TW : sexe

Ce n’est qu’un mouvement lascif, simple chorégraphie dont la débauche leurre ton dégoût pour l’humanité entière. Une caresse régulière, infiniment avilissante. Tu lèves les bras le long de la barre, plaquant pleinement tes paumes contre elle pour mieux te mouvoir, envahie par la cadence de la musique. Rythme lancinant creusant dans tes entrailles l’insipide fiction d’un spasme. Sa dureté bien fixée contre ta chair, mordant ta hanche. Elle s’enfonce douloureusement dans tes os alors que tu t’appuies plus fort contre elle. Élancée, tournant encore et encore. À la pâle clarté des néons carmin, les coussins tout imprégnés d’odeurs et des effluves opaques… Ta beauté semble bien fragile sur cette scène, servante désirable et docile des spectateurs. Tu t’arrêtes lentement, oscillant ton corps d’équilibriste dans un stupre absolu, animé par une chaleur animale. Il faut être une bête pour s’abandonner ainsi à leurs regards, un body dissimulant que de maigres morceaux de ton anatomie, tes résilles ne réclamant que d’être déchirés. Créature offerte à leurs faims avides, piètre viande que leurs envies carnassières réclament. Cassandre, l’érotisme t’habille tout entière, masque la platitude et la vanité des choses. Relief nécessaire à l’existence estudiantine, aux ennuyeuses conversations… La luxure abolit toutes les règles, tous les codes, rendant impossible les amitiés et plus encore les amours, nourrissant tes ambitions. Elle. Une main plongée rapidement dans un portefeuille, ses billets chatouillant ta peau. Ses yeux qui ne quittent plus les tiens. Ta curiosité malsaine s’attise par le besoin de savoir à quoi ressemblerait ce sourire joueur déformé par ta langue, par ton index et ton majeur… Observer la jouissance, mimer l’orgasme épileptique, ta maîtrise experte sur cette pauvre pécheresse. Goûter sa salive, tes doigts maculés. Ta bouche répond à son sourire par une légère morsure sur ta lèvre inférieure. Désormais Cassandre, les éclats qui s’élèvent autour de toi s’efface : ce spectacle devient une ruse pour l’attirer dans ton entreprise personnelle. Promesse d’un amusement et de payement. Un rictus soulève le coin de ta bouche et ton corps s’arque de volupté, dessein du chasseur se dissimulant en proie, attisant la prédatrice à bondir sur toi. Qu’elle te regarde montant et descendant sur la barre puis s’avancer en sa direction pour murmurer quelques mots à son oreille. « Dis-moi ce que tu veux. »

TW : sexe, prostitution

« Ok. J’y serai dans cinq minutes. » Quelle délicieuse impatience. La faim gronde, feulement insatiable qui vibre dans ton corps. Sa fièvre impétueuse révèle la faiblesse de son avidité et toi, Cassandre, tu sens ta bouche s’étirer en un sourire carnassier. Rien ne prévaudra pour détourner cet appétit qui empoisonne déjà vos deux êtres. Tu es l’incarnation même de cette toxine, entraînant une nouvelle âme dans l’abîme luxurieux. Livrez-vous sans retenue dans les tourments du plaisir. Le payement ne devient qu’une perversion, excentricité obligatoire. Tu regardes un instant sa silhouette s’éloigner avant de faire un discret signal à une autre danseuse, qu’elle vienne prendre ta place sur la scène. Rapidement, tu rejoins les vestiaires. Il semble bien inutile de te changer, presque ridicule tant tes vêtements ont semblé ravir ses pupilles. Les tiennes étaient-elles déjà si dilatées ? Tu recouvres à nouveau tes lèvres d’une fine couche de carmin avant de quitter les lieux.

Elle est là. Patientant dans la ruelle, adossée contre le mur, un sourire dévoilant presque ses canines. Le souffle chaud s’échappant de la porte de service ne s’est pas encore dissipé que déjà Cassandre ton corps se rapproche du sien, ne laissant qu’un piètre espace entre vous. « Ça y est, ils t’ont libérée ? » Ton sang bouillonne dans un miasme désordonné de débauche, bestialement furieuse de dévorer cette proie prise dans ta toile. « Tu semblais plus impatiente à l’intérieur. » Tu écorches légèrement ta lèvre inférieure d’une morsure avant de reprendre la parole. « Bien qu’il soit très flatteur que tu répondes si spontanément que ce soit moi que tu veux, j’aimerais savoir très exactement ce que tu désires que je puisses t’informer du tarif. » Son ricanement résonne quelque peu dans le froid nocturne. « Du tarif… ? T’es en train de me dire que j’dois payer ? » Elle glisse un doigt contre ton épaule, son ongle marquant ton épiderme d’une griffure rosée. Un frisson te parcourt entièrement et Cassandre, tu pourrais céder à la tentation, permettre qu’elle consomme ton corps gratuitement tant l’envie de posséder ses lèvres torture ton esprit. Presque… « C’est un problème ? » Tu approches encore de quelques centimètres ton corps du sien, l’effleurant superficiellement. Scrutant de tes yeux bleus qui ne cachent rien de ton envie les siens à la recherche d’une réponse… Avant de t’éloigner subitement. « Rien n’est jamais gratuit. »