02.03.2023 | Au fond du couloir à droite, puis troisième porte à gauche. Pia suit les instructions données par le propriétaire des lieux en se demandant ce qu'elle fout là. Sérieux, qui laisse les invités aller chercher des packs de bière eux-mêmes au fin fond de l'habitation ? Elle aurait dû partir et aller passer le reste de la soirée ailleurs. Mais la vérité c'est qu'elle veut s'amuser ce soir, oublier à quel point elle ne va pas bien depuis les disputes avec Rosalia, puis avec Val. Besoin de s'évader le temps d'une nuit, et elle compte bien consommer quelques canettes pour ça. Encore faut-il trouver les fameux packs en stock. La porte indiquée est ouverte, elle s'attendait à trouver un placard ou un truc dans le genre, mais elle se retrouve face à des escaliers qui débutent devant elle pour s'enfoncer un étage en dessous, dans ce qui ressemble à une cave. Quelle connerie elle dit tout bas avant de se décider à descendre. Ca ne prendra que quelques secondes et ça rendra service à plusieurs personnes. Elle compte dix-huit marches qui grincent sous ses pas. En bas la pièce est faiblement éclairée par une simple ampoule au plafond. Elle cherche du regard ce qu'elle est venue chercher, et sursaute lorsqu'une silhouette apparaît dans son champs de vision. C'est digne d'un putain de film d'horreur. Il lui faut quelques secondes pour se rendre compte de qui il s'agit. Et le cœur se sert si fort dans la poitrine qu'il devient douloureux. Val... Surnom qui s'échappe, doucement et douloureusement. Ils ne se sont pas parlés depuis dimanche soir. Rupture totale de contact. Plus un signe de vie, si ce n'est la disparition d'un haut de pyjama. C'est la première fois de leur vie qu'une dispute dure aussi longtemps. Elle est tentée d'aller se blottir dans ses bras, de lui dire qu'elle est désolée, qu'elle n'aime pas être loin de lui. Elle hésite, le regarde. Et elle se souvient. Reine des glaces. Elle revêt alors son air faussement détaché, indéchiffrable. Ne rien laisser paraître sauf une perfection contrôlée. Je venais chercher des bières, mais je vois que tu t'en occupes. Je te laisse te débrouiller. Elle tourne les talons, tente de fuir, remonte les escaliers et se retrouve face à une porte fermée qu'elle ne parvient pas à ouvrir. Non, aller ouvre toi... Elle tente de forcer, de pousser le bois de son épaule fragile. En vain.

@Valentin Rothschild

02.03.2022 │ besoin presque vital de prendre le large, d'anesthésier la douleur. mon coeur tambourine dans ma cage thoracique quand mes pensées prononcent ton nom. je voudrais revenir en arrière ou au moins oublier ton absence. on a jamais été séparé aussi longtemps, jamais été l'un sans l'autre plus d'un jour ou deux et ça depuis qu'on est gosse. pourtant cinq jours se sont écoulés depuis notre dispute et mon rythme cardiaque ne s'est toujours pas apaisé. tout me manque chez toi. de ton rire à ton odeur, de ton sourire à ton regard charmeur. et si je suis techniquement incapable de vivre sans toi, je dois me rendre à l'évidence que dernièrement, j'étais malheureux à tes côtés. l'impression d'être perpétuellement mis de côté, de t'aimer plus que de raison, de n'être finalement pas si important que je l'imaginais. j'ai toujours que ma princesse Pia était du genre indépendante obstinée, de celle qui grandisse plus vite. seulement voilà, moi j'ai toujours été le plus distant, celui qui n'aime pas les contacts physiques, le mec distant qui semble inatteignable. pourtant toi t'as su me toucher et avec toi tout à changé. tu m'as rendu dépendant à toi, t'as fait naitre un besoin que je ne réussis pas à contrôler à présent. parce que bordel si tu savais à quel point ton absence me fait du mal. alors j'essaie d'occuper mon esprits. j'étudie, je sors, je bois, j'oublie. je me traine à cette soirée dans l'idée de me changer l'esprit. je me dis que dans le pire des cas, je rentrerais avec une fille. à court de bière, je descends dans la cave pour en remonter un pack. je prends bien soin de bloquer le petit cale porte pour éviter de me retrouver enfermé, attrape un pack quand soudain j'entends des pas. quand je relève la tête, c'est ton visage que j'aperçois et je me décompose. j'ai tout fait pour t'éviter et pourtant on se retrouve ici.  putain. que je lâche en soufflant. une part de moi veux t'attraper et te serrer dans mes bras. mais l'autre n'oublie pas tout nos désaccords et la raison qui m'a poussé à m'en aller. et dans une bataille insoutenable, c'est cette partie qui remporte la guerre.  ouais tout est sous contrôle. que je lâche en te laissant repartir. le myocarde qui tape fort dans la poitrine, m'arracherait presque une grimace de douleur. tu repars et quand j'entends le son de ta voix, je comprends rapidement la situation. je lâche le pack, remonte en vitesse dans ta direction.  putain c'est pas vrai tu pouvais pas faire attention ? j'ai mis un cale porte justement pour la garder ouverte je tape trois fois sur la porte, fortement, mais rien y fait. je regarde mon téléphone, peu de réseau mais je tente quand même d'appeler James. puis Ted. puis Liam. personne ne réponds. super, pile la soirée qu'il me fallait.

@Olympia Wolford

02.03.2023 | En temps normal elle lui aurait sauté dans les bras s'ils s'étaient retrouvés par hasard. À vrai dire non, ce genre de situation ne serait même pas arrivée puisqu'ils seraient venus ensemble. Pas de retrouvailles dans une cave mal éclairées, un pack de bière en main, pas de surprise. Et surtout, pas cette expression décomposée dessinée sur les visages devenus livides. L'estomac se tord tandis que le cœur, lui, s'affole dans la cage thoracique à cause de cette proximité dont elle aurait tant besoin après cinq jours de silence, mais qu'elle ne peut combler. La rancœur et la colère sont encore trop fraîches, trop fortes pour succomber à la tentation de se blottir contre lui et de ne plus le lâcher. Tout est sous contrôle il dit. Le problème c'est que rien n'est sous contrôle du tout. Sinon ils n'en seraient pas là à ne plus se parler, à se faire du mal avec l'agonisante absente qui se font endurer. Dix secondes dans la même pièce et les émotions commencent déjà à se mélanger, alors elle fuit Pia, pour ne pas affronter Val, et pour ne pas se perdre elle-même. Marches montées deux par deux jusqu'à la porte close que ni l'un ni l'autre ne parvient à ouvrir. Les reproches fusent et elle tourne le visage vers lui pour lui jeter le regard noir qu'elle fait si bien, qui pourrait en déstabiliser plus d'un, mais qu'il connaît pour en avoir été victime des tas de fois. Parce que j'étais censée savoir que la porte ne s'ouvre que de l'extérieur ? Qui fait ça putain ? C'est un truc de psychopathe. C'est la solution parfaite pour rester enfermé. Elle regarde Val frapper la porte, mais il faut se rendre à l'évidence : avec le volume de la musique, personne ne les entendra. Elle ferme les yeux et se pince l'arrête du nez pour rester calme. Puis elle descend les marches qui craquent et observe leur prison temporaire. Pas de fenêtre ni autre issue, ils sont coincés ici. Quelqu'un finira par venir chercher les bières. C'est logique, ils seront libérés dans un rien de temps. Alors Pia se laisse tomber sur un vieux tabouret abandonné, le dos parfaitement droit comme à son habitude, les mains frottant les cuisses à moitié couvertes par la mini robe noire enfilée ce soir. Elle n'ose pas regarder le responsable de la tristesse de ces derniers jours, mais elle le sent près d'elle. Présence qui la rassure depuis toujours, mais qui a un effet différent ce soir. Les lèvres sont pincées et le silence s'installe, pesant et gênant. Véritable torture. Elle ne sait pas combien de temps s'écoule avant que des mots sortent tout seuls, avant qu'elle puisse y réfléchir. Tu me manques. Ce n'est pas quelque chose qu'elle dit souvent ; princesse Pia se veut trop indépendante pour être touchée par l'absence de quelqu'un. Mais l'évidence est là, elle ne parvient pas à vivre sans lui dans sa vie.

@Valentin Rothschild

02.03.2022 │ c'est le pire scénario qui pouvait arriver. à la base je voulais juste passer une soirée tranquille avec mes potes et de l'alcool. pourquoi pas rencontrer une jolie petit brune que je finirais pas baiser dans une des chambres de la maison avant de finir la soirée à picoler et me barrer. voilà ce que j'avais prévu de faire de mon jeudi soir. pour oublier qu'il reste encore un jour de cours. pour oublier que mes parents débarquent et que je vais devoir leur présenter ma "copine" alors que putain Reese je peux pas me la voir en peinture. pour oublier tout le merdier de ces dernières semaines mais surtout, pour oublier que t'es pas avec moi. en temps normal tu serais venue à mes côtés. on aurait fait une voiture, on se serait promis de rentré ensemble. on aurait bu des shot, rigolé avec nos amis. t'aurais peut-être réussi à me faire danser un peu. mais j'aurais été avec toi, comme à chaque fois. sauf que ce soir c'est pas le cas. et alors que je veux juste me changer les idées, le destin possède un humour vraiment particulier puisqu'on est à présent enfermé dans une cave. bloqué l'un avec l'autre. laisse tomber que je dis en me retournant, dos à la porte je te laisse descendre les marches pour t'assoir sur un tabouret tandis que moi je préfère rester loin de toi et m'assoir dans l'escalier. je suis sur mon téléphone, à essayer de joindre un pote pour qu'on me sorte de là. et aussi parce que c'est pas une bonne idée que je croise ton regard. il pourrait me faire flancher. il pourrait me rappeler à quel point j'ai envie d'être près de toi et c'est hors de question. ouais. que je lâche, les yeux toujours rivés sur mon portable. bordel ce que ça va être long. c'est de la torture que de t'avoir là si près et pourtant si éloignée. parce que j'ai l'impression qu'on est à des années lumières l'un de l'autre en ce moment. et c'est dans un silence presque glaçant que j'entends à nouveau le son de ta voix. les mots que tu prononces me provoquent un frisson impossible à dompter. je lève les yeux presque sans pouvoir le contrôler et je te fixe dans le silence. j'ai le choix d'être honnête ou alors de laisser la colère qui m'habite prendre le dessus. je soupire, fortement tu me manques aussi.. je sais que c'est pas dans tes habitudes de dire ça. en temps normal je le sais, t'as pas besoin de le dire. mais là, ça me touche que tu fasses ce premier pas. même si j'en reste pas moins toujours en colère parce que je veux plus Pia. je me satisfait plus de ce que tu me donnes depuis 25 ans.

@Olympia Wolford

02.03.2023 | Après le fiasco pour ouvrir la porte de leur prison temporaire, Pia se rend à l'évidence. Ils sont coincés et n'arriveront pas à sortir avant que quelqu'un vienne ouvrir la porte de l'autre côté. Et vu l'état de sobriété des invités et la musique qui fait presque trembler les murs, ça pourrait être long. Et puis elle a laissé ton portable dans la poche de sa veste, posée dans le vestiaire improvisé dans un bureau à l'étage. Elle soupire, sa seule consolation, c'est le pack de bière qui traîne au milieu de la cave et que quelqu'un finira forcément par venir chercher pour continuer la soirée. Et puis elle n'est pas toute seule. Elle a évité Valentin ces derniers jours, depuis leur dispute de dimanche soir, parce qu'elle lui en veut pour les mots prononcés, et parce qu'elle ne savait pas comment elle réagirait si elle se retrouvait face à lui. C'est dorénavant chose faite et l'ambiance est lourde. Ils sont assis chacun de leur côté, le silence plombant l'atmosphère déjà quasi mortuaire. Comment en sont-ils arrivés là ? Ils n'ont jamais réussi à passer plus de deux ou trois jours sans se donner de nouvelles, et ce n'était pas volontaire quand s'est arrivé. Elle ne veut rien montrer Pia. Ne pas avouer que la situation la touche, que l'absence de de celui qui est son pilier depuis l'enfance l'affecte plus que de raison. Jusqu'à ce qu'elle décide enfin de faire le premier pas qui ne lui ressemble pourtant pas. Et enfin les regards se croisent. Je déteste ce que tu m'as dit. Et je suis en colère, et je t'en veux. Mais tu me manques et j'arrive pas à vivre sans toi dans ma vie parce que je n'ai jamais eu à le faire. Liés depuis la petite enfance, elle ne se souvient pas d'une vie sans lui. Constante inébranlable dans son existence qu'elle prend peut-être un peu trop pour acquis. Je ne dis jamais ce que je ressens, tu sais que je ne suis pas douée pour ça. Je ne suis peut-être pas normale, j'ai sans doute un problème. Les derniers mots ne sont qu'un murmure. La gamine qui se veut parfaite n'est peut-être qu'une poupée bousillée par un début de vie difficile. Séquelles dont elle ne se rend pas entièrement compte. Caractère solitaire aussi, et perfectionniste, et ce besoin de contrôle incessant pour ne pas avoir peur. Elle est difficile Olympia Wolford. Je ne pensais pas que ça te dérangerait à ce point. Parce qu'il n'avait jamais rien dit avant.

@Valentin Rothschild

02.03.2022 │et voilà comment une cave se transforme en prison. j'ai l'impression de faire le remake d'un film d'horreur. malheureusement pour moi je ne suis pas la vierge qui survit à la fin du film mais je suis le sportif qui meurt des les premières tueries. super. à moins que je meurs de tes silences et de cette tension avant l'arrivée d'un tueur masqué. je regarde mon téléphone toutes les dix secondes pour vérifier que personne n'ai reçu mon sms. de toute manière c'est la meilleure solution que j'ai trouvé pour éviter de croiser ton regard. le silence est plus supportable que tes yeux sur moi. l'ambiance est lourde et j'ai même l'impression d'avoir du mal à respirer à un moment. mais je tiens bon. y a bien un soulard qui va avoir envie de boire une bière et qui va venir me sortir de cette torture. une torture que tu adoucis finalement très rapidement en capitulant, me disant que je te manque. j'aurais voulu être plus fort. ne pas te répondre ou te dire que c'était dommage pour toi. mais j'ai pas envie de te faire plus de peine. parce que quand tu es malheureuse, je le suis aussi. très con d'avoir choisi consciemment de lier mon existence à la tienne. « je ne retirerais pas ce que j'ai dis. parce que je le pense. même si je suis désolé que ça t'aies blessé. » je soupire fortement. « mais j'aime pas ma vie quand t'en fais pas complètement partie » ouais je dois bien l'avouer. je ne sais pas ce que ça fait d'être séparé de toi trop longtemps. le peu de fois où ça a dû arriver, c'était pas agréable. et je veux jamais avoir à subir ça à nouveau. « tu dois pas être la seule » que je lâche doucement sans savoir si tu entendras mes paroles ou non. ouais t'es pas la seule à avoir un potentiel problème Pia. c'est pas normal d'avoir autant besoin de quelqu'un. que je ressente ça pour Simeon oui. mais pas pour quelqu'un d'autre que mon propre jumeau. « j'ai jamais rien dit. j'ai accepté sans jamais l'ouvrir. mais là j'en pouvais plus » je souffle encore une fois avant de me lever et de descendre les marches qui me séparent de toi. je fais les cents pas dans cette cave mal éclairée. « j'sais que toi et moi on peut communiquer sans avoir à parler. on se connait par coeur et t'as parfois pas besoin de me dire ce que tu ressens pour que je le sache. mais c'est trop facile de se cacher derrière des "tu sais très bien" parfois j'ai besoin que tu le dises, que tu le montre. plus on va grandir et plus on va devoir s'éloigner. et je veux pas que tu m'abandonne. » tu vois Pia, t'es pas la seule à avoir peur que l'autre s'en aille.

@Olympia Wolford

02.03.2023 | l'ambiance change un peu lorsqu'elle ouvre la bouche, faisant la premier pas. capitulation pour essayer de réparer les morceaux, au moins un peu. il lui manque, ça ne sert à rien de le cacher, de toute façon tout son corps la trahie. doigts crispés sur le tissu de sa robe, dos trop droit et trop tendu. tout empêcher le corps souvent traître de se jeter dans les bras de valentin. elle n'aime pas ce qu'elle entend, le fait qu'il pense les choses qu'il lui a dites lors de leur dispute de dimanche. le regard, alors posé sur lui, dévie vers un point invisible devant elle tandis que les lèvres se pincent. ça fait mal d'entendre ça une nouvelle fois. reine des glaces qui n'en est pas une. elle se cache derrière un masque pia, et elle pensait que val pouvait voir à travers. elle refoule les larmes qui menacent de lui monter aux yeux. les nerfs à deux doigts de lâcher. elle souffle, tente de ne rien laisser paraître, garder le contrôle comme elle sait si bien le faire. j'en ferai toujours partie. de sa vie, comme il fera toujours partie de la sienne. liés à jamais, même s'ils n'arrivent pas à s'accorder. même s'ils sont tout les deux cassés à leur façon pour s'infliger une telle relation qui les rend aussi heureux que malheureux. hauts fantastiques et bas fracassants, comme une montage russe. les yeux émeraude se lèvent à nouveau dans sa direction quand il se lève, descend les quelques marches et commence à faire les quatre cent pas, tandis qu'elle reste immobile sur son tabouret. c'est juste que parfois les choses sont difficiles à dire. j'ai l'impression qu'on n'est pas sur la même longueur d'onde en ce moment, et j'ai cette constante peur de te perdre si je dis un truc de travers. trop de sujets à éviter, trop de non dits, trop de secrets entre eux. ça n'a jamais été comme ça, et elle ne sait pas comment le vivre. les soucrils se froncent aux derniers mots prononcés. pourquoi on devrait s'éloigner ? ça n'a jamais été dans ses projets, de mettre de la distance entre eux, d'avoir une vie dans laquelle elle ne le verrait pas tous les jours. je ne suis pas celle qui t'abandonnera. elle a trop besoin de lui pour ça.

@Valentin Rothschild

02.03.2022 │ la musique gronde à travers la porte. c'est fou de pouvoir l'entendre aussi distinctement en haut des escaliers mais que personne ne nous entendent. je pensais que quelqu'un viendrait rapidement dans la cave. faut croire que personne n'a une envie de petite bière et qu'aucun de mes potes ne me cherche. quoi que bourrés comme ils le sont déjà, ils ne doivent même pas se rappeler que je leur ai dit où j'allais. je souffle un peu trop fort à nos échanges. c'est parce que ce que tu me dis me saoule, c'est que j'aime pas cette ambiance pesante entre nous. j'aime pas quand on se dispute ou quand on se fait la tête. c'est pas censé durer si longtemps. c'est pas censé arriver si souvent. mes dernièrement on se comprend pas et ça me bouffe. j'espère que je lâche quand tu me dis que tu feras toujours partie de ma vie. j'ai jamais imaginé celle là sans toi et j'ai pas envie de devoir le faire. parce que d'aussi loin que je me souvienne, t'as toujours été là. je me souviens de quand on était gosse et que je refusais de partir en vacance si t'étais pas là. ou quand je harcelais mes parents pour qu'on aille te voir à l'hôpital. les petits mots que je te laissais quand t'étais dans ta bulle et qu'on pouvait pas te rendre visite. les premiers je t'aime soufflé au téléphone pour que tu sache que ton Valentin était toujours de ton coté dans la maladie. si on me l'avait proposé, j'aurais pu prendre ta place rien que pour que tu n'aies pas à souffrir. parce que c'est plus dur pour moi de te voir mal que de l'être. tu me perds pas, même quand tu me dis que tu me détestes. on se comprend pas en ce moment c'est un fait mais c'est justement parce qu'on grandis et qu'on communique moins. et putain ça, ça me fait tellement peur. j'ai la hantise que tu trouves quelqu'un d'autre avec qui tu te sentiras plus à l'aise, avec qui t'aurais envie de tout partager et que cette personne, ce ne soit pas moi. je sais pas ? parce qu'on évolue et qu'on a peut-être pas envie des mêmes choses entre nous par exemple. parce que tu trouves ça normal toi que je sois jaloux de ceux qui partagent ton intimité ? que je rêve de toi nue, que j'ai envie de laisser mes doigts caresser ton corps des nuits entières ? moi non. et ça me fait peur. parce que je crois bien que je suis le seul à réellement avoir envie de ça et de me poser des questions. toi tu prends la chose comme elle vient et tu passes à autre chose. moi je ne sais pas faire ça. tes derniers mots me font à la fois du bien, parce qu'ils me rassurent. et en même temps il me font un mal de chien, parce qu'une part de moi n'y crois pas. ce ne sera pas moi moi non. je te le promet que je lâche en arrêtant de marcher et en me plantant devant toi.

@Olympia Wolford

02.03.2023 | pia, elle a imaginé ce que pourrait être sa vie des tas de fois. en grandissant les ambitions ont évolué, les relations et les désirs aussi. mais il y a une constante qui se retrouve là à chaque fois : valentin. jamais elle n'a imaginé un futur duquel il ne ferait pas partie. ça a toujours été une évidence qu'il serait toujours à ses côtés. il l'a toujours été, il est présent dans ses premiers souvenirs, les meilleurs comme les pires. il a été là à chaque étape importante de sa vie, chaque anniversaire, chaque hospitalisation, il a menacé d'aller frapper le premier mec qui lui a brisé le coeur, il a assisté à chaque spectacle scolaire, ils ont chanté ensemble aux concerts de Noël du quartier londonien huppé dans lequel ils habitaient. mille et un souvenirs communs, et sans doute tout autant à venir... s'ils ne se déchirent pas totalement avant, parce que leur relation n'est pas simple en ce moment. les disputes sont récurrentes et ils se sont balancés des horreurs à la figure qu'elle n'est pas sûre de pouvoir oublier de si tôt. ils n'arrivent plus à communiquer, c'est vrai, et il y a une raison à ça. elle n'oublie pas les sextos échangés il y a peu, les fantasmes naissants, les pensées qu'elle ne devraient pas avoir. alors elle fuit pia, de peur de faire face à tout ça. c'est une mauvaise période, ça finira par passer. ils arriveront à faire en sorte que tout s'arrange, que tout redevienne comme avant lorsqu'ils ne se cachaient rien et qu'ils étaient confidents du moindre secret. peut-être... t'as envie de quoi toi ? la question est risquée et elle la regrette à peine après l'avoir posée. parce qu'elle n'est pas sûre d'être capable d'assumer les conséquences. elle n'est pas sûre non plus de ne pas prendre peur s'ils mettent des mots sur ce qu'il se passe entre eux. ce qu'il pourrait se passer plutôt. le coeur est fourbe puisqu'il s'anime un peu trop, il tambourine dangereusement dans la poitrine lorsqu'il entend la promesse énoncé, que les regards se croisent à nouveau tandis que val s'arrête devant elle. elle hoche la tête doucement. alors on arrête de se faire la tête ?

@Valentin Rothschild

02.03.2022 │est-ce que c'est égoiste de vouloir que rien ne change entre nous ? ou alors vouloir que peu importe la manière dont ça change, que tu restes près de moi. que tu restes à moi ? parce que si non, c'est tout ce que je veux. que tu restes à mes côtés qu'importe la manière. et ça me fait mal de voir que c'est pas ce que toi tu veux. parce que c'est l'impression que j'ai. et ça me brise Pia. si tu savais à quel point. j'espère que répète souvent ces mots parce que j'ai peur. j'ai peur de te perdre, peur que tu fasses ta vie avec un autre et que moi je sois relégué au rang du doudou qu'on affectionnait quand on était gosse mais qu'on laisse sans un placard une fois qu'on est grand. mais quand tu me demandes ce que je veux... j'arrive pas à dire ce qui est bloqué dans ma gorge. toi. voilà ce que je veux, voilà de quoi j'ai envie. bordel ce que ça me coûte de m'en rendre compte. c'est douloureux et tellement un soulagement de me dire dans ma tête que les rêves érotiques que je fais de toi, j'ai envie qu'ils se réalisent. et pas que. parce que c'est pas qu'une histoire de sexe et j'en ai bien conscience. première étape de passé, première brise de conscience qui m'ébranle complètement au point où je me mets à remarcher frénétiquement. comme si marcher allait me faire oublier ce que je viens de m'avouer à moi-même. là tout de suite j'ai envie d'une bière, pas toi ? que je sors en rigolant, un peu gênée. je passe ma main derrière ma nuque avant de balayer la pièce de mon regard. j'ai envie qu'on arrête de s'engueuler et de se faire la gueule et de se faire du mal. je me plante devant toi, et tes mots me font sourire à nouveau. on arrête oui je souffle. raaaaaah allez viens là que je te dis en te faisant signe de te lever et de venir contre moi. t'as fait un effort ce soir. en me disant ce que tu ressentais, en essayant de me rassurer, en faisant le premier pas. c'est tout ce que je te demandais.

@Olympia Wolford