Fin du Spring Break, retour imminent pour Boston. T’es pas prête à faire tes valises. Activité surprenante pour ton dernier jour : la randonnée. T’en as pas fait une seule, c’est pas vraiment ton truc et pourtant te voilà sur un sentier à déambuler entre les arbres accompagnée par les cris des oiseaux. T’avais besoin de te retrouver un peu seule, pour appréhender le retour à Boston. Histoire qu’il ne soit pas trop brutal. T’avais vraiment besoin de cette pause au soleil. Qu’est-ce que tu retiendras de ce séjour ? T’es passée par toutes les émotions, l’oscillation entre joie euphorisante et tristesse profonde. Pas ta faute, t’es comme ça, t’as beau tenté de relativiser, tu prends toujours tout trop à cœur. Beaucoup trop passionnée, avec les avantages et les inconvénients qui vont avec. Cette histoire avec Levy, quel gâchis, ça aurait pu bien continuer pourtant. Mais après ta rupture t’as décidé que tu ne te laisserais plus marcher dessus. Plus jamais, t’as trop souffert. Même si la réalité t’a parfois rattrapée, t’as profité à fond du voyage. Aujourd’hui tu dois dealer avec tes démons intérieurs, un bras de fer qui se joue dans ta tête depuis trop années. T’es épuisée, tu devrais pas faire toute une préparation mentale pour rentrer chez toi. Et pourtant ça t’es nécessaire quand tu repasseras devant cet hôpital où t’as accouché, ce même hôpital où t’as laissé ton fils dans les bras d’une infirmière pour ne plus jamais le revoir. Tout ça est nécessaire pour que t’évites de faire une bêtise. Subitement tu trébuches, l’instant d’après t’es étalée au sol. Perdue dans tes pensées, t’en as oublié ton environnement. Dans une descente t’as posé le pied sur une pierre instable, celle-ci à rouler et ta cheville avec. Le corps endolori tu grimaces en te redressant. C’est au moment de te relever que tu constates l’ampleur des dégâts. Impossible de t’appuyer sur ta cheville droite sans ressentir une horrible douleur. « Merde. » Tu l’as dit, c’est la merde. Le regard qui balaie les horizons, t’es toute seule. « Génial. Quelle idée de merde ! » T’aurais peut-être du faire comme tout le monde : t’isoler sur la plage et te perdre dans l’immensité de l’océan.

@Levy Ray-Fowler

dernières heures à punta cana avant de regagner l’agitation de boston. t’as vraiment aucune envie de re-foutre les pieds dans cette ville et encore moins de retourner en cours. t’es dépité, t’as juste qu’une envie, c’est de t’isoler, d’aller prendre l’air. dernières inspirations un peu saines avant la pollution de la ville. t’as enfilé une tenue confortable: short, t-shirt, basket et casquette sur la tête. t’as pris un sac à dos où t’as prévu de l’eau notamment, et t’es parti pour faire une randonnée. après avoir marché une bonne partie de l’après-midi, tu commences à fatiguer et tu te dis que tu devrais faire une pause, admirer la vue et profiter d’être là. tu descends encore quelques mètres et t’entends un bruit, comme quelqu’un qui parle. t’avances en direction de ce que t’entends, et tu distingues une silhouette. et plus t’avances, plus tu reconnais cette silhouette. alyssa? qu’est-ce qu’elle fou ici, à raler, toute seule. qu’est-ce que tu fou à parler toute seule ici?, t’aurais pas penser la croiser ici.

@Alyssa Harvey

Il parait que ça fait du bien de marcher et de prendre l’air. Tu l’appliques et tout ce que tu gagnes c’est un mal de crâne et une chute honteuse dans la forêt. Heureusement qu’il n’y avait aucunes caméras. Tu te retrouves assise toute seule, la main sur ta cheville. Tu la testes un peu en la bougeant. Impossible de marcher. Tu sors ton téléphone prête à appeler ton meilleur ami lorsque t’entends ton prénom. Tu reconnais la voix qui le prononce et tu sursautes, persuadée d’être seule. Ton regard douloureux croise le sien. « Je suis tombée. Je crois que je me suis cassée quelque chose… » C’était pas la première personne que tu voulais voir. Au moins t’es plus seule, t’aurais peut-être préférée, l’avis est mitigé.

@Levy Ray-Fowler

t’aurais préféré tomber sur tout le monde sauf elle. la situation était assez gênante mais en même temps, t’aller par rebrousser chemin et la laisser dans sa merde. tu descends à son niveau et tu t’abaisses vers elle. t’as fais exprès pour qu’on vienne te sauver, avoue lances-tu à la jeune femme, histoire de détendre un peu l’atmosphère. je peux? dis-tu en pointant du doigt sa cheville. t’allais pas la toucher, juste regarder de plus près si ça gonflait. et puis, elle retire à peine sa main que t’as saisi le truc. ah ouais, tu t’es pas loupée. tu te redresses et tu soupires. qu’est-ce que tu vas faire avec alyssa, sa cheville cassée et des km à parcourir pour rentrer à l’hôtel ?

T’étais parti pour te détendre et ta journée vire au cauchemar. La présence de Levy n’arrange pas les choses. Bientôt il se mettra à pleuvoir et t’auras tout gagné. Il essaye de te détendre et tu préfères ne rien répondre plutôt que de lui envoyer une pique. T’es pas dans le mood, d’une part parce que t’as mal et d’une autre parce que t’as rien oublié de son comportement. Tu te contentes de lui montrer ta cheville. T’es toi même surprise par le volume qu’elle a pris en si peu de temps. Tes billes claires reviennent se fixer sur les siennes. Il ne sait pas quoi faire, toi non plus. Tu soupires. « Tu peux y aller Levy, je vais me débrouiller. » T’es même pas agressive, tu ne sais pas si tu peux compter sur lui, pas après ce qu’il s’est passé. Au même moment tu contractes ta cheville et tu te retiens de pousser un cri de douleur. Le temps va passer terriblement lentement à partir de maintenant.


@Levy Ray-Fowler

quel merdier. si t'avais su, t'aurais pas emprunter le chemin qui t'as mené jusqu'ici. tu te serais pas retrouvé face à la fille que t'as lâchement abandonné lors d'une soirée où tu l'avais invité. merde. et en même temps, t'es rassuré de savoir qu'elle reste pas seule dans cette situation. partagé, tiraillé. le cul entre deux chaises. et puis la voilà en train de te dire que tu peux la laisser et qu'elle va se démerder. accroupi face à elle, tu relèves le regard dans sa direction. ― t'es bête ou quoi? calme toi lev, c'est pas le moment d'être énervé. tu te redresses et tu regardes autour de vous. y'a pas d'autre solution, tu vas devoir être la béquille. ― bon, on va redescendre ensemble. j'vais pas te laisser moisir ici. tu soupires. sac à dos que tu glisses le long de ton épaule pour l'avoir devant toi et fouiller dedans. tu lui tends la bouteille d'eau, sans lui demander si elle en veut, le geste te parait assez clair. ― la prochaine fois, mets des meilleures chaussures. tu peux pas t'empêcher de râler. c'est pas trop ton genre normalement, mais là, t'es soulé.

Le vermeil commence à se révéler sur tes paumes, tes genoux, tu t’es pas loupée en tombant. La chute n’a pas non plus épargné ta cuisse. Ton short est bien trop court pour épargner ta peau de la belle cicatrice qui s’est imprégnée. Une de plus, une de moins qu’est-ce que ça peut bien faire. Tu fronces les sourcils à sa question et c’est un regard tranchant qui se pose sur lui.  « Commence pas. » Bien loin de pouvoir supporter quoi que ce soit, c’est pas le moment de t’énerver. Il t’annonce qu’il ne te laissera pas toute seule sur le sentier et tu te retiens de rire. « Pourquoi pas ? J’ai cru comprendre que c’était ton genre de laisser tomber les autres, à moins que ce soit seulement réservé à moi. » Non t’as pas encore digéré le coup qu’il t’a fait. Rancunière ? Peut-être un peu. T’éloignes sa bouteille d’un geste de la main et tu commences à bouger, essayant de changer de position pour prendre appuie sur ta jambe libre. « Garde tes remarques pour toi. » T’as pas besoin de ça alors que tu t’efforces à ignorer la douleur qui te lance dans la cheville combinée à celle de la blessure à vif sur ton genou. T’as tellement mal que les larmes commencent à monter. Pas sûr que ce soit seulement physique.

@Levy Ray-Fowler

manière défensive de réagir, t'es énervé de la situation. énervé de croiser alyssa, énervé de te retrouver à la secourir alors que t'es loin d'être le servant chevalier. au contraire. en fin de compte, t'es énervé contre toi même parce que t'es pas trop à l'aise de la situation. mais ça, tu le diras pas, oh que non. tu sais que t'as grandement merdé la dernière fois et qu'elle t'en veut encore certainement pour ça. sa réaction de fait encore plus monter les nerfs. t'essayes quand même de les canaliser, mieux vaut ça que de péter un câble et de la laisser vraiment se démerder. tu soupires à ses paroles. ― ouais j'suis de ce genre conclues-tu. c'est faux. t'es pas du genre à laisser tomber les gens. t'es juste trop con quand t'as bu et trop fier pour le reconnaitre. son revers de main te fait comprendre qu'elle veut pas boire alors tu remets la bouteille dans ton sac, que tu replaces sur ton dos ensuite. tu la regardes galérer à se relever et tenter, tant bien que mal, de marcher. ― c'est ridicule, tu vas pas y arriver seule t'as pas envie d'être responsable d'une deuxième entorse. tu l'approches et tu passes ta main autour de sa taille afin qu'elle puisse vraiment prendre appui sur toi. ― j'te propose pas de te porter jusqu'en bas, j'veux pas me prendre ta main dans la tête mais au moins, tu peux l'aider un peu comme ça. t'attrapes son sac, tenu dans son autre main, pour le mettre sur ton épaule.

@Alyssa Harvey

Tu secoues la tête, l’air désolé qui peint ton visage. « Je sais pas c’est quoi ton problème Levy. » Le regard qui se lève vers le ciel. Pourquoi tu t’es pas allongée sur la plage en pleine nuit pour l’observer ? Le ciel doit être tacheté d’étoiles en tous genre. Tu te serais perdue dans cet univers qui est le tien, que tu connais par cœur et que tu redécouvres pourtant tous les jours. Ce même univers que t’as fait découvrir à Levy la première fois que vous vous êtes vu. Non à la place tu te retrouves dans un merdier avec la personne que t’avais le moins envie de voir. Belle performance, passer du chaud au froid en moins d’un mois il faut le faire. T’essayes de te relever en t’aidant comme tu peux, tu vas jamais tenir debout, tu le sais et pourtant t’es bornée. T’es prête à lui répondre et puis il saisit ta taille et tu t’appuies instantanément sur lui, tu te rendais pas compte de toute l’énergie déployée pour simplement te tenir debout. « J’ai trop mal… » Paroles à peine audibles. Ton sac à dos t’échappe sans même que tu t’en rendes compte, trop concentrée pour ne pas t’évanouir de douleur. Heureusement Levy te tiens éveillée.  « Ça c’est un très bon choix Levy, félicitation ! T’aurais pas de l’aspirine ? Un antidouleur ? N’importe quoi. Pourquoi j’ai pas roulé un joint avant de partir ? » Ta bonne copine la weed t’aurais aidé à coup sure, tu peux toujours compter sur elle pour noyer ta douleur dans une fumée aussi euphorisante que toxique. Lentement mais sûrement vous commencez à prendre le chemin retour. « Je comprends pas pourquoi t’es comme ça. Un jour t’es cool, l’instant d’après tu deviens le pire connard. C’est un comportement de psychopathe. » Les grands mots, tout de suite.

@Levy Ray-Fowler

― j'ai pas de problème réponse du tac-au-tac. t'es juste soulé de la situation, mais t'as pas de problème. en fait, elle t'as rien fait alyssa. elle a rien fait pour demander que tu te comportes comme un connard. la réalité c'est que t'avais trop bu, que t'étais dans l'ambiance avec tes potes, et que t'as été charmé par une fille. pas cool, ouais. un sacré comportement de con. t'aurais pu t'assurer qu'elle était bien rentré, mais tu l'as pas fait. t'aurais aussi pu rentrer avec elle, mais putain, c'est pas ta meuf, et t'avais pas non plus envie de te privé pour elle. sacré situation d'merde. ― tu vas être désagréable longtemps? t'essayes d'être plus mature parce que tu te dis que le trajet va être long si vous le passez à vous envoyer chier. vu la vitesse à laquelle vous avancez, t'espères quand même arriver avant la tombée de la nuit. ce serait encore pire de vous retrouvez dans le noir, entrain de galérer comme deux cons et en plus, de s'embrouiller. ― écoute, j'étais bourré. comme si c'était une excuse suffisante pour justifier ton comportement. ― et peut-être que j'suis un psychopathe après tout, tu t'en ai jamais assuré et te voilà a essayer de faire de l'humour. vraiment cette journée, rien ne va. les signaux sont tous plus contradictoire les uns que les autres. mais la flemme de se prendre la tête est plus présente que la colère. t'as pas à t'en prendre à elle alors que c'est toi qui a joué au con. ― c'était pas cool que tu glisses d'une voix plus basse. fierté mise un peu de côté, faut savoir reconnaitre ses tords parfois.

@Alyssa Harvey