New-York en novembre. Autant dire qu’il gèle. Bonnet sur la tête, le brun arpente les rues de la ville en compagnie de la jeune femme. Loïs. Mêlée sans le vouloir dans le merdier de Scott. Le sien. Celui qu’il provoque en étant instable. Ses actes poussés par sa spontanéité débordante. Trop peut-être. Pas fan de l’odeur de la pollution, le duo est bientôt happé par Central Park. Ses odeurs de natures. D’oxygène. Il respire. Mieux. Jusqu’à ce que son portable sonne une dernière fois. Lena qui abandonne. Comment lui en vouloir ? Le pulsant qui se contracte, il force l’air à pénétrer ses poumons. Inspire. Puis, expire en silence. L’esprit mis en pause. Il ne veut pas y penser. Ni comprendre qu’il vient de la perdre. C’est pas juste pour Loïs. Elle qui l’emporte dans sa légèreté. Sa joie de vivre. « Tu venais souvent ici ? » Qu’il demande à celle qui a grandi ici. Dans tout ce bruit. Cette énergie si vive.

La grosse pomme, New-York, le rêve de beaucoup de personnes. J'y étais née, j'avais grandi ici et j'étais toujours plus ou moins nostalgique de repasser à côté de certains lieux, revoir certaines scènes. J'aimais autant les buildings que de me retrouver dans un chalet à la montagne. Contradictoire, un trait principal de mon caractère.
Marchant à tes côtés à Central Park, je voulais changer de mood parce que toute à l'heure j'étais passée au cimetière pour ma mère. Vêtue d'une robe pull beige, collants, bottines et fine écharpe, les couleurs automnales c'était magnifique. "j'adore cet endroit.. pour courir, promener, venir donner à manger aux canards.." le cliché des films US, ce qui m'arrachait un sourire en te regardant. "t'étais déjà venu ici toi?"

« T’es au courant qu’le pain tue les canards ? » Le mythe est cassé. Souvenir mélancolique d’une enfance à jamais souillé par l’horrible destin des oiseaux s’ils mangeaient trop de pain. « Deux trois fois. J’ai pas eu l’occasion d’venir souvent sur New-York. » Autant il adorait l’agitation de la ville, autant il préférait des coins plus posés. Moins bruyant. « J’voulais m’excuser pour l’bordel avec Lena. » Mesdames et monsieur, Scott s’excuse. Brise glaciale. Elle caresse le derme de son ovale. Chasse le feu intérieur causé par la gêne. Celui qui pourrait presque ébouillanter son égo. Lui qui ne se livre jamais.

Cette saison était belle, les couleurs chaudes, bien que c'était le contraste avec le petit vent frais. Continuant de marcher à tes côtés, j'riais en te poussant pour que tu te taises je l'ai su trop tard, j'ai du en faire mourir pas mal du coup... les pauvres. Tu étais déjà venu mais sans plus, donc j'étais contente que tu sois venu au final. On allait pouvoir visiter quelques trucs et que j'te montre certains bars ou resto sympas. On passait bientôt à côté d'un petit stand avec un gars qui vendait des marrons chauds. han j'aime trop! je m'avancais pour en acheter un cornet [..] c'est plutôt toi qui trinque... Mais tiens, consoles toi avec ça! Attrapant entre mes doigts un marron tiède, j'avançais ma main vers ta bouche en te mimant qu'il fallait l'ouvrir. Grand sourire aux lèvres, j'voulais pas parler de Lena. Pour prendre des bonnes décisions, fallait pas trop réfléchir, profiter de l'instant.

« Cache ta compassion. » Ricanement entre les lippes, il continue d’avancer à ses côtés. Espiègle et légère, la seelie accourt près d’un stand de marrons. C’est pas spécialement sont délire, mais il est happée par elle. Elle qui en glisse un entre ses lippes. Les pupilles rieuses, il mange ce qu’elle lui donne. Frôle ses doigts. Emeraudes contre agates. « Mouais, bof. » Reprenant leur marche, il passe naturellement un bras autour de ses épaules. La presse contre lui. « Tu fais toujours ça ? Tu minimise toujours ce que tu ressens ou t’en a vraiment rien à faire ? »

J'pouvais pas m'empêcher de rire sans retenue sur l'truc de la compassion J'étais pas la seule ça vaaaa roulant des yeux en regardant en l'air, je pris un air enfantin. En plus maintenant j'avais mes marrons chauds entre les mains et j'profitais pour glisser mes doigts contre tes lèvres. bof ? tu sais pas c'qui est bon Guerin. C'était tellement la vie ça. Hop, un en bouche tandis que tu m'attrapais par les épaules en touchant un point sensible. D'un air détaché, j'haussais les épaules. tu parles des canards que j'ai tué ou d'nous ? un regard en ta direction, mes pensées se perdent. J'aimais la première journée qu'on avait passé ensemble, me sentir chez moi à New-York mais également être moi-même avec toi. Puis en même temps quand j'te regarde, je t'imagine avec elle, ou d'autres. Et ce que je commençais à ressentir ne me plaisait pas. Berk.

Doigts contre ses lippes. Frissons. « Soit plus convaincante. » Contact rompu, il s’éloigne. Passe un bras autour d’elle. Déambule dans le parc, les deux ombres. Une brise automnale caresse son visage. L’éloigne du campus. De sa vie là-bas. Pris dans une bulle. « T’ais très bien. » Elle fait ça pour se protéger. S'il avait des doutes avant, il en est persuadé maintenant. Légèreté feinte.

Plus convaincante pour te faire apprécier les marrons chauds? J'avais bien des idées mais publiquement ça s'faisait pas. J'en attrapais un entre mes doigts, pour aller le loger au bord de mes lèvres, me plantant devant toi comme une gamine qui joue avec des spaghettis à faire la belle et le clochard. Rapprochant mon visage du tien, pour que tu goûtes à la moitié du marron et que ça s'termine en baiser. si tu m'dis que t'as pas aimé là.. j'te trouve difficile quand même. léger rire autour de nous, ma langue passait sur mes lèvres pour enlever les dernières traces de marron. J'esquivais volontairement la question qu'tu me posais. On avait dit qu'on réfléchissait pas ici. j'vais te faire passer la nuit dans une chambre comme on peut voir dans les films genre en haut d'un building, avec vue sur la grosse pomme.

Il profite. Quelques secondes. Du contact de ses lèvres. « C’est mieux. » Le regard amusé, il s’attarde sur sa serpentine. Elle qui fait naître dans son esprit, bien plus qu’un simple baiser. Abandonné dans cette absence, elle le ramène à lui. « Et t’crois qu’ça m’fait rêver ? » Il se joue d’elle. La cherche. « Va m’falloir plus qu’une chambre luxueuse. »

Ce soir j'voulais te montrer à quel point la vie sur New-York de nuit, c'est magnifique. Contradictoire mais reposant. C'est de dormir avec moi qui est un luxe Guerin, c'pas donné à tout le monde. haussant légèrement les sourcils, j'esquissais un fin sourire. Continuant notre balade dans Central Park.