Pumpin' up the volume, breakin down' to the beat.

with @Ingrid Corbyn-Patil & @Kristofer Vermeer
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01.04.2023 Sojuba, Cambridge.

Il était tellement heureux de cette sortie. Depuis combien de temps ne s’était-il retrouvé à faire la fête avec sa plus vieille amie ? Il portait une affection toute particulière à cette dernière depuis leur première rencontre jusqu’à ce jour. Dans cette ville nouvelle où il ne connaissait pas grand monde, elle était devenue à l’instar de Skye son repère et sa bonne étoile. Il savait qu’il pouvait toujours se retourner vers elle quand tout allait mal (ce qui arrivait souvent, soyons honnête) et que la réciproque était vraie. C’était vers elle qu’il s’était tourné quand il avait développé à nouveau ses sentiments pour son ancien petit ami. C’était elle la première qu’il avait appelé lorsqu’il était sorti de ce braquage qui l’avait chamboulé plus qu’il ne voulait l’admettre. C’était à elle qu’il voulait se confier sur celui qui chamboulait toutes ses mauvaises résolutions depuis quelques semaines. C’était avec elle qu’il pouvait se permettre de se lâcher et de danser et chanter jusqu’au bout de la nuit sans se préoccuper des autres.

En suite de son voyage particulièrement torride à Punta Cana et cette fameuse soirée des retrouvailles avec les différents participants de Love is blind, il avait hâte de profiter d’un week-end plus tranquille et surtout de revoir Ingrid. Il aurait pu proposer à Perceval de les accompagner mais il refusait d’admettre que ce n’était pas juste une nouvelle histoire de fesse. Pas besoin de le présenter à ses proches amis pour donner une portée officielle à leur relation, quelle que soit cette dernière. Et puis, ce soir était exclusivement réservé à l’amitié entre Ingrid et lui, même s’il n’était pas opposé à l’idée de revoir également Jey. Attendant patiemment devant le club karaoké, il aperçut la silhouette de la jolie suédoise et s’avança vers elle pour la prendre dans ses bras et la serrer fort contre lui, la soulevant légèrement du fait de leur différence de taille. “Tu m’as manqué ma belle ! Comment tu vas ?” lui demanda-t-il en se détachant. “Jeyani vient ou elle te laisse tout à moi ce soir ?”

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01.04.2023 Sojuba, Cambridge.

Il était sincère. C’était une chose rare qu’on pouvait dire de lui mais s’agissant de la relation qui l’unissait avec la belle Ingrid, aucun mensonge n’avait jamais eu lieu entre eux. Il n’y en avait pas eu besoin. De l’appréhension de tout un monde de possibilité à leurs peines de coeur partagées, de leur soif de découverte du monde à la terreur des accidents qui avaient égrené leur existence et celles de leurs proches, ils avaient toujours été là l’un pour l’autre. Elle avait été celle qu’il avait appelé en premier quand Wade avait rompu avec lui. Il avait été le premier à son chevet lors de l’accident de Betsi. Il n’y avait jamais eu la moindre dispute entre eux pour ternir l’horizon, ni aucune ambiguïté de sorte qu’ils pouvaient se permettre bien davantage. Ils s’aimaient à leur manière, avec beaucoup de douceur et de sincérité. “Ca va plus encore maintenant que tu es là.” l’accueillit-il avant de grimacer. “Par contre, j’ai chopé une angine dans l’avion. Donc je te laisse gérer le Céline Dion et le Mariah Carey." plaisanta-t-il avant de déposer un baiser sur sa tempe. Il fallait dire que passer d’une moyenne de 35 degrès à une moyenne de 5 degrès, ce n’était pas le meilleur moyen de préserver son organisme. Heureusement, il avait pu se reposer un peu, aidé en cela par les douces attentions de son beau chevalier, et s’il n’avait plus mal à la gorge comme au premier jour, il craignait néanmoins de la pousser trop. Elle était, après tout, un de ses atouts de travail et il serait dommage de la perdre alors qu’on lui avait désormais confié la tâche de la mise en scène d’une pièce de théâtre. Il espérait qu’il s’agissait de l’opportunité dont il avait besoin pour revenir sur le devant de la scène qu’il n’était pas prêt à quitter. “J’en ai de la chance alors de t’avoir rien que pour moi.” Il adressa à sa plus ancienne amie un clin d’oeil avant de pénétrer l’établissement, lui ouvrant la porte comme le parfait gentleman qu’il était. “Tu veux boire quoi ? Et je glisse quelles chansons en premier ? Les grandes voix ou les groupes gay ?”

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Il était à l’aise avec Ingrid. Son amie la plus ancienne était celle vers laquelle il s’était tourné à chaque étape de sa vie : quand il avait compris qu’il aimait autant les filles que les garçons, quand il avait vu son coming out étalé dans la presse néerlandaise sans qu’il n’ait été prévenu en amont, quand il s’était jeté dans le grand inconnu britannique, quand il se sentait plus minable que tout après avoir été rejeté d’un casting et qu’il avait été contraint de passer sous le bureau pour un second rôle, quand Wade avec qui il se voyait terminer ses vieux jours s’était séparé de lui sans la moindre explication logique, quand il avait eu peur de devoir repartir en Europe. Elle avait toujours été cette voix chaude pour l’ancrer dans le présent, cette main douce qui caressait ses cheveux alors que les larmes ravageaient son visage, la présence rassurante dans ses cauchemars et ses angoisses. Il avait tenté de lui rendre la pareille, d’être présent quand rien n’allait, quand elle avait cru perdre Betsi et que les lendemains avaient été secoués. Tels les deux pendants d’une balance, ils se soutenaient et se maintenaient l’un et l’autre. Il haussa les sourcils, le regard sombre éclairé d’étoiles et répliqua, la voix légèrement rauque : “Et rater de te raconter mon premier spring break et les rencontres que j’y ai faites ? Ou t’empêcher de me voir reprendre la chorégraphie de Shakira sur Whenever wherever ? Jamais!” Il lui adressa un clin d’oeil amusé avant de se diriger vers l’écran pour commander les boissons et glisser les titres à interpréter. “Brune ou blonde ?” demanda-t-il pour la pure forme, connaissant déjà la réponse. Il glissa ensuite les titres de Village People, Queen, Christine and the queen et autre T.A.T.U. sur l’écran avant de se retourner vers la jeune femme et de se laisser tomber dans le canapé, lui fournissant un des micros en attendant que la présentation explicative se termine. “Comment tu vas sinon ? Quoi de beau depuis la dernière fois ?”

Ingrid a vu Kristofer dans ses pires moments. Elle l'a vu pleurer à chaudes larmes et en colère. Elle a toujours été présente pour lui, quoi qu'il arrive. Elle l'a soutenu dans tous les moments de sa vie. Que ce soit les bons ou les mauvais. Ingrid ne le laissera jamais tomber. Ils étaient des amis pour la vie. Ça n'allait pas changer. Ils pouvaient tout se dire, sachant parfaitement que l'autre n'allait pas juger, mais bien écouter et donner les meilleurs conseils possibles. Cette soirée allait leur faire le plus grand bien. Ils n'avaient pas passé de soirée comme celle-ci depuis une éternité. Ils devaient rattraper le temps perdu. Elle rit aux paroles de son ami. — J'avoue que j'aurais regretté ne pas voir tout cela. Kris était un bon danseur. Il se laissait aller au rythme de la musique. Avec lui, Ingrid dansait également comme une folle. Elle n'était pas gênée de danser en sa présence. Ils partageaient cette folie, même s'ils étaient rendus dans la trentaine. Ils restaient jeunes malgré le temps qui défilait rapidement. Ils avaient les mêmes goûts pour la musique, alors choisir les chansons ne fut pas difficile pour eux. — Je vais bien. Il y a un moment, nous nous sommes disputées, Betsi et moi. Elle m'a appris qu'elle reprenait ses recherches sur le Mégalodon et ça m'inquiète, sachant ce qu'il s'est passé avec son accident. Elle soupira et passa une main dans ses cheveux. — Sinon, rien de spécial. Et toi alors?

@Kristofer Vermeer

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Il savait parfaitement que lorsqu’il passait une soirée avec sa plus ancienne amie, il allait s’amuser comme il aimait s’amuser. Pas besoin de faire attention à son image. Pas besoin de vérifier les alentours pour trouver sa nouvelle proie du soir. Pas besoin de s’embarrasser de ce qu’il allait dire ou faire. Les choses étaient et demeuraient naturelles avec la belle suédoise. Lorsqu’ils se retrouvaient ensemble, ils se retiraient dans leur petite bulle où nul n’avait le droit de citer à part l’un et l’autre, pas même leurs amoureux respectifs. Ce soir n’était pas une exception et il était déjà en train de remuer du popotin, sans s’embarrasser de son manque de sensualité (qui de toute manière la laisserait indifférente), se laissant uniquement guider par la musique et la joie d’être là. “Betsi et toi ?” s’étonna-t-il, à la limite de l’offuscation. “Vous vous êtes disputées ?” Il secoua négativement la tête, ne pouvant imaginer pareille situation tant à ses yeux elles formaient le véritable petit couple parfait comme on voit dans toute bonne comédie romantique, si parfait qu’il en devenait parfois agaçant. Surtout pour l’ami célibataire qui se faisait une joie de crier sur tous les toits que l’amour ça n’existait pas et que tout ça c’était une vaste fumisterie pour maîtriser pus facilement les foules et les transmissions de MST. Il lui adressa une petite moue dubitative. Attentif, il écouta ses explications et cela fut plus clair dans son esprit. Il fut soulagé également qu’il ne s’agisse pas d’une histoire personnelle entre elles ou leurs familles ou quelque chose d’irrémédiable. Il ne souhaitait que le bonheur de celles-ci.

“Arf, je comprends oui vu ce qu’il s’est passé. Mais je suis sûr que ça ne se reproduira pas. Elle a réalisé qu’elle a eu de la chance et elle fera plus encore attention. Il faudra juste veiller qu’elle soit entourée d’une équipe qui veille davantage sur elle et ses recherches.” Il déposa un baiser réconfortant sur le front d’Ingrid avant d’ouvrir la bouche pour lui répondre. La musique de Toxic par Britney Spears lui coupa cependant la parole et il l’entraîna, de gré ou de force, dans le rythme endiablé de la meilleure chanson de la poupée blonde. Finalement, après un bon quart d’heure déchaîné, il se laissa tombé sur le sofa saisissant le cocktail déposé par le serveur, la gorge sèche. “Moi ça va. Je reviens tout juste du Spring Break où je me suis bien amusé, si tu vois ce que je veux dire.” Il haussa les sourcils, pensant aux parties de jambe en l’air partagé avec Perceval mais également les fêtes et les plaisirs que la République Dominicaine lui avait offerte. “C’était encore mieux que dans les films.”

Les gens semblaient toujours surpris, quand ils apprenaient qu'Ingrid pouvait se disputer avec Betsi. En même temps, il était vrai que les deux femmes formaient un très beau couple basé sur l'amour, la communication et la complicité. Elles se sont même mariées, alors que le mariage homosexuel pouvait déranger certaines personnes. Elles ont travaillé fort sur leur couple et ont tout fait pour que ça fonctionne. Malgré tout, leur relation n'était pas parfaite. Il y avait des hauts et des bas, comme dans toutes les relations. Que ce soit des relations amicales ou amoureuses. Bref, Ingrid voulait se confier à Kris. Elle ressentait le besoin d'en parler avec lui. Ils se connaissaient depuis trop longtemps. Elle ne pouvait rien lui cacher. — Oui, ça nous arrive. Elle rit légèrement, passant alors une main dans ses cheveux. Même son ami était surpris. Ingrid n'était pas choquée. Elle connaissait l'avis de Kris sur son couple. Il les aimait et ne voulait que leur bonheur. Il a même été témoin à son mariage. Il a vu la naissance du couple et le mariage. Il était donc normal qu'elle se confie à lui. — J'aimerais penser comme toi, mais c'est difficile. Elle est la femme de ma vie. La perdre serait horrible. Un accident est si vite arrivé. Il ne faudrait pas qu'elle réagisse ainsi, mais c'était plus fort qu'elle. Betsi allait quand même continuer ses recherches, peu importe l'avis d'Ingrid. Autant l'accepter. Un jour à la fois. — Oui, je vois très bien ce que tu veux dire. J'ai été étudiante et j'ai fait la fête durant les spring break. Ingrid avait l'impression que c'était une autre époque. Les choses ont changé depuis. — Je ne veux pas plus de détails, même si je t'adore. Elle rit de bon coeur. — Ça se passe bien avec Perceval?

@Kristofer Vermeer

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La vie en couple demeurait un mystère pour le jeune homme. Même s’il avait vécu pendant 5 ans un bonheur sans nuage, les choses s’étaient si mal terminées qu’il ne parvenait pas réellement à comprendre comment les deux femmes semblaient être dans une perfection bienheureuse. D’un côté, il fut rassuré de découvrir que tout n’était pas si idyllique entre elles, lui ôtant un peu de culpabilité sur la relation orageuse qu’il avait pu avoir avec son ancien petit ami. De l’autre, il était navré d’apprendre qu’elles pouvaient se disputer, plus encore sur des sujets aussi importants et graves. Evidemment, il comprenait les craintes sans doute irrationnelles de l’une et les envies vitales de l’autre. Le compromis n’était d’ailleurs pas réellement possible à cet égard. Mais il voulait les protéger comme une louve protège ses petits. Il ne croyait plus en l’amour mais il croyait en leur amour et ferait tout pour continuer de combler ses devoirs de témoin de leur union. Il s’y était engagé fièrement quand sa plus ancienne amie lui avait demandé, il les respecterait au péril de sa propre vie (même si, pour le coup, cela semblait un peu mégalo). Instinctivement, il la prit dans ses bras et déposa un baiser protecteur sur son front, sentant bien la déchirure de la belle. “Je comprends.” A l’inverse de lui cependant, Ingrid n’était pas prête de perdre Betsi. “Je sais combien c’est difficile mais je te promets que tout ira le mieux pour elle, pour toi. Il faut trouver un juste milieu pour que tu la laisses voler à nouveau vers sa passion et pour qu’elle te rassure après ce qu’il s’est passé.” Comment se retrouvait-il dans cette situation à donner des conseils sans doute bidons et que d’aucun se moquerait en l’entendant parler ? Un mec qui se contentait d’enchaîner les plans culs et fuyait tout type d’engagement était-il le plus à même de formuler des conseils de relation ?

Il caressa lentement en cercle concentrique le dos de son amie, posant sa joue sur le haut de son crâne avant d’étirer un sourire au souvenir de son spring break. Voilà un sujet dans lequel il était plus à l’aise et qui ne manquerait pas de faire sourire la délicate brunette : lui. “Avec Percy, ça se passe bien.” commenta-t-il, sans trop vouloir s’avancer. Ils se connaissaient à peine après tout. Cela faisait tout juste deux mois qu’ils se fréquentaient, même si très régulièrement et ce n’était pas comme s’il comptait, non, non. “On prend du bon temps.” Une moue moqueuse envahit son visage. “Du très bon temps même.” Il haussa les épaules. “Mais ça s’arrête là. Je te vois venir, petite fouine.” la titilla-t-il avant qu’elle n’émette l’idée d’une relation plus sérieuse. Ils étaient jeunes. Ils étaient beaux. Ils prenaient leur pied ensemble. Il n’y avait rien d’autre à savoir ou réfléchir.