jamais vu qui perdurait. Toujours dans l'ambiguïté ou un humour inapproprié. Ji-hun ne côtoyait pas régulièrement de femmes dans ce cadre pour l'expérimenter.

Dans sa liste de contacts il y avait des demoiselles qu'il voyait dans les milieux associatifs et professionnels, des flirts/plans passés qui stagnaient dans une sorte d'atmosphère floutée, et les autres – des connaissances à qui il parlait de temps à autre, mais pas au point de se confier ou d'avoir des discussions franchement poussées. Rien qui ne reflétait les liens qu'il avait pu vraiment construire avec les hommes et faire évoluer ;  encore moins possible avec celles qui s'incrustaient simplement pour lui envoyer des photos de leur corps dénudé. Tout ce que tu fais là, ça serait pour devenir ma « pote » alors, supposa-t-il, presque touché, même si : tu sais, le guide qui t'expliquait comment faire, je crois que tu l'as lu à l'envers. Il plissa les yeux, amusé ; elle agissait un peu comme une amourachée, c'était coquet.

incapable de croire en l’amour , twiggy ne s’était jamais attachée. prenant toujours soin d’éviter d’être blessée à mettre fin à chaque histoire qu’elle avait commencé. le problème avait toujours été elle, ça la gamine le savait. n’ayant aucune envie de se soigner c’était plus simple ainsi qu’elle s’était dit. pas de bousculade, pas d’engueulade, personne pour la faire pleurer. solitude qui l’accompagnait. parfois néfaste amie qui lui chuchotait des (mots) maux dans le creux de ses oreilles. “et toi tu sembles avoir quatre vingt dix ans pour me dire ce genre de remarque” qu’elle articule du tac au tac, sourcil haussé. boomer. vingt deux ans , on la considérait enfin comme une femme avec ses lèvres pulpeuses de gloss et ses prunelles aussi profonde que l’océan. elle était loin l’image de l’enfant qui lui avait collé à la peau. malgré le manque de chair sur ses os, elle en restait pas moins belle. à profiter de cette maturité pour s’amuser. pour découvrir et comprendre ce qu’elle appréciait, ce qu’elle détestait. langue qui claquait dans sa bouche, alors que twiggy terminait son café, trouvant du réconfort dans la chaleur que dégageait sa tasse.

nonchalance qui tirait les traits de son visage. prunelles qui s’illuminent on pouvait y entrevoir l’espièglerie de la vie. ne pouvant s’empêcher d’attraper toutes les perches que ji hun lui tendait à croire qu’il tenait à se faire battre. “vraiment t’es un mec pessimiste,. Je vais t’appeler grincheux comme le nain de blanche neige à force d’entendre ce ton bougon” que s’exclame twiggy un brin moqueur. confortable dans l’idée qu’elle pouvait le taquiner. prenant soin d’afficher une moue renfrognée, à tenter de l’imiter tout en échouant. l’idée était là, l’idée était belle;  il comprendrait surement le message.

soupire  exaspérée qui passe entre ses lèvres, ne pouvant s’empêcher de rouler les yeux au ciel. “peut-être parce qu’aucune de tes amies ont réussi à te supporter” . cqfd, ce qu’il fallait démontrer. pourtant ji hun ne semblait avoir aucun défaut hormis celui d’être trop gentil; de cette image lisse qu’il s’était forgée peut-être volontairement.  main qui passe dans ses cheveux pour replacer une mèche rebelle derrière son oreille. “et moi je crois que tu l’as jamais lu tout court” qu’elle insiste de mauvaise foi. prouvant encore une fois qu’elle voulait avoir le dernier mot alors qu’elle déposait sa tasse maintenant vide dans l’évier de la cuisine commune. “tu vois que c’est agréable d’être réveiller au lieu de dormir. Le meilleur remède maintenant c’est d’aller fumer une clope ” qu’elle souligne de son plus grand sourire angélique. autant pousser le bouchon un peu plus loin.

Pessimiste, un drôle de mot utilisé là pour le décrire, preuve suffisante pour conclure qu'elle ne le connaissait pas. C'était un homme qui tendait à être réaliste, Ji-hun analysait ses failles, adaptait ses objectifs et apprenait des échecs. Il savait s'estimer heureux et chanceux de la personne qu'il était, aucune critique ou attaque ne pouvait le blesser assez fort pour briser la confiance qu'il s'était lui-même accordée. Il voyait les obstacles, les définissait, les intégrait, se préparait au pire et au meilleur. L'amitié homme-femme il avait tenté, mais : peut-être parce qu'elles ont préféré l'idée qu'on puisse s'amuser autrement. Il n'avait pas flirté/couché avec toutes les femmes de son répertoire, heureusement. Le flou subsistait encore pour quelques contacts liés au grade de connaissances ; le tampon friendship pas encore posé sur le papier, les rencontres se faisaient trop rares, et les conversations étaient peu nombreuses, pour pouvoir l'assigner.

C'est vrai, avoua-t-il n'avoir aucune source sûre qui pouvait le guider à établir des relations sincères avec ses pairs, mais il déclara aussitôt : je compte sur mes bonnes manières et mon tempérament facile à vivre. Et toi ? Elle misait sur quoi pour se faire des copains ? L'Asiatique la suivit de ses yeux poser la tasse dans l'évier, sans même dénier passer un coup d'eau à l'intérieur pour la rincer. Il se redressa alors pour se mettre face au bac et lava la demi-sphère pour ne laisser derrière eux aucune trace de leur passage nocturne en ce lieux. Et je suppose que tu n'en as pas sur toi, fit-il en retournant le récipient à café sur le bac à égoutter. Il la regarda un instant avant de céder : tu m'attends ici ? C'était presque certain qu'elle n'allait pas bouger pour aller chercher une cigarette et un briquet. Comme le café, elle préférait de loin les toxiques qu'il lui fournissait. Il essuya alors ses mains avec le torchon et monta sur la pointe de ses chaussons.

Passage furtif dans la chambre qu'il partageait avec une résidente de la Maison, il réapparut moins de dix minutes plus tard, une clope au bec et vêtu d'un blouson. Enfile ça, lui tendit-il un hoodie fourré ; prévenant. Le printemps était là, mais les nuits restaient encore froides. Il valait mieux se couvrir pour éviter d'être coincé les jours où le soleil daignera pointer le bout de son nez. De toute façon, sans ça et la fermeture éclair jusqu'au cou remontée, il ne lui cédera aucun tube à fumer. Il sera forcément un peu trop grand, mais à côté d'elle ne passait pas tant pour un géant. On y va, l'invita-t-il à le suivre de la cuisine à la porte d'entrée qu'il déverrouilla avant de la laisser passer en première. Il claqua derrière lui la serrure et, ensemble, ils rejoignirent le coin où les fumeurs se planquaient. Je t'en prie, lui proposa-t-il son paquet.

hj: je suis dans le déni j'ai perdu trois fois la réponse à ce rp , k a r m a

sourire qui se voulait mielleux, alors que la lumière n'arrivait toujours pas à atteindre complétement ses opales. éteintes depuis longtemps par la vie, par toute la confiance et l'amour qu'elle avait un jour pu donner et qu'on lui avait arraché. twiggy ne savait plus ce que voulait dire le mot sincérité. à mentir aux autres, à se mentir à soi même. la ligne avait toujours été fine entre son imagination et la réalité. préférant s'amuser des humeurs des autres plutôt que s'attarder trop longtemps sur les siennes. préférant abandonner les maux sur le bord de la route, enfoui tellement profond qu'ils ne pourraient jamais revenir à la surface. c'était lorsque la nuit tombait, que le soleil laissait place à la lune que ses convictions étaient le plus difficile à tenir. seule avec ses pensées, les étoiles à guider ses pas qu'il était difficile de ne pas s'attarder sur la vie. c'est pour ça, que lorsque son encéphale devenait trop lugubre qu'elle ressentait le besoin de déranger le monde autour. pour la divertir, pour éloigner ce mal qui la rongeait de l'intérieur. ji-hun sans le savoir tenait parfaitement ce rôle. défi qu'elle tentait de relever, de quoi alimenter la conversation. il lui avait jamais dit non. à croire que ce mot n'existait pas dans son vocabulaire, parfois elle avait l'impression que si elle se jetait dans la mer il serait avec elle pour vérifier qu'elle est capable de nager. dans la tempête de son corps, cette pensée la rassurait. twiggy savait toujours gérer les vagues, jamais les tsunamis.

heu une évidence? mon sourire d'ange et mon caractère qui est des plus sympathique qu'elle articulait de sa voix la plus douce. la jeune jenson, qu'on l'aimait ou qu'on ne l'aimait pas ne laissait jamais personne indifférent. à posséder le charme de l’innocence, de ce visage enfantin à qui on pouvait confesser le bon dieu. on l'a voyait comme une fille docile, gentille ne se doutant pas un seul instant que sous cette couche se cachait peut-être le véritable ennemi. à utiliser ses charmes quand cela l'arrangeait, mais jamais pour la bonne cause. il fallait pour cela qu'elle possède ne serait ce qu'une once de compassion pour l'humanité. émotion qu'elle était incapable de ressentir, on n'en avait jamais eu pour elle, elle n'en aurait jamais pour personne. froide et méthodique , cela restait la vérité. vague haussement d'épaule. c'est fou comment tu me connais bien, tu pourrais lire dans mes pensées. on pourrait participer à amerca's got talent j'ai vu un couple de mentalist gagner qu'elle susurre de son malin et moqueur qu'elle avait appris à utiliser lorsqu'elle était à ses cotés. toujours pas de merci alors qu'elle observait le profile de l'homme s'éloigner.

elle tournait sur elle même, encore et encore. un tour, deux tours, trois tours. dans cette petite danse dans laquelle l'ingénue s'était lancée. à vouloir en perdre la tête, à vouloir voir si la couleur du plafond évoluait à chaque passage. elle voyait presque des étoiles à se concentrer. le temps que ji hun revienne, le temps de s'occuper. détestant ne rien faire, se considérant trop importante pour nettoyer ses dégats. l'envie de se réchauffer, mains qui se mettaient à trembler en pensant à sa petite cigarette. enfin , c'est moche de faire attendre ainsi une femme qu'elle s'exclame l'impatience teintant chacun de ses mots. toujours aussi puérile, incapable de dire merci. même si elle le souhaitait ses mots resteraient bloqués dans sa bouche. elle n'avait pas été formaté ainsi. tendant avec avidité sa main, mais tout ce qu'elle reçoit c'est un vieux pull. sourcil qui se haussait en le dévisageant, il était trop prévenant. trop tout, elle était vraiment rien à coté. ses doigts empoignèrent le tissu avant de l'enfiler. à flotter dans la chaleur du vêtement. se contentant d'hocher la tête alors qu'elle trottinait derrière lui. allez allez allez excitation palpable l'envie de le pousser pour qu'il avance plus vite. coin fumeur désert, elle le savait. elle venait souvent, la lune qui les accompagnait. main experte qui attrape une clope tu peux me l'allumer j'ai pas de feu à pousser le bouchon toujours plus haut toujours plus loin.

Aller-retour effectué, Ji-hun revint auprès de Twiggy et tendit l'un de ses hoodies préférés. Il s'en voudrait d'apprendre qu'elle ait attrapé froid à cause de la fraîcheur dans laquelle ils s'apprêtaient à sortir. Il attendit qu'elle l'enfile et lui conseilla : n'oublie pas de remonter la fermeture. Ça lui évitera d'avoir le cou dégagé, on ne savait jamais où un coup de vent décidait de se planquer, ni quand il allait décider à surgir. Lorsque tout lui parut bon, il tourna les talons et retrouva l'entrée après avoir subi dans son dos l'empressement d'une étudiante complètement excitée d'enfin pouvoir aller s'intoxiquer. Ça date de quand la dernière fois que tu es allée fumer, demanda-t-il en fermant derrière eux la porte de la Maison des Dorés ; on pourrait presque penser qu'elle revenait d'une cure qui n'avait pas fonctionné. Ça le fit se marrer.

Ils arrivèrent dans le coin fumeurs, à l'abri des regards indiscrets, et de toute tentative de pointer les défauts de ceux qu'on qualifiait de meilleurs. La galanterie l'obligea à proposer son paquet afin qu'elle puisse y piocher le tube qui pourra la contenter. Prêt à se servir à son tour, il fut stopper court pour s'occuper d'abord de la jeune femme qui lui faisait face. Il prit la cigarette entre ses doigts et la glissa entre ses lèvres avant de faire aller le briquet sur l'extrémité. Il aspira légèrement en même temps pour faire flamber les miettes du tabac avant de céder de nouveau le cylindre à la résidente ; et tant pis si elle était narreuse, pouvait toujours le lui rendre si elle n'était plus preneuse. Enfin, après s'être posé contre le mur de la bâtisse, il put se délecter d'une clope lui aussi, regard tourné vers la nuit.

Ses voies respiratoires furent caressées gentiment par la fumée, avant que, dans un élan de dioxyde de carbone soufflé, celle-ci ne rejoigne le ciel non-étoilé. Car si la lune ne manquait pas à l'appel ce soir, il fallait bien avouer qu'il manquait quelque chose pour que ce soit presque parfait. Ji-hun avait vécu dans un pays qui avait connu les coupures d'électricité une fois que le soleil était parti se coucher, il avait dormi puis navigué auprès de ses boules qui de mille feux brillaient, et c'était probablement l'une des choses qui l'avaient le plus choqué. On n'en voit pas une seule, remarqua-t-il, le nez levé pendant que le regard cherchait. Les lumières de la ville étaient trop puissantes pour permettre aux sphères de se dévoiler. Elles sont jolies vues de l'océan, dit-il, parce qu'à bord d'un bateau on lui avait offert la possibilité de les observer.

Machinalement, les doigts apportèrent jusqu'à ses chairs le filtre qui prenait déjà une teinte jaune-orangé. Il ferma les yeux pour laisser à ses tympans le loisir de voyager pour cueillir l'obscurité, mais il ne fit face qu'aux bruits des moteurs qui roulaient tardivement sur les routes principales de Cambridge city, aux cris des derniers survivants qui n'avaient pas encore retrouvé leur lit, et aux feulements de chats qui se battaient à deux pas d'ici ; il fut obligé d'abdiquer. Tu es née en ville, toi, l'interrogea-t-il, de façon à savoir si elle était habituée à ce genre de chants nocturnes.

à passer sa vie à jouer aux jeux dangereux on fini par oublier les règles. le mal avait fini par s'attacher à son ombre , à la suivre de partout. et twiggy ne savait jamais comment réagir parque ce que ji hun lui donnait presque l'impression de s'inquiéter, et ça on l'avait jamais fait pour elle. à donner un peu de lumière dans son monde si terne. "oui papa faudrait surtout pas que je tombe malade ça serait trop bête" qu'elle articule avec hilarité. cachant habilement ses véritables émotions. à se demander pourquoi il prenait constamment soin d'elle, peut-être parce qu'il avait compris qu'elle en était incapable. parce qu'on lui avait jamais montré comment faire. j'sais pas peut-être il y a deux heures? je peux me montrer responsable que l'ingénue s'exclame dans un haussement d'épaule. twiggy était accro à beaucoup de choses dans la vie, parce qu'à chaque fois qu'elle fumait, et que son coeur s'emballait elle se sentait enfin vivante. dans la recherche de ce sentiment si éphémère; c'était triste de vivre à travers cela. parfum du hoodie qui la ramenait du ciel à la terre; avoir la tête dans les nuages et un nuage dans la tête.


doigts qui étaient maintenant expert après plusieurs années d'expérience. à glisser calmement la clope entre ses lèvres radieuses. hochement de tête qui était valable pour un merci alors qu'elle l'observait à son tour faire. ça l'avait surpris, le jour où elle avait compris que ji hun était loin d'être parfait. que sous ses airs d'homme sain(t) , si sportif, il lui arrivait aussi de dériver vers des mœurs plus douteuses. à se détacher de cette image qu'elle lui avait vu coller à la peau. main libre qui cherchait la chaleur dans les profondeurs du hoodie qu'elle comptait bien jamais lui rendre. poumon qui laisse échapper le goudron. alors qu'elle se promettait intérieurement de le laisser un peu tranquille pour le reste de la nuit, encore pas totalement atteinte de remords. mais l'usure avait tendance à marquer les corps.


opales qui s'attardent alors que la gamine ne comprend pas tout de suite de quoi il parle. dans son monde bien défini il n"y a que elle pour s'attarder sur la beauté de la voie lactée. les gens avaient tendance à les oublier, présence insouciante à baigner leur tête de clarté. à les accompagner dans leurs nuits les plus sombres. sourire presque timide qui s'étire sur les lèvres. le ciel et elle, c'était une longue histoire qui avait commencé il y a déjà bien longtemps quand sa mère lui faisait grimper les hauteurs des collines pour mieux pouvoir les admirer. la matriarche avait fait beaucoup de choses de travers, mais pas l'emmener observer l'univers. c'est vrai, mais les gens se contentent souvent que de la lune parce qu'ils savent qu'ils pourront jamais avoir les étoiles presque un murmure pensif; elle n'en savait trop rien, ne s'était jamais attarder trop longtemps. c'est vrai? t’habitais sur une ile ou un truc du genre? qu'elle demande sans aucun tact. ji hun était comme elle, à toujours éviter de parler des vraies choses, des choses qui comptent le plus.  j'suis née là où la ville est considérée comme une campagne, et qu'une campagne est considérée comme une ville; tout est relatif réponse encore plus lunaire. elle n'avait jamais vécu rien d'intéressant là bas, rien qui vaut la peine de remonter si loin dans le passé. "ma mère me racontait souvent l'histoire de comment la lune à rencontrer son amour les étoiles, j'aimais bien l'écouter. que twiggy se sent obligée d'éclaircir. charabia qui se voulait cohérent. et telle une vieille poésie bien trop souvent répétée elle raconte  "il était une fois, une petite étoile, qui brillait d'une étincelante lumière blanche, cette petite étoile était folle amoureuse, d'un homme, aussi beau que lumineux, aussi grand que romantique, c'était la Lune. un jour la petite étoile, prit par une tempête de pluie fine, et d'un épais manteau de brouillard, Lune se dispersa dans la brume au petit soir couché. l'étoile fut triste, ses nuits n'étant plus égaillée, elle devenue de moins en moins lumineuse. comme si l'espace en lui-même avait disparu. le lendemain, le brouillard s'était calmé, et une pluie d'étoiles fine prit place, comme grand chef d'œuvre la Lune, la petite étoile parvient à venir à lui, avant de retrouver sa clarté. et depuis ce soir, petite étoile et la Lune formèrent à eux-même la voie lactée au vu de leur amour. enfin un truc du genre poésie qui avait accompagnée ses nuits les plus belles.

Regard plongé sur le ciel où la lune était dressée, Ji-hun chercha en vain un petit bout de l'infini étoilé. Malheureux de voir que les lumières artificielles de la ville avait pris l'habitude de les lui voler, il ne put s'empêcher de remarquer à voix haute l'absence de celles qui, dans le noir, l'avaient souvent accompagné. Boules lumineuses si insignifiantes ici, avaient été nombreuses fois points de repères pour lui. La remarque de sa voisine trouva raison à ça ; posséder rythmait les intérêts. Venu d'un pays où la propriété n'existait pas, il trouva bien triste que les astres soient ainsi rejetées pour ne pouvoir se laisser capturer. Il préféra ne rien ajouter, ferma les yeux pour tenter de les restituer à son obscurité. Les bruits des moteurs, les cris de quelques perturbateurs et de chats bagarreurs le ramenèrent à la réalité, suivi la question sur la ville où la résidente dorée était née.

Un truc du genre, répéta-t-il avant de reprendre une bouffée toxique. Le mystère ne sera pas tout de suite éclairci, Ji-hun n'était pas assez confiant pour révéler d'où il venait vraiment. Isolé pendant vingt-cinq années de ses pensées et de sa voix, des autres sociétés et de ses choix, il avait l'impression d'être né sur une autre planète, et pour avoir le droit d'exister faisait face à de véritables casse-têtes ; changer n'était pas toujours chose aisée, et il arrivait que ça puisse lui peser. Il écouta la réponse de l'étudiante, conclut qu'elle ne désirait pas s'attarder là-dessus. Il n'insista pas – n'insistera jamais sur quoi que ce soit. Il tourna toutefois la tête vers Twiggy lorsqu'elle parla de sa mère et de ce conte qu'elle lui avait appris. Et si les bleutées de la plus jeune se portèrent sur la lune, l'Asiatique, lui, décida de plonger dans ce que reflétaient les lagunes.

L'ouïe se concentra sur la légende, et Ji-hun crut apercevoir l'histoire dans l'une et l'autre rétines éclatantes. Près du croissant la clarté retrouvée, Ji-hun se surprit à vérifier ce qu'il en était dans l'immensité, mais ce n'était là que le fruit de son imagination. Silence volontaire, pourtant loin de la déception, il finit par murmurer : c'est une très jolie histoire. Quand bien même à l'Amour il n'y avait jamais vraiment goûté, ne comprenait pas encore ce que sa copine trouvait à ainsi par les sentiments se laisser complètement porter. Dans le fond, il espérait un peu qu'une étoile puisse un jour lui souffler le secret. Ça me donnerait presque envie de t'enlacer, lança-t-il sans prévenir qu'une annonce pareille déborderait de ses chairs. Bouche aussitôt occupée par le filtre, pompa la nicotine. Ne t'emballe pas, la prévint-il, sourire offert aux astres cachés, nuance exigée, j'ai dit presque.

« Gaseum soge hana dul saegyeojineun byeoreul
Pourtant, je ne peux pas finir de compter toutes ces étoiles
Ije da mot heneun goseun
Qui s'installent une à une dans mon cœur.
Swii achimi oneun kkatalgiyo
Parce que les matins viennent vite,
Naeil bami nameun kkatalgiyo
Parce que la nuit de demain est à venir,
Ajik naui cheongchuni dahaji anheun kkatalgibnida.
Et parce que le feu de ma jeunesse ne s'est pas encore éteint. »

En son sein poème récité d'un de ses recueils préférés, le temps finira par lui laisser l'opportunité de toutes les nommer. Il traduisit en anglais la suite d'« a night counting stars » de [Yun Dong-ju], feignant d'attraper une à une celles qui tentaient aujourd'hui de lui échapper. Je vois des souvenirs dans une étoile, souffla-t-il, et l'amour dans une autre. Sa main libre s'activait dans le vent, ses doigts sur les invisibles se refermaient droit devant. Tout en les énumérant, Ji-hun les gardait prisonnières un temps, avant que la paume ne les élèvent gentiment jusqu'au firmament. Et la solitude, et mes envies, de la poésie, prit-il son temps avant de s'arrêter sur : et dans celle-là... (Eomeoni*) – en faisait-elle partie, elle aussi ? Bras long et tendu, les phalanges écartées et perdues, dans un soupir pour une fois il se ravisa, et le menton se leva.

La bouche marqua une moue résignée et il jura : si on ne peut aller jusqu'à elles, alors c'est moi qui tenterai de les apporter. Voix confiante, la mine à présent souriante. Mais pas ce soir, corrigea-t-il en allant écraser son mégot, je vais devoir prendre congés. Une obligation plus qu'une demande de permission. Un bâillement s'invita, écartant les mâchoires qu'aussitôt il cacha. Regard bridé qui dévia du cendrier pour la regarder, il l'informa : tu peux le garder De la tête le hoodie pointé ; comme s'il savait à l'avance qu'elle désirerait le lui confisquer. Et comme un dernier conseil avant de la quitter, il articula : une fois que tu seras rentrée, essaie quand même de te reposer. Il fallait qu'elle assure toute la journée qui s'ensuivrait. Esquisse adressée, il disparut aussi vite qu'il avait répondu présent quand elle était venu le chercher.

nuit au parfum de café noir et cigarettes, à aiguiser son cœur naufragé dans l'obscurité.cette part d’ombre qui se nichait dans le creux de son âme quand son entourage avait les yeux fermés. lèvres qui récitaient mot pour mot l'histoire qu'on lui avait tant raconté. twiggy arrivait presque à entendre la voix de sa maman à travers le vent qui lui murmurait dans les oreilles. vieux souvenirs maintenant dépoussièrés. chaleur éphémère qui ne suffisait pas à réchauffer son être. twiggy aurait du croire en l'amour, mais elle ne croyait qu'en la fin.cette histoire ne faisait que lui rappeler que rien était fait pour durer. trop réaliste pour ce monde; jeune et déjà trop cabossée c'était triste, c'était ainsi. "heureusement que t'as dit presque" rire faussement enjoué, on pouvait l'entendre dans sa voix que la gamine ne supportait pas la pitié. doigts manucurés qui jouaient avec la fumée que son corps dégageait. opales qui se laissent surprendre par le ciel, attentifs à ne rien louper du spectacle qui s'offrait à elle. écoutant à son tour le poème que récitait ji hun. trouvant un écho dans ses sentiments amers. sauf que twiggy était incapable d'entrevoir quoi que ce soit à travers le soleil, aveuglée par sa lumière. et pour ça , secrètement elle l'admirait, secrètement elle le détestait. parce que la mioche était capable de vivre que dans la noirceur. goût indéterminé accroché à la langue, comme s'il lui manquait des bribes d'information. à se rendre compte qu'un jour on arrêtait de voir des étoiles comme des astres morts et on apprenait à les admirer pour leur beauté et leur capacité à briller dans l’obscurité. "c'est que je découvre que tu es philosophe et poète quand le monde se tait pour t'observer" qu'elle articule doucement, penchant la tête sur le coté pour mieux l'observer. ce soir, twiggy devait admettre qu'elle avait découvert une partie de lui qu'elle n'aurait jamais soupçonné. vague haussement d'épaules, alors qu'elle le laisse s'en aller. se contentant de sourire comme seul indice d'un moindre remerciement. elle allait rester ici encore un peu plus longtemps, pour raconter sa journée à la lune. il était encore trop tôt pour aller se coucher et souhaitait dire bonjour au soleil avant de tout lacher.